Temple Yoni Matre
  • Accueil
  • Temple
    • À propos
    • Adya Kali
    • Ibratu
    • Irkalla
    • Antre des Félines
    • Gyðjur í Norðri
    • Autels
  • Prêtresse
    • Ishara Labyris - Prêtresse
    • Cours : Mystères Ishtaritu
    • Sadhana : Incarner la Déesse Amante en 7 leçons-clés
    • Mes articles
  • Publications
    • À propos
    • Shamanka : La Dame Arc-en-Ciel
    • Dames du Ciel et de la Terre
    • Soeurs-de-Lune : Sororité sacrée
  • Articles
    • Animaux de pouvoir
    • Brujeria et Curanderismo
    • Chamanisme féminin
    • Culte du Yoni
    • Déesses
    • Divination
    • Lectures
    • Mystères du sang féminin
    • Sexualité sacrée

Le pouvoir sacré du sang menstruel

5/1/2013

10 Commentaires

 
Traduction et adaptation par Xella Sieidi de cet article

Le sang menstruel a longtemps été considéré comme la substance la plus sacrée de la planète. En ce moment, la science redécouvre son immense pouvoir de guérison...

Les gnostiques chrétiens avaient l’habitude de nommer leur relation Syneshaktisme - un synonyme de Agape - qui signifie « La voie du Shaktisme », en référence au culte tantrique du Yoni. Un des rituels les plus importants dans ce culte du Yoni était de préparer une « boisson d’immortalité », à base de sang menstruel. Ce sang est gorgé de cellules souches guérisseuses qui détiennent le pouvoir d’activer notre capacité cellulaire à se régénérer et nos glandes endocrines à nous transporter à un état de grâce. D’un aspect spirituel, cela nous ouvre à la fréquence de l’amour et de la vie éternelle et nous transporte vers une autre dimension, celle que l’appelle le paradis ou le nirvana.

Ce « Festival de l’amour » ou « Mariage sacré » - une pratique au coeur des mystères du sang menstruel - fut éventuellement déclaré comme une hérésie et les femmes furent bannies de participer aux rites chrétiens. La notion de « pouvoir de renouveau, renaissance et résurrection » autrefois associée au sang menstruel et à l’utérus sacré de la Mère Divine fut transférée à l’histoire de Jésus et au rite de l’eucharistie - « hix est sanguis meus » - Ceci est mon sang - lors duquel ses adorateurs « boivent son sang » afin d’acquérir le pouvoir de renaissance.

Dans les plus anciens mythes et religions, à travers le monde et ce, depuis des centaines de milliers d’années, le pouvoir de régénération a toujours été vu comme une bénédiction de la Femme Utérus, incarnée en des prêtresses sacrées dans plusieurs cultures. Ce rôle sacré n’a jamais été tenu par un homme, bien qu’il existe de nombreuses légendes où des dieux tentent de s’emparer du « pouvoir menstruel des femmes chamanes ».

Le Saint-Graal, dans son essence originale, est l’Utérus Sacré.

Les femmes nées il y a de ça plusieurs millénaires, avant que nous ne perdions contact avec nos capacités génétiques, détenaient ce pouvoir, acquis à leur naissance et le partageaient avec leur communauté lors de rites de renaissance. Depuis le moment où le pouvoir acquis à la naissance fut perdu, des femmes de toutes les lignées et cultures - des Prêtresses Utérus - se sont mises à pratiquer différentes façons de guérir, purifier et ouvrir l’utérus sacré, afin qu’il puisse à nouveau incarner « l’Amour » et que la capacité énergétique et cellulaire puisse activer les états de conscience les plus purs et qu’elle puisse déclencher le pouvoir incroyable de guérison et de régénération. Ce savoir s’est presque perdu au cours du dernier millénaire; il a été fragmenté, éparpillé et on a voulu le détruire délibérément.

Aujourd’hui, ce pouvoir sacré souhaite revenir, désire « régénérer nos terres », comme le veulent les mythes.

Plus tôt cette année, nous avons rencontré un de plus éminents scientifiques dont la recherche est orientée sur les cellules souches retrouvées dans le sang menstruel. Ses trouvailles indiquent qu’elles ont la capacité de créer des miracles. Fin cinquantaine et pas très en forme, il nous avait témoigné que la première fois qu’il a utilisé les cellules souches du sang menstruel, il s’est senti renaître et a dû aller courir dehors pour relâcher son trop plein d’énergie.

Un autre scientifique dans la soixantaine travaillant aussi avec ces cellulaires souches dit avoir remarqué que ses cheveux, auparavant gris, avaient retrouvé la riche couleur de sa jeunesse, à l’intérieur de quelques mois.

À travers le monde, en secret, ces expériences ont lieu - en Chine, en Russie, en Inde et partout ailleurs.

Pendant que les femmes laissent leur pouvoir entre les mains des idéologies patriarcales, en prenant des médicaments pour enrayer leur cycle menstruel, en utilisant des tampons blanchis à l’aide de produits chimiques qui causent le cancer pour absorber leur flot sanguin, en voyant leurs menstruations comme une malédiction pleine d’inconvénients de laquelle il faut avoir honte, les scientifiques masculins autour du monde utilisent ce pouvoir afin d’expérimenter des états de conscience élevés, tant physiques que spirituels.

N’est-il pas temps de se réapproprier notre pouvoir féminin? D’honorer les propriétés sacrées et régénératrices de la floraison de notre utérus?

Les évidences de l’aspect sacré des menstruations à travers les cultures avant la montée du patriarcat abondent et sont bien documentées... (Cette liste est adaptée de la Women’s Encyclopedia of Myths and Secret, de Barbara Walker.)


Chez les philosophes...
  • Aristote dit que la vie humaine est faite de sang menstruel coagulé.
  • Plutarque dit que l’homme fut créé à partir de la terre et que le pouvoir qui rend possible la croissance de ce corps humain vient de la lune, source du pouvoir menstruel.

En Afrique...

  • Des tribus africaines croient que le sang menstruel est coagulé pour façonner un humain.

En Inde...

  • Selon une théorie hindouiste, lorsque la Grande Mère crée, ses substances s’épaississent et forment des caillots. C’est ainsi qu’elle donne naissance au cosmos. Les femmes emploient la même méthode, à échelle réduite.

  • La Grande Déesse s’est incarnée en l’esprit de création, Kali-Maya. Elle invita les dieux à se baigner dans les flots sanglants de son utérus et de s’y abreuver. Ainsi, afin de connaître la divine communion, les dieux burent à la fontaine de la vie et s’élevèrent vers les cieux.

Au sujet du soma, une boisson rituelle védique :

  • On croyait que cette boisson était produite par le « barattage de la mer primordiale », symbolisant le sang menstruel de la Déesse Mère. Elle était bue par les prêtres lors de cérémonies sacrificielles et on y ajoutait du lait pour créer un charme de guérison.
  • Durant les célébrations entourant la fabrication de cette boisson, si la nouvelle lune tombait un lundi, les femmes du Maharastra, une région de l’Inde, déambulaient en cercle autour d’un figuier, symbole du sexe féminin.
  • On dit que c’est Lakshmi qui offrit le soma à Indra, ce qui fit de lui le roi des dieux. C’est par cette boisson qu’il obtint également l’étrange capacité à porter la vie. Le sang de la déesse devint sa sagesse.

En Océanie...
  • Les Maoris disent explicitement que l’âme humaine est faite de sang menstruel. Lorsqu’elle est retenue dans l’utérus, elle s’incarne en une forme humaine et finit par devenir un humain.
  • Pour certaines de leurs cérémonies spirituelles, les aborigènes d’Australie peignent leurs churingas (pierres sacrées) et leur corps à l’aide d’ocre rouge, afin de symboliser le sang menstruel.
  • Pour les Maoris, tout ce qui était rouge était sacré. Lorsqu’ils voulaient rendre un objet sacré, ils le teignaient en rouge, la couleur du sang menstruel.
  • Les habitants des îles Andaman utilisaient des pigments rouges pour peindre la peau des malades et blessés, croyant que la couleur rouge sang avait des propriétés guérisseuses.

En Amérique du Sud...

  • Les habitants d’Amérique du Sud disent que toute l’humanité était à l’origine faite à partir du « sang-de-lune ».

En Mésopotamie...

  • En Mésopotamie, la croyance voulait que la grande déesse Ninhursag avait créé l’humanité à partir d’argile, qu’elle avait infusée de son sang menstruel.
  • En Perse, cet élixir d’immortalité se nomme Amrita. On l’appelle aussi parfois le lait de la déesse mère. Il s’agit d’une boisson fermentée; parfois, c’est du sang sacré. Cet élixir est toujours associé à la lune.

En Grèce antique...

  • Les dieux dépendaient du pouvoir miraculeux du sang menstruel. En Grèce, ce sang était pudiquement nommé « le vin rouge surnaturel » et il fut offert aux dieux par Héra, la mère, sous sa forme vierge, Hebe.

  • Les mystiques grecs renaissaient des eaux du fleuve Styx, aussi nommé « le Commencement ». Ce fleuve se sépare en sept fleuves dans les souterrains et émerge dans la cité de Clitor, un lieu sacré à la déesse.

En Scandinavie...

  • Le dieu nordique Thor atteint les berges du royaume de l’élévation et de la vie éternelle en nageant dans une rivière gorgée du sang menstruel d’une « géante » appartenant aux matriarches originelles, les « Toutes-Puissantes ».
  • Odin acquière la suprématie en dérobant et en ingérant le « sang sage » d’un triple chaudron à même l’utérus de la terre mère, la même triple déesse connue dans le sud-est de l’Asie sous le nom de Kali-Ma.
  • Ce vol commis par Odin rappelle celui fait par Indra, qui s’empare de la même façon de l’ambroisie d’immortalité.

En Égypte...

À propos du Tjet, ou « noeud d’Isis » :

  • Les pharaons s'élevaient au rang divin en ingérant « le sang d’Isis », l’ambroisie sacrée nommée sa. Son hiéroglyphe était le même que celui de la vulve, une sorte de Ankh dont les bras sont repliés sur le corps de la croix égyptienne. Peinte en rouge, cette croix symbolisait les parties génitales de la femme et les portes du paradis.
  • Dans le même ordre d’idée, des amulettes étaient enterrées auprès de défunts agissaient en guise de prière à l’égard d’Isis, afin qu’elle déifie ledit défunt par le pouvoir de sang. Ces amulettes étaient nommées Tjet (prononcer «tyet ») et représentants la vulve d’Isis. Elles étaient façonnées à partir d’une substance rouge obtenue par certaines pierres (jaspe, cornaline), de la porcelaine ou de la vitre rouge ou encore par l’écorce d’un arbre dont la pigmentation était rougeâtre. On disait que ces amulettes transportaient en elle les pouvoirs guérisseurs du sang d’Isis.

Dans l’Ancien Testament, la Bible et les mystères hébraïques...

  • Le prénom Adam vient du mot féminin « adamah », qui se traduit par argile sanglante. L’histoire biblique d’Adam est calquée sur un ancien mythe de création féminin, racontant la création d’un homme à partir d’argile et de sang menstruel.
  • Lorsque Lilith décide de quitter Adam, elle part vivre aux abords de la « mer rouge ».
  • Le terme hébreu pour sang, « dam », se traduit par mère ou femme au sein d’autres langues indo-européennes (par exemple : dame, madame, dama, damsel, demoiselle, etc.).
  • Hic est sanguis meus - « Ceci est mon sang » tel que prononcé au sein de l’eucharistie chrétienne fait référence au sang menstruel de la Grande Déesse et non à celui du Christ.
  • Dans le Lévitique (15:24), le sang menstruel est appelé « fleur », en tant que précurseur du fruit de l’utérus (un enfant). Comme les fleurs qui contiennent leur propre fruit, le sang utérin était la fleur-lunaire qui contenait l’âme des générations futures.
  • La crucifixion de Jésus est une adaptation des mystères menstruels. Jésus est percé d’une lance au flanc et son sang est recueilli dans le Saint-Graal, tout comme la Déesse Mère saignait entre les cuisses, métaphore du Saint-Graal.
  • Les gnostiques chrétiens croient que ce passage du livre des Révélations (l’Apocalypse) est une allusion au cycle menstruel de la femme : « Au milieu de l'avenue de la ville, entre deux bras du fleuve, se trouve l'arbre de vie. Il produit douze récoltes, chaque mois il porte son fruit. Ses feuilles servent à guérir les nations. » (Apocalypse 22:2)

Dans le Coran...

  • Dans le Coran, l’histoire de la création précise qu’Allah « a créé l’humanité à partir d’un flot de sang »; mais au sein de l’Arabie préislamique, Allah était la déesse de la création, alors nommée Al-Lat.

En Chine...

  • Les taoïstes disent qu’un homme peut devenir immortel (ou vivre très longtemps) par l’absorption du sang menstruel, appelé jus rouge yin, à même la vulve d’une femme (symbole de l’énergie féminine qui donne la vie).  Les sages chinois croient que ce précieux liquide rouge est l’essence de la terre mère, du principe féminin (le yin) qui donne la vie à toutes formes de vie. Selon eux, l’empereur jaune serait devenu un dieu après avoir bu le jus yin de mille deux cents femmes.
  • Les taoïstes considèrent également que le rouge est la couleur sacrée du féminin, associé à la femme, au sang, à la puissance sexuelle et au pouvoir créatif. Le blanc est la couleur du masculin, associé à l’homme, au sperme, à la passivité et à la mort.
  • Un mythe chinois comment la déesse lunaire Chang-O, celle qui veillait sur les menstruations, fut offensée de la jalousie des dieux envers ses pouvoirs. Son époux piquait des crises de colère parce qu’elle possédait l’élixir d’immortalité alors que lui ne détenait rien et en était mer. Elle le quitta et s’en alla vivre sur la lune.

En Europe, de façon générale...

  • Les rois celtes sont devenus des dieux en buvant « l’hydromel rouge », que leur a offert la reine-fée, Mab, dont le nom était à l’origine Medhbh, « hydromel ». En vérité, c’est elle que les rois buvèrent. Le nom celtique de ce fluide était dergflaith, qui se traduit soit par « bière rouge » ou par « souveraineté rouge ». Dans la Grande-Bretagne celtique, être taché de rouge signifiait que l’on était choisi par la déesse pour être roi. Le mot celtique ruadh se traduit à la fois par « rouge » et par « royal ».
  • Les oeufs de Pâques, symbole associé à la déesse germanique Eostre et rappelant l’utérus, étaient traditionnellement peints en rouge et déposés sur des tombes afin d’apporter aux morts un peu de force. On retrouve cette tradition aussi en Grèce et dans le sud de la Russie.
  • Un peu partout en Europe, on a retrouvé des tombes et ossements rougis avec de l’ocre, afin de rappeler le plus possible l’utérus de la terre mère, duquel les morts renaissaient. Parfois, même les murs étaient peints en rouge. La couleur que l’on obtient grâce à l’ocre est à s’y méprendre, il est facile de croire qu’il s’agit de sang frais.

10 Commentaires

Faire la paix avec son cycle menstruel

4/30/2013

0 Commentaires

 
Photo
Crédits image : Peter Engelhardt
Article écrit par Ishara Labyris
Temple Yoni Matre

"La femme moderne qui ne comprend pas son cycle menstruel s'en sert comme d'une excuse pour justifier des troubles du comportement, et même les femmes comprenant leur cycle sont incapables d'en assumer l'entière responsabilité, car la société ne les laisse pas exprimer leur nature profonde". Miranda Gray
 
Saigner fièrement

Réclamer le droit de saigner fièrement. C'est-à-dire ne plus avoir honte d'affirmer avoir ses règles, sans petits noms mignons ou moqueurs pour les dénommer, sans gêne que quelqu'un nous l'entende dire et que cela puisse lui indiquer que nous serions, potentiellement, vulnérables ce jour-là. Mais réclamer le droit de se sentir moins pimpante que d'autres jours, sans que cela signifie pour nous ni pour personne que nous sommes faibles; notre force réside à l'intérieur. Elle est spirituelle, créative, introspective. Réclamer le besoin de se chouchouter dans des moments où notre corps se sent davantage fatigué, où nous ressentons de la douleur, sans que cela passe pour un caprice; ce ne l'est pas. Réclamer le droit de ressentir ce que nous ressentons et de l'exprimer. Le droit de ne pas inspirer le dégoût en parlant ouvertement de notre cycle. Ne serait-ce pas merveilleux ? Eh bien, nous y avons droit!

Guérir notre vision du sang féminin

Femmes, nous sommes responsables de notre comportement et de nos sentiments envers nos menstruations, autant que le sont les hommes et les femmes qui nous entourent. C'est une question d'éducation et d'ouverture à un phénomène naturel, vieux comme le monde et qui devrait au minimum être respecté, mais à mon opinion d'être honoré.

Au sein de la communauté dans laquelle j'oeuvre, je suis reconnue comme une personne plutôt en harmonie avec son cycle féminin. Toutefois,je n'ai pas toujours été aussi ouverte. J'ai autrefois été répugnée par mes règles, gênée par elles. Il m'a fallu beaucoup de temps, temps de guérison et de purification pour toutes les pensées négatives et souvenirs frustrants que je leur y associais; il m'a fallu beaucoup de discussions avec d'autres femmes, avec des hommes même, certaines lectures et il m'a fallu écouter mon bon sens. Lequel m'indiquait que j'avais raison de marcher dans cette voie, de faire la paix avec mon cycle menstruel.

J'ai pu non seulement apprivoiser mon cycle, mais reconnaître ses signes : je sais maintenant précisément lorsque j'ovule et lorsque je saignerai. Moi qui étais si irrégulière, même lorsque j'étais sous la pilule anticonceptionnelle. Moi qui pouvais avoir des douleurs incommensurables durant des jours, j'ai réduit mes douleurs en intensité et en durée. Maintenant, il n'y a plus que le 3e jour de mon cycle où mes douleurs sont grandes. Je respecte et accueille ma douleur maintenant et m'accorde le droit de prendre congé quand mon corps demande de ralentir ce jour-là. Cela peut paraître peu; pour moi, ce sont des pas de géant. J'étais autrefois répugnée par mon sang et je jetais à la poubelle celui recueilli par mes serviettes sanitaires. Aujourd'hui, j'honore mon sang en des rituels shamaniques, de danse, de chant, de tambours, de prières, et je le recueille sur des serviettes lavables ou dans une coupe menstruelle et je le retourne à la Déesse lorsque je l'offre à la Terre, à travers mes plantes. J'en ai fait du chemin, n'est-ce pas? Je souhaite à toutes de trouver la volonté d'en faire autant. Cela dit, je suis consciente qu'il n'est pas nécessaire d'avoir une pratique spirituelle qui honore notre sang féminin pour pouvoir respecter son sang et son cycle. C'est un chemin qui m'appartient, comme il appartient à d'autres, et il est libre à chacune de l'emprunter ou non.

Saigner pour se remettre au monde et se régénérer

Aujourd'hui, en écrivant ce texte, je saigne abondamment. Mon énergie est concentrée à l'intérieur de mon ventre, chaude, lourde, dense. Introspective, je réfléchis beaucoup, je rêve, j'ai l'esprit lunatique. Mes sens s'en trouvent plus développés, je me sens connectée à tout ce qui est visible et invisible : le Divin, le Sacré. Les pieds ancrés dans un monde et dans l'autre. Mon énergie est puissante, bien que ma forme physique en soit diminuée. Je saigne pour mettre fin à un cycle et en débuter un nouveau, je saigne les projets et les rêves qui n'ont pas eu lieu et auxquels je ne donnerai pas vie. Je saigne pour rêver d'autres aspirations à mettre au monde : ils ne sont obligés de prendre forme dans ce monde, dans le concret, le physique. Ils sont libres et m'appartiennent, jusqu'à ce que je prenne la liberté de leur donner vie physique. J'accouche d'un sang créateur, empli de magie féminine, ancestrale. Je me remets au monde : je reviens à mes bases, à mes fondations, mes racines, je me replis à l'intérieur de mon temple, je fais le plein d'énergie, de sagesse, laquelle je puise au puits de mon utérus, le coeur de mon yoni. Je suis contemplative de ce qui s'opère en moi : je parle aux esprits. Mon sang glisse hors de moi, comme le serpent se hisse hors de sa vieille peau. Je me regénère, me purifie. Je laisse aller. Je m'abandonne à ce pouvoir qui est mien, à ce cadeau de Dea. 
 
Sang et sacerdoce

Je suis très bien placée pour savoir à quel point c'est important de faire la paix avec notre pouvoir féminin, de se défaire des liens qui nous tiennent prisonnières de pensées négatives en lien avec notre féminité, stigmates imposés par notre société malade. Mes activités font partie de mes voeux de prêtresse, c'est mon chemin de vie. Je l'ai découvert en saignant mon sang sacré, en le découvrant, en voyant les secrets qu'il recelait. Et mon désir est d'offrir cette vision aux femmes qui croisent ma route.

Vos menstruations ne sont pas votre "mauvaise période du mois".
Ce moment vous appartient. Réclamez-le!
0 Commentaires

Le cycle menstruel selon la médecine traditionnelle chinoise

4/13/2013

0 Commentaires

 
Traduit et adapté par Ishara Labyris, Ps. Dea, de l'article "The menstrual cycle : a window into the female body" paru sur le site chinesemedecinebristol.blogspot.com à l'adresse :
 http://chinesemedicinebristol.blogspot.ca/2012/05/menstrual-cycle-window-into-female-body.html
Au sein des cultures traditionnelles, les femmes aînées préparent les plus jeunes à leurs menstruations et au processus naturels auxquels leur corps seront sujets. Lorsque les premières règles surviennent, les jeunes filles sont accueillies dans la féminité par un important rite de passage, qui n'implique aucun sentiment de honte ou de dégoût, et qui leur permet d'accepter pleinement leur corps féminin et très possiblement de ne jamais expérimenter de symptômes prémenstruels, d'infertilité ou de syndromes de la ménopause. Pour certains anciens peuples, comme les Celtes, on croyait que les femmes possédaient des habiletés psychiques et de guérison élevées lors de leurs menstruations. En Occident, il n'y a que très peu de préparation aux événements marquants de la puberté et à l'apparition des premières menstruations, et il y a peu d'appréciation ou de respect pour la véritable signification de tels évènements dans la vie d'une femme. Il en résulte qu'il manque aux femmes occidentales une compréhension minimale du fonctionnement des hormones féminines, et de comment notre style de vie, nos émotions et la façon dont nous traitons notre corps peuvent affecter notre équilibre hormonal.

L'ABC

Tout dans le corps fonctionne grâce à un mécanisme complexe de balance. Ce mécanisme dépend du "feedback" qu'il reçoit de tous les tissus du corps via le sang et des voies neuro-endocrines du cerveau et des glandes endocrines. Les hormones sont des messagères chimiques qui déclenchent des fonctions dans tout le corps et qui doivent être optimisées afin que tout le système puisse fonctionner correctement. Lorsque le niveau maximum d'une hormone est atteint, le mécanisme "feedback" fait en sorte que la glande arrête sa production. Lorsque nous prenons des hormones artificielles, comme la pilule anticonceptionnelle, le même mécanisme s'effectue pour réduire la production d'hormones naturelles, ce qui résulte en des niveaux inadéquats d'hormones lorsque la pilule est discontinuée ou, dans les pires cas, à l'inhabileté du corps à produire ses hormones.

Le cycle menstruel peut être divisé en deux phases majeures : la phase folliculaire et la phase lutéale. Chacune de ces phases possède ses caractéristiques en termes d'activité hormonale :

Phase menstruelle

Phase folliculaire
Jour 1 - lorsque surviennent les menstruations - jusqu'au Jour 14 - ou lorsque survient l'ovulation







Phase lutéale
Jour 15 - ou journée suivant l'ovulation - jusqu'au jour 28 - ou dernier jour du cycle

Niveau d'hormones

Bas niveau d'estrogène et de progestérone au début du cycle. Les hormones pituitaires augmentent afin de stimuler la croissance de nouveaux ovules (follicules). Le niveau d'estrogène augmente de façon régulière et atteint son paroxysme avant l'ovulation.

Le taux d'estrogène diminue.
Les hormones pituitaires diminuent.
Le niveau de progestérone s'élève à son maximum
L'estrogène et la progestérone baissent s'il n'y a pas fécondation, afin de pouvoir débuter un nouveau cycle. 

Caractéristiques

Le bas taux d'hormones fait débuter les menstruations.
Un ovule mûrit et produit de l'estrogène. 
Le haut taux d'estrogène épaissit la muqueuse utérine et produit de la "glaire fertile".
L'ovule est relâché - ovulation.
La progestérone stimule l'utérus à produire des nutriments en cas de grossesse 
La progestérone arrête la production d'hormones pituitaires. 
Le bas taux d'hormones débute le cycle à nouveau. 
La vision de la médecine traditionnelle chinoise :
Dans la médecine traditionnelle chinoise, ce qui arrive lors de la première moitié du cycle menstruel est perçu comme le résultat de la croissance du Yin, qui atteint son paroxysme durant l'ovulation pour permettre la croissance du Yang durant la seconde moitié du cycle. C'est une réflexion de la qualité Yin de l'oestrogène et de la qualité Yang de la progestérone, et c'est un bon exemple pour illustrer comment notre corps reflète la constante danse de co-création et d'équilibre entre le Yin et le Yang, laquelle est représentée dans le symbole du Yin-Yang.

Les principaux organes impliqués dans le processus sont les reins - qui gouvernent la reproduction et qui sont la racine du Yin et du Yang - le foie - qui fait que tout (hormones, sang, etc.) circule correctement, et le coeur - qui possède un lien direct avec l'utérus, permettant son ouverture et sa fermeture durant les menstruations et l'ovulation. La rate est également indirectement impliquée grâce à son rôle de processeur de nourriture et de boisson pour produire une quantité suffisante de Qi et de sang.

L'équilibre du Yin et du Yang, et la santé des quatre principaux organes du corps sont reflétés dans le cycle menstruel. Tous symptômes liés aux changements hormonaux sont une réflexion du manque d'équilibre dans notre santé générale. Des symptômes tels que la faiblesse ou les douleurs sourdes durant les menstruations ou l'absence de menstruations (aménorrhée) peuvent indiquer une déficience de l'énergie des reins due à une pauvre constitution, à un surplus d'exercice ou à un surplus de travail; les symptômes prémenstruels peuvent être causés par le blocage du foie ou par le Qi du coeur sous le stress émotionnel ou des émotions non exprimées; de très légers saignements à d'autres périodes du cycle peuvent indiquer une déficience du Qi de la rate due à une diète pauvre; l'absence d'ovulation peut être due à un stress émotionnel affectant le coeur, et ainsi de suite.

Cela n'est pas pertinent que pour la fertilité, mais pour notre santé générale. Une intéressante analogie du Dr John Shen, reconnu comme un maître pour diagnostiquer des maladies, lorsqu'il compare la façon dont nous traitons nos corps par rapport à la façon dont nous traitons nos voitures : il disait que non seulement nos voitures sont vérifiées de façon régulière, mais elles viennent avec des instructions et de petites lumières qui s'allument pour nous indiquer lorsqu'il manque de pétrole ou lorsqu'il faut rajouter de l'huile et de l'eau. Inversement, nos corps humains, qui ne proviennent pas avec des instructions ou des appareils indicateurs de pannes, ne sont pas régulièrement vérifiés, inspectés, ne sont pas l'objet d'autant de soucis, comme de mettre le "bon carburant", ou la quantité nécessaire de fluide. Je dirais que je suis assez d'accord avec tout ce qu'a dit Dr Shen, sauf pour le fait que les femmes ont de petites lumières qui s'allument lorsque quelque chose nécessite une attention particulière. Cette petite lumière est notre cycle menstruel. Nous avons l'unique opportunité de vérifier l'état de notre santé entière chaque mois et de nous occuper de chacun des problèmes ici et là. Plutôt que de percevoir les hormones féminines comme des productrices de symptômes que l'on doit médicamenter, nous devrions percevoir que toute perturbation du cycle menstruel est un signe que quelque chose ne va pas.

Le fait de supprimer nos hormones naturelles ou les symptômes des différentes phases du cycle menstruel sur une base régulière peut masquer des problèmes profonds qui affectent notre santé, ce qui peut résulter en de plus grands déséquilibres et des symptômes beaucoup plus sévères.

S'occuper de notre santé menstruelle :

En plus de suivre certaines lignes directrices pour maintenir une bonne santé, telles qu'une diète équilibrée et un style de vie incluant assez de sommeil et des exercices modérés pratiqués de façon régulière, il peut être utile de lire quelques articles sur la santé des reins, dufoie, du coeur et de la rate.

Voici quelques conseils afin de maintenir un cycle sain :
  • À moins que cela soit absolument nécessaire, tentez d'éviter l'utilisation d'hormones artificielles, comme la pilule anticonceptionnelle. Il y a plusieurs autres options pour la contraception qui n'interfèrent pas avec votre cycle à un niveau aussi profond. Si ce n'est pas possible, tentez de donner à votre cycle quelques "vacances" de la pilule afin de permettre à votre corps de produire ses propres hormones.
  • Évitez l'utilisation des tampons, lesquels bloquent le flux menstruel et sont souvent associés à des symptômes tels que de la douleur ou des caillots dans le sang menstruel.
  • Les symptômes prémenstruels sont la plupart du temps une conséquence de stress émotionnel ou physique. L'acupuncture et la médecine herboriste chinoise peuvent être très utiles pour des cas sévères. Il y a des points spécifiques pour apaiser la douleur et les émotions, et d'excellentes formules herboristes qui peuvent énergétiquement "décompresser" le système et faire en sorte que les tensions soient relâchées. Les traitements de la médecine traditionnelle chinoise peuvent aussi aider l'esprit et le corps à relaxer et nous permettre d'identifier les véritables causes du stress. D'autres formes de guérison et une méditation régulière peuvent également être d'une grande aide, particulièrement une semaine avant que les règles ne surviennent.
  • Évitez les stimulants, comme l'alcool, les drogues et le café. C'est particulièrement important lors de la dernière semaine du cycle, puisque le Qi prend de l'ampleur afin de permettre l'arrivée des menstruations. Les stimulants, à ce moment-là, bloquent le Qi, ce qui résulte en des crampes menstruelles et de l'instabilité émotionnelle. Le café peut aussi causer des crampes sévères à celles qui ont déjà expérimenté de la douleur, il est donc préférable de l'éviter durant cette période.
  • Plusieurs auteurs perçoivent les menstruations comme étant une purification durant laquelle les femmes rejettent les toxines physiques et mentales. Prenez soin de dormir suffisamment durant cette période et de vous accorder du temps pour relaxer et pour une contemplation silencieuse, afin de profiter pleinement de cette opportunité de nettoyer votre corps et votre esprit.
  • Nourrissez votre sang après chaque menstruation. Selon la médecine chinoise traditionnelle, les femmes ne perdent pas que du sang lors des menstruations, elles perdent aussi du Qi. Afin d'équilibrer cette perte, nous devons prendre soin de nourrir notre sang. Cela peut être fait en consommant des bonnes protéines et de la nourriture riche en fer, durant les jours 4 à 8 du cycle menstruel. Les femmes végétaliennes ou celles qui ont des menstruations abondantes peuvent bénéficier d'utiliser des remèdes herbaux spécifiques de la médecine chinoise pour supporter leur sang, ou d'autres suppléments naturels de fer, après chaque menstruation.
En plus de tout cela, des symptômes spécifiques comme de sévères ou récurents symptômes prémenstruels, la dysménorrhée (menstruations douloureuses), l'aménorrhée (absence de menstruations), la ménorrhagie (saignement excessif), l'endométriose, l'infertilité, l'anémie, etc.,peuvent être traités par l'acupuncture ou la médecine herboriste chinoise, lesquels peuvent réguler le cycle menstruel en harmonisant le Qi, le sang et les organes impliqués.

Le cycle menstruel fait partie de nous, les femmes. Plus nous nous accordons à son rythme naturel, plus nous serons en contact avec nos corps et nos êtres vrais. Cela pourra nous aider à accéder à nos véritables pouvoirs féminins, et à notre habileté à créer la beauté, à créer et préserver la vie, à guérir et apporter l'amour dans ce monde.
0 Commentaires

Péripéties des règles : il est temps de faire sauter ces tabous stupides

4/4/2013

0 Commentaires

 
Article traduit par Cybèle Aphrodite
Temple Dea AphrodIsia

Des activistes des menstruations font face à la honte, au secret et à la médicalisation d'un phénomène parfaitement normal chez toutes les femmes.
31 mars 2013 

En 1970, germaine Greer écrit dans La femme Eunuque, « Si vous pensez que vous êtes libérées, vous devriez considérer l'idée de goûter votre propre sang menstruel. Si cela vous rend malade, vous avez encore beaucoup de chemin à faire. »

En 2013 « les activistes menstruels » ou ménarchistes (anarchiste des ménarches) goûtent, cuisent, font de l'art et se maquillent les lèvres avec leur propre sang menstruel en tant qu'acte de défi vis-à-vis de la honte et du lourd silence qui s'attachent encore aux cycles menstruels, même dans nos sociétés ostensiblement moderne, occidentale et séculaire.
Germaine serait fière.

Ces féministes sans peur ne sont qu'un exemple d'une récente vague d'activistes menstruels qui refusent de se considérer comme des danger biologique simplement à cause de ce qui apparaît naturellement et occupe une part considérable de la vie d'une femme. D'autres activistes questionnent la médicalisation du/des « syndromes pré-menstruel » (SPM) et la sur-prescription d'antidépresseurs pour le/les traiter. (Pour autant certaines femmes souffrent certainement de douloureux symptômes physiques et parfois psychologiques, le problème survient quand Big Pharma y voit de gros billets.) Ces jeunes femmes pour la plupart, s'attaquent à l'industrie des produits d’hygiène féminine, aux mégas corporations derrière cela, comme Proctor & Gamble ou Kimberly Clarke, et aux publicités basées sur la honte qui ont toujours été la principale caractéristique de la vente de ces produits aux femmes.

Il y a aussi l'aspect environnemental, qui souligne que la femme (occidentale) moyenne utilisera à peu près 11 800 tampons dans sa vie, tampons qui ne sont pas particulièrement bien réglementés en terme de pesticides et dioxine contenus et qui iront remplir à la fois les champs et les océans. (1) « Les ami-e-s ne laissent pas des amies utiliser des tampons », écrit RandomGirl. Aux Etats-Unis d'Amérique, l'impacte environnementale est exacerbée par le fait que les tampons sont généralement insérés avec un applicateur - pas tellement en Europe. (2)

Enfin, il y a les activistes qui pose la question de la façon dont nous éduquons les jeunes filles au sujet des menstruations. « Nous leur apprenons que c'est une crise hygiénique, » dit Chris Bobel, auteur de Nouveau Sang : La troisième vague de féminisme et la Politique des menstruations, « plutôt que ce que c'est, ce qui constitue une importante opportunité de parler  de notre corps, notre sexualité, notre santé, comment nous grandissons et vieillissons, aussi bien que de nos problème d'image du corps. »

Clairement, toutes les femmes n'aiment pas leur règles, ou ne voient pas cela comme une occasion de célébration. Il y aura celles qui seront tentées d'essayer la dernière pilule contraceptive qui supprime aussi les règles, comme Lybrel fabriquée par Pfizer, et majoritairement faite à base de composé oestrogéné. Mais là où certaines y voit une libération, d'autres voient Big Pharma déclarant que ces difficiles, dégoûtantes règles sont dépassées, et que maintenant les femmes peuvent êtres « propres », « plus attirantes sexuellement » et disponibles. Le manque d'études scientifiques sur les effets à long terme de ces composés hormonaux, contraception orale supprimant les règles est aussi troublante. (3)

Quoi que vous ressentiez vis-à-vis de vos règles, les activistes menstruels veulent simplement voir une ouverture d'esprit générale bien plus large sur tout ce bon sang de sujet. « Beaucoup d'énergie est dépensée à clamer que c'est un non-problème », déclare Bobel, « quand de façon évidente, il s'agit toujours d'un lourd sujet. »

C'est pourquoi ces hors-la-loi du corps, ces ménarchistes se peignent les lèvres avec leurs menstrues. Pour nous choquer dans une discussion. « Nous pensons que les règles, c'est sympa », pouvons-nous lire dans le magasine menstruel Aventures in Menstruating, édité par l'activiste et comique anglaise Chella Quint. Les publicité en ligne promettent « une comédie hautement insalubre », et présente une quantité d’hilarantes histoires de fuites. Tout pour pour que la conversation, ahem, coule.

Mais sérieusement, considérant que la femme moyenne passe à peu près un huitième de sa vie à avoir ses règles, il est ahurissant comme les tabous menstruelles demeurent à la fois établis et universels. Les racines sont profondes, c'est certain. Les religions traditionnelles ont longtemps exagéré l'"impureté" des femmes qui ont leur règles. Et beaucoup d'entre nous ont grandis avec l'idée que les règles sont une « malédiction ».

Un rapide résumé :

Le judaïsme orthodoxe : Le plus strict. C'est une religion de lois, après tout : 613 pour être exact, beaucoup d'entre elles se trouvent dans le Lévitique. les contacts physiques avec une femme ne sont pas autorisés durant ses règles, et pendant une semaine après. (jusqu'à ce qu'elle soit de nouveau « pure » grâce à un bain rituel mikvah) Une femme qui a ses règles ne peut donner directement un objet à une autre personne. Elle doit d'abord le jeter à terre, alors la personne peut le récupérer et ne pas être contaminé. Elle (la femme qui a ses règle) ne peut partager le lit ou même un coussin de fauteuil avec son époux, et il ne peut pas manger ses restes, respirer son parfum, regarder ses vêtements ou l'écouter chanter.

Chrétienté : Les interdictions ne sont pas aussi explicites que dans le judaïsme, mais le tabou menstruel a longtemps participé a ce que les femmes ne se mêlent pas des affaires de l'église. (4)

Islam : Ne pas toucher une femme qui a ses règles, qui est impure, et elle ne peut pas prier, entrer dans une mosquée, toucher ou lire le Coran, ou jeûner lors du Ramadan.

Hindouisme : Les femmes qui ont leur règles ne peuvent entrer dans un temple, et doivent quitter leur maison. Elles ne peuvent monter un cheval, un bœuf ou un éléphant, ou conduire une voiture. Elles sont également interdites de toucher une saumure, qui serait gâcher si elle le faisait. 

Bouddhisme :  Les femmes qui ont leurs règles sont considérées comme dangereusement vulnérables, et les textes bouddhistes voient tous les corps, masculin et féminin, comme imparfait, indigne, et dégoûtant. 

Sikhism (religion Sik) : La meilleure du lot en ce qui concerne l'égalité entre les sexes. Les femmes sont considérées comme égales, et aussi pures que les hommes. Le cycle menstruel n'est en aucune manière considérer comme polluant. (5)

Il y a l'autre côté aussi : les sociétés où le sang menstruel est vu comme puissant. Les Maoris se baignent dedans et le boive même, et croient qu'il contient des âmes humaines.

Maintenant, certains diront que traîner dans une tente menstruelle avec d'autres femmes serait accueilli comme une pause bienvenue parmi les corvées que sont les tâches domestiques,  bien que l’éducation des enfants revient encore généralement aux mêmes femmes menstruées, et certaines féministes ont adopté l'idée des Tentes Rouges ou autre sorte de structure comme un havre de retraite et de régénération, ou simplement une place où les femmes peuvent se recentrer sur elles-même. 

Dans le monde moderne, le tabou menstruel prend généralement la forme d'un certain silence autour du sujet. Beaucoup de filles se voient demandé de ne pas parler de leurs règles avec les garçons ou même avec leurs pères. Les publicités pour les produits d'hygiène féminine continue d'avoir pour caractéristique commune de montrer un mystérieux liquide bleu pour vanter le pouvoir absorbant de leur produit, et le mot vagin peut être employé dans les série, mais pas pour les publicités pour tampons. 

Acheter des produits d'hygiène féminine est perçu comme atrocement embarrassant. Et une étude a montré qu'une femme qui portaient simplement de façon visible des tampons était moins considérée qu'une femme chez qui cela ne se voyait pas. (6)

« On attend des femmes », comme le dit Chris Bobel, « qu'elles gardent leurs règles cachées et restent silencieuses sur le sujet.» Quelque chose que la coureuse Uta Pippig n'a pas été capable de faire quand elle a gagné le Marathon de Boston en 1996 avec un visible filet de sang menstruel courant le long de ses jambes. Les commentateurs horrifiés ont été complètement muets face à cette situation, ne le mentionnant pas une fois alors que c'était si évident. Une femme faisant une chose très ordinaire, avoir ses règles, pendant qu'elle fait quelque chose d’extra-ordinaire, gagner le marathon.

Pourtant, nous sommes arriver à faire en sorte que les menstruations comptent, et nous avons porter le sujet au grand jour. Des forums en ligne présentent des jeunes femmes déclarant leur refus de voir leurs règles comme sales, et rejetant automatiquement les petits-amis qui ne voudraient pas leur faire de cunnilingus pendant leur règles. "C'est ma mise à l'épreuve" déclare l'une d'elles. Des féministes spirituelles célèbrent leur déesse de la lune intérieure, portent des bijoux rouges, et utilisent leur sang comme engrais pour leurs plantes. Les méthodes renouvelables saines, et environnementalement intelligente pour recueillir le sang menstruel, comme les Moon Cup, les éponges de mer et les serviettes lavables, sont devenues virales et l'activisme menstruel est en train d'éclore dans beaucoup de parties du monde. On présente de plus en plus aux filles et aux femmes  leurs cycles comme une ressource plutôt que comme une malédiction.

Il est évident que certaines choisiront la vie sans saignements que Big Pharma promet. Ce choix est après tout, une bonne chose, tant qu'il est éclairé. Comme le dit Bobel, « Nous ne devrions pas changer de dogme pour un autre. Quelque soit votre sentiment vis à vis de vos règles, il est bon. La connaissance du corps, sans dogme, voilà le but. »

Article d'origine
0 Commentaires

La pratique spirituelle autour des menstruations (partie III)

3/26/2013

2 Commentaires

 
Spiritual Menstruation, MoonSong
Traduit et adapté par Xella Sieidi

PARTIE III

Comment honorer le cycle menstruel

Voici des suggestions d’activités et réflexions sur le thème du cycle menstruel, selon la phase du moment.

Semaine 1 :
  • Réservez-vous un moment juste pour vous, même si ce n’est qu’une soirée au cours de la semaine
  • Prenez un bain relaxant, gorgé d’huiles essentielles, comme le géranium et la rose
  • Créez une loge lunaire ou une tente rouge - cela peut être un endroit physique ou un état d’esprit
  • Portez des vêtements et accessoires réservés à cette semaine où vous saignez (par exemple, des pierres rouges ou appropriées aux menstruations)
    • Cornaline : associée au chakra sacra et à notre centre créatif, elle favorise l’équilibre des organes féminins et les renforce
    • Pierre de lune : apporte un soutien guérisseur, particulièrement au niveau des émotions. Elle permet également de mieux se connecter à nos hormones et ainsi mieux les comprendre. Enfin, elle rappelle l’influence de la lune sur notre cycle
    • Grenat : sa couleur rappelle évidemment le sang qui s’écoule, ce qui favorise une résonance avec l’expérience physique du moment. Elle apporte un ancrage durant cette période parfois difficile et augmente l’effet guérisseur de la terre

  • Expérimentez le pouvoir des rêves en période de lunes rouges
  • Invoquez la guidance d’une déesse en particulier, comme Maeve ou Kali
  • Prenez du temps pour peindre ou dessiner
  • Offrez-vous un moment de méditation avec pour thème ce que vous laisserez partir à la fin de cycle
  • Adonnez-vous à des exercices légers, comme une balade en nature
  • Nourrissez-vous sainement
  • Changez les draps de votre lit pour des draps rouges
  • Faites de même avec vos serviettes pour la douche ou le bain
  • Soyez douce avec vous-même et laissez-vous porter
  • Quête de vision : lors de votre troisième journée de saignement, faites une méditation et demandez à recevoir une vision. Vous recevrez une vision qui vous inspirera et vous motivera pour votre prochain cycle. Notez-la, traduisez-la en dessin ou en peinture et référez-vous y
  • Prières de sang : recueillez votre sang (à l’aide d’une coupe menstruelle ou en trempant votre serviette quelques secondes sous l’eau) et offrez ce sang à la terre, accompagné de prière et intentions pour votre prochain cycle. Le sang qui retourne à la terre symbolise ce dont vous souhaitez vous débarrasser. Si possible, choisissez un endroit précis dans un jardin ou un parc et revenez-y tous les mois pour y verser votre sang. Les plantes et fleurs qui poussent autour peuvent grandement bénéficier de l’offrande de sang !
  • Dessinez sur votre front un petit rond fait de votre sang, cela permettra à votre troisième œil de se connecter à votre temps de lune et de vous offrir une vision potentielle. Ce travail peut particulièrement se faire en lien avec les ancêtres et le savoir ancestral (puisque le sang contient en lui des informations génétiques). Comme le troisième œil est situé au même endroit que la glande pinéale, « le siège de l’âme », ce travail est également une façon unique de connecter avec votre soi supérieur (« higher self »)

Semaine 2
  • Profitez de votre énergie créatrice pour confectionner quelque chose
  • Exprimez votre beauté intérieure et extérieure
  • Profitez de votre sexualité renouvelée et fougueuse
  • Célébrer votre ovulation - c’est votre pleine lune
  • Dédiez vos ovules à un projet qui nécessite une force créatrice

Semaine 3
  • Célébrez ce que vous avez atteint comme objectif, ce que vous avez créé et le succès rencontré
  • Laissez partir ce que vous n’êtes pas parvenue à réaliser; soyez indulgente envers vous-même
  • Notez les aspects de votre vie qui ne fonctionnent pas comme le voudriez afin de les laisser partir lors de votre prochaine période de saignement (prochaine semaine 1)
  • Ne démarrez pas de nouveaux projets, concentrez-vous plutôt à terminer ceux déjà entamés

Semaine 4
  • Préparez la semaine qui suivra (le temps de lunes), prévoyez du temps pour vous
  • Cuisinez quelques plats pour la semaine prochaine, par exemple, une bonne soupe maison
  • Commencez à réduire vos activités
  • Réfléchissez au thème de votre prochain cycle et à la tangente que vous souhaitez lui donner
2 Commentaires

Asynchronie des cycles menstruel et lunaire : Qu'est-ce que la Terre-Mère attend de nous?

3/20/2013

8 Commentaires

 
Traduit et adapté par Ishara Labyris, de l'article "Menstrual lunar asynchrony : what is the Earth Mother asking of us ?" de Jane Hardwicke Collings MoonSong

Le cycle menstruel des femmes est conçu pour être synchro avec la lune, avec le cycle lunaire. Les femmes sont "programmées" pour ovuler avec la pleine lune et saigner avec la lune noire. Pendant plusieurs siècles de pollution lumineuse, et à cause de nos styles de vie modernes et de nos nouvelles diètes, il n'y eut pas, pour plusieurs femmes, de synchronicité entre leur cycle menstruel et le cycle de la lune. 

Une des graduées de "School of Shamanic Midwifery"(1) (École chamanique obstétrique) posa la question :

"L'asynchronie des cycles menstruel et lunaire : qu'est-ce que Terre Mère attend de nous ?"

Très bonne question! J'ai cherché la réponse...

Est-ce simplement une aberration moderne?
Ou est-ce l'appel de Terre Mère pour que nous soyons les femmes dont Elle a besoin maintenant ?

Selon le film "The Moon Inside You"(2), 25% femmes sont menstruées à tout moment. Il y a approximativement 2 milliards de femmes dans le monde âgées entre 12 et 50 ans, tranche d'âge durant laquelle la plupart des femmes sont menstruées, c'est donc dire qu'il y a approximativement 500 millions de femmes menstruées à tout moment. Tout cela pour dire que notre sang s'écoule n'importe quand durant le mois, non pas seulement à la lune noire, tel qu'il le devrait.

Avant l'apparition de l'électricité, toutes femmes ovulaient selon leur réponse hormonale et physiologique à la quantité de lumière qu'elles percevaient dans le ciel nocturne. Notre nature veut que nous ovulions lorsqu'il y a le plus de lumière dans le ciel nocturne - c'est-à-dire à la pleine lune. Ce qui veut dire que le temps correspondant aux menstruations est la lune sombre. Nous avons une boucle de rétroaction physiologique dans nos corps qui régule la production de la mélatonine, laquelle influence plusieurs choses, dont les hormones grâce auxquelles l'ovule peut mûrir et être relâché dans les ovaires, selon la quantité de lumière à laquelle nous sommes exposées la nuit. Avec l'électricité et l'augmentation de pollution lumineuse, en plus du stress physique lié au voyage, à la vie moderne et aux polluants chimiques de notre environnement que nous ingérons et respirons, les femmes sont maintenant menstruées et ovulent non seulement à différents moments les unes des autres (à moins qu'elles ne vivent ensemble), mais indépendamment des signaux de la lune.

La lune crée des vagues sur la Terre comme en nous, elle intéragit avec les champs électromagnétiques de notre corps et affecte nos processus physiologiques internes. La plupart des femmes qui comprennent la relation entre la lune et leur cycle menstruel cherche à s'harmoniser avec le cycle de la lune, mais cela n'est pas évident.

Si nous savons que toute chose arrive pour une raison et que tout est d'ordre divin, la question à se poser est "à quoi cela sert-il ?" Qu'est-ce que la Terre-Mère attend de nous avec cette autre relation biologique que la plupart des femmes expérimentent avec la lune ? À quoi cela sert-il que les femmes saignent à la pleine lune et ovulent à la lune noire, ou quelque part entre les deux?

Plusieurs ont écrit à ce sujet :

Miranda Gray, auteure de "Red Moon" (en français, "Lune Rouge") et "The Optimised Woman", parle du Cycle de la Lune Blanche - lorsqu'une femme ovule à la pleine lune et saigne à la lune noire. Elle affirme que lorsque le pouvoir fertile d'une femme et la pleine lune coïncident, cela fournit les "meilleures conditions pour lui permettre d'exprimer ses énergies créatrices de conception". Elle dit que ce "Cycle de la Lune Blanche" est devenu le cycle de la "bonne mère", le seul aspect de la féminité acceptable dans notre société patriarcale. Et le "Cycle de la Lune Rouge" serait quant à lui lorsque la femme ovule à la lune noire et saigne à la pleine lune. Ce cycle, selon Miranda, démontre une orientation qui s'éloigne des énergies de procréation et du monde matériel, vers le développement intérieur et son expression. Elle dit que ce cycle est perçu par les hommes comme plus puissant et moins contrôlable, et c'est pourquoi il est devenu le cycle de la "vilaine femme", la séductrice, la vieille femme ou la sorcière, dont la sexualité ne sert pas la formation d'une nouvelle génération. Elle ajoute que les deux cycles sont des expressions des énergies féminines et qu'aucun des deux n'est plus puissant ou mieux que l'autre. Et nous savons d'expériences grâce aux femmes qui font le suivi de leur cycle qu'il est fréquent de passer du cycle de la Lune Blanche au cycle de la Lune Rouge et inversement.

Luisa Francia, auteure de "Dragontime" écrit à propos des menstruations durant la lune croissante, durant la pleine lune, la lune décroissante et durant la lune noire:


  • Les menstruations de la lune croissante : énergie introspective, temps pour penser, apprendre, lire, temps pour faire de nouvelles découvertes et recevoir des informations d'autres femmes.
  • Les menstruations de la pleine lune : extravertie, portée vers le monde, temps pour apprendre comment transformer l'énergie, pour transformer la rage en une action créative, pour transformer des crampes menstruelles en sensualité. Vous devez être une véritable boule d'énergie pour être heureuse et satisfaite de votre travail sous cette condition chargée.
  • Les menstruations de la lune décroissante : extravertie, portée vers le monde, temps de créer dans le physique ce que votre imagination a déjà créé. Temps pour approfondir vos découvertes, vérifier vos connaissances, développer vos plans et stabiliser vos conditions existantes.
  • Les menstruations de la nouvelle lune : introspective, énergie introvertie, dans le chaudron. Durant ce temps, les anxiétés, souvenirs et expériences peuvent resurgir, qu'on puisse les traiter, c'est un temps fort pour la guérison.


Penelope Shuttle, co-auteure de "The Wise Wound" affirme qu'elle a remarqué que sa créativité était particulièrement éveillée lorsqu'elle était menstruée durant la pleine lune.

Lara Owen, auteure de "Her Blood is Gold" écrit : "lorsque je suis menstruée avec la pleine lune, je me sens remplie de sexualité et de créativité. Je suis un canal pour la lumière étincelante de la lune et je sens son rayonnement tout autour de moi. J'ai d'habitude besoin de moment de tranquilité, mais moins que lorsque mes menstruations coïncident avec la nouvelle lune. Dans ce cas-là, je suis très calme et lente, et je me retire à l'intérieur de moi-même. C'est plus une période de nettoyage, de purification".

Christiane Northrup écrit dans "Women's Bodies, Women's Wisdom" : "avoir mes règles au moment de la pleine lune donne des menstruations plus intenses, je suis plus chargée émotionnellement et mon flux est plus abondant". 

Notre phase lunaire natale peut également influencer la situation. 
Chaque cycle lunaire, lorsque la lune se trouve à la même phase que celle durant laquelle nous sommes nées, nous avons le potentiel d'ovuler. À l'origine, cela devait coïncider avec la pleine lune, lorsque nos aïeules ovulaient et concevaient à la pleine lune, donnant naissance à la dixième pleine lune suivante. Toutefois, de nos jours, notre ovulation ne correspond pas toujours à notre phase lunaire natale, ce qui présente une autre opportunité pour une conception potentielle ou d'une autre période fertile à éviter s'il y a contraception. Avec les années, notre ovulation cyclique et notre ovulation lunaire peuvent s'aligner, et c'est ressenti comme une période "turbo" fertile. Les méditations et l'expression de nos intentions peuvent être faites pour aligner notre cycle avec notre ovulation lunaire, comme Francesca Naish (3) de Sydney le fait. 

Notre retour lunaire est sans doute la période fertile de notre cycle que nous attendions dans notre vie, donné à notre naissance, devant le point central de notre la cyclicalité que nous incarnons. Peut-être est-ce un indice, puisque nous avons une moyenne de 29.5 jours de cycle lunaire. Est-ce que cela nous change d'une expérience de cycle menstruel collectif à une expérience individuelle, et à quoi cela sert-il ?

J'ai posé quelques questions à un cercle de femmes, pour entendre leurs expériences à propos de l'asynchronie des cycles menstruel et lunaire.
Il y avait 19 femmes, lesquelles compilaient toutes les informations à propos de leur cycle, dont plus de la moitié pendant plus de 6 ans et deux autres femmes pendant plus de 20 ans. La majorité était consciente du moment où elles ovulaient et le trois quart d'entre elles n'étaient pas synchro avec la lune au moment de répondre aux questions. Presque toutes ont rapporté avoir été synchro avec la lune dans le passé. Les expériences les plus communes qui ont pu changé leurs cycles étaient la grossesse, un traumatisme, porter une attention particulière à la lune et une prise en charge de soi. Presque toutes ont rapporté qu'avoir des menstruations à un autre moment qu'à la lune noire était plus difficile, plus douloureux, que l'expérience leur apportait de la confusion, qu'elle était moins profonde, qu'elle leur faisait sentir qu'elles n'étaient pas dans leur assiette. Les commentaires les plus fréquents à propos des ovulations arrivant à un autre moment qu'à la pleine lune étaient qu'elles les font sentir moins ouvertes, moins excitées, confuses.

Alors à quoi cela sert-il ?
De quelle façon est-ce que ces expériences peuvent informer, enseigner ou illuminer une femme ?
Qu'est-ce que cela lui démontre qu'elle ne verrait pas autrement ?

Les femmes qui avaient répondu au questionnaire avaient décrit comment leurs expériences en synchro avec la lune leur avaient permis de voir, ressentir et connaître le flux d'énergie qu'est le cycle lunaire, et le flux d'énergie qu'est leur propre cycle menstruel. Elles étaient en mesure de différencier les deux cycles, et par la même occasion de se connaître mieux, et de connaître les effets du cycle lunaire.

"La connaissance de mes capacités grâce à ma connaissance de mon cycle, laquelle est venue en apprenant à son sujet, m'a donné le savoir puissant de comment travailler avec le rythme de ma propre vie d'une manière plutôt taoïste. Faire croître ce dont j'ai besoin et laisser aller lorsque nécessaire. Le laisser-aller est tout un défi, un grand défi, mais c'est également très libérateur. C'est venu après ma seconde naissance, en réalisant que je ne pouvais contrôler ma vie. Loin de là. M'abandonner au rythme des cycles, les miens, ceux de la lune et des saisons, m'apporta davantage de liberté dans ma vie. Je sais que quand je vais contre le courant de mon rythme, ou celui de la lune et de la Terre, je ne peux m'attendre à ce que mon énergie soit optimum ou efficace dans ma vie". (4)

La majorité préférait avoir un cycle en synchro avec la lune, sentant qu'elles sont davantage en harmonie avec les énergies extérieures, lesquelles affectent toute personne, et ressentant leurs propres énergies cycliques optimisées par les énergies lunaires; elles sentent qu'elles vont avec le "courant".

Alors, qu'est-ce que la Terre Mère attend de nous à travers ces expériences variées ?

Mon expérience et mes observations
Durant les années au cours desquelles j'ai exploré et enseigné les mystères féminins, j'ai vu et senti la juxtaposition de l'asynchronie lunaire/menstruelle. Plusieurs fois, il m'a semblé que une ovulation durant la pleine lune est une période "procréatrice" de votre vie, et qu'une ovulation durant la lune noire n'est pas une période procréatrice, mais où on l'on donne naissance à des aspects profonds de soi. Avoir ses menstruations à la lune noire nous aligne avec l'énergie de la lune, à cette partie de son cycle et amène retraite, permet le repos, la purification, le nettoyage, le renouveau et la renaissance. Saigner ramène notre énergie à l'intérieur, repliée dans notre grotte, pour un temps de contemplation, de repos, de renouveau. Lorsque la lune est pleine et que nous saignons, c'est comme si les lumières étaient allumées dans notre "grotte" et nous ne pouvions nous cacher de ces parts de nous-mêmes auxquelles nous "devons" faire face et auxquelles nous devons nous abandonner.

Mes propres expériences de cycle menstruel et de cycle lunaire m'ont donné beaucoup à apprendre. Dans mon journal, je retrouve mes réflexions.

6 février 2004
Pleine lune et ovulation:
" Pleine lune hurlante
Tu viens à moi
Mon oeuf craque
Nous sommes collants d'amour
"
Cela me semble si facile et si savoureux pour moi, en synchro avec la lune, ovulant à la pleine lune, je me sens juteuse, aimante, excitée, dans le courant, tout est bon!

20 février 2004
Lune noire et menstruations:
Dans mon journal, il y a des contemplations à propos de la mort - 
"Je crains la mort d'une mère ou de son enfant dans ma pratique sage-femme, est-ce que les directions et la protection que je peux fournir sont suffisantes pour prévenir la mort ? Théoriquement, oui, mais s'il était du destin de l'un(e) de mourir à ce moment là? Et ne suis que la sage-femme? Que doit-il y avoir en place pour accepter la mort ? Pour ne pas percevoir la mort comme un échec, comme étant ma faute en tant que sage-femme, mais comme le choix d'une âme ? Et de grandes idées résultent de mon cycle - "Roues qui tournent".

4 août 2004
Pleine lune et menstruations:
"La lumière éclaire les plus profondes crevasses où se terrent mes peurs, blessures et douleurs.
Je 'vois', la lumière de la pleine lune illumine mes problèmes, peurs, etc., que je croyais réglés depuis longtemps. Ajouter l'hiver à ce mélange et ce n'est pas pour rien que je me sente déracinée. M'élever de mes profondeurs pour voir mon ressentiment à propos du fait que je ne suis pas carriériste, que je n'ai pas un 'vrai' travail, parce que je dois rester à la maison avec les enfants, m'occuper de la maison, etc, etc, je fais tout ! Je ne me sens pas appréciée. Wow, je pensais que je ne ressentais pas ça, mais ici et maintenant, c'est là, et je dois le laisser aller".

11 septembre 2004
Lune noire et ovulation:
"Je ressens l'urgence de créer, et je consacre mon ovule aux plusieurs projets dans lesquels je me suis investie, alors qu'ils sont presque complétés. Ce processus m'a permis de choisir ce dans quoi je désirais concentrer mon énergie et ce que je voulais laisser aller (l'énergie de la lune noire). La venue au monde d'un bébé approche et la crainte de sa mort est envahissante dans ma méditation et dans la psyché de sa mère. Je fais une rencontre shamanique avec Chouette, et elle chasse mes peurs."

La femme moderne a, à portée de ses doigts, tellement de façons de contrôler son cycle, elle peut le régulariser, choisir de saigner si cela l'arrange ou choisir de ne plus jamais saigner. Tout cela est possible bien sûr grâce à l'utilisation d'hormones synthétiques ingérées ou implantées dans son utérus, sous sa peau, ou grâce à une chirurgie. Peut-être qu'avec de telles options, qui déprécient la sagesse du cycle, les femmes ont "besoin" de l'expérience que l'asynchronie menstruelle/lunaire fournit, car elle leur démontre que, directement, ce que l'énergie du cycle est vraiment. Peut-être que le fait d'avoir le sentiment de ne pas être dans son assiette, à contre-courant, pousse une femme à chercher de l'information et en arriver à connaître le pouvoir du cycle et de la femme. Ceci bien sûr à condition que ses recherches ne la conduisent pas dans le bureau de son médecin, où elle en ressortira avec une prescription pour la pillule contraceptive. Mais, comme nous le savons, toutes les voies, peu importe lesquelles, nous mènent plus loin sur notre chemin de vie. Et nous aurons les expériences dont nous avons besoin pour nous apprendre ce que nous avons besoin d'apprendre pour nous permettre de passer la prochaine étape dans notre quête. Notre cycle menstruel est le baromètre de notre être, directement affecté par notre style de vie, notre santé et nos soucis. Il nous mènera au bon endroit au bon moment. La quête pour savoir cela dévoile les mystères féminins et nécessite qu'une femme soit avancée sur son chemin de conscience personnelle, et lui démontre son lien avec tout ce qui l'entoure. À travers l'exploration de son propre cycle menstruel, elle est invitée au royaume de la sagesse féminine, de la force et du pouvoir féminins. Elle en vient à réaliser qu'elle doit devenir maîtresse de sa vie.

Est ce que la Terre-Mère nous inviterait à cette quête intérieure, à cette réflexion et cette responsabilité, comme une manière de nous faire connaître l'importance de l'harmonie, du courant ? Nous offre-t-Elle l'opportunité de connaître ce niveau de conscience, de responsabilité, afin que nous le sachions aussi pour nos rites de passage ? Afin que nous puissions amener cette conscience lors des ménarches de nos filles, lors de nos grossesses et lors de notre ménopause?

L'expérience qu'ont 25% des femmes d'être menstruées en même temps a moins d'impact sur l'expérience collective que l'expérience de nos ancêtres. C'est une invitation qui ouvre pour chaque femme sa connexion avec la lune. Se pourrait-il que, ayant l'opportunité de laisser aller et de se renouveler deux fois par mois, à travers son cycle menstruel et à travers le cycle lunaire, qu'une femme puisse processer plus souvent, plus rapidement? Se peut-il que cela soit mis en plage pour élever notre conscience? Se peut-il que si un quart des femmes fertiles sur la planète est menstrué à tout moment, qu'il y aurait une concentration soutenue de pouvoir féminin tout au long du cycle lunaire, élevant ainsi la conscience et guérissant notre société? (5) Et pareillement pour l'ovulation et les phases croissante et décroissante de la lune, avec 500 millions de femme à chacune de ces phases en tout temps, est-ce que cela pourrait contribuer à accroître l'énergie nécessaire pour changer notre conscience?

Se pourrait-il qu'il y ait une connexion entre la phase lunaire natale d'une femme et la phase lunaire durant laquelle elle est fertile chaque mois, et l'asynchronie de son cycle menstruel avec la lune ? Est-ce que chaque femme aurait un cycle propre à elle-même, donné pour se synchroniser selon la relation que son corps était destiné à entretenir avec la lune, sa phase lunaire natale à l'apogée de son cycle, c'est-à-dire lors de son ovulation? Ce qui l'ouvrirait au travail spirituel qu'elle était destinée à compléter durant sa vie, tel qu'indiqué par la date choisie de sa naissance et son lien avec avec la phase lunaire de ce jour-là? (6)

Grâce à notre asynchronie menstruelle/lunaire, recevons-nous, femmes de la Terre, à ce moment critique de l'évolution spirituelle de l'humanité, l'impulsion de vivre de façon plus consciente, d'accomplir notre travail intérieur alors que nous expérimentons cette asynchronie, de co-créer ce changement extérieur que plusieurs d'entre nous sait nécessaire pour vivre de façon durable sur Terre? (7)

J'ai animé un atelier avec un groupe de femmes lors de l'Australian Goddess Conference (8) (Conférence australienne sur la Déesse) à Queensland, en 2011, à ce sujet. Nous avions revu le cycle lunaire et le cycle menstruel et comment ceux-ci se reflétaient et la sagesse de ce processus. Et nous avions examiné les effets des menstruations arrivant lors de pleine lune, de l'ovulation survenant lors de la lune noire, et des variations représentées par le groupe.

Nous étions assises en cercle et positionnées selon là où nous en étions dans notre cycle menstruel et réfléchissions aux effets qu'avait sur notre expérience menstruelle la phase lunaire dans laquelle nous étions à ce moment-là. Au moment de cet atelier, nous étions trois jours passés la pleine lune, appelée lune gibbeuse décroissante. Les femmes ont procédé à une quête shamanique au son des tambours afin de se connecter à la Terre Mère et demander quelle était la meilleure manière de s'harmoniser avec ces effets. La moitié du groupe était en synchro ou près d'être en synchro avec la lune alors que l'autre moitié ne l'était pas.

De celles qui étaient en synchro avec la lune, les messages incluaient : 

"En harmonie"
"C'est ce que je souhaitais!"

De celles qui n'étaient pas en synchro, les messages incluaient :

"J'ai besoin de laisser aller MAINTENANT."
"Je dois retenir davantage de lumière plus longtemps."
"Confiance"

Lorsque nous avons parlé des messages reçus et de comment leur présent alignement avec la phase lunaire fonctionnait pour elles maintenant, il devint clair que leurs cycles étaient ce qu'elles sont pour leur propre vie personnelle, quête et raisons. L'idée que tout allait bien, qu'en fait elles étaient au "parfait" endroit dans leur quête de vie maintenant, et que cela était reflété dans leur cycle menstruel, fut une profonde réalisation pour nous toutes. Bien sûr c'est évident, toutefois dans une culture qui pathologise  tout, et dans une sous-culture qui perçoit la synchronie menstruelle/lunaire comme étant idéale, être rassurées que nous étions toutes exactement là où nous avions besoin d'être fut encourageant.

Ces questions que nous avons posées parce que nous avions remarqué que quelque chose se passait dans nos corps et dans notre relation avec le cosmos, sont les questions qui nous guideront vers une meilleure compréhension du fonctionnement et de la raison des choses. Cela nous donne également un meilleur choix quant à comment nous devons nous conduire et vivre, nous permettant d'élever notre conscience et d'être les femmes dont la Terre, notre Mère, a besoin maintenant, ici, plongées dans la sagesse féminine.

Que les femmes qui ont posé ces questions et y ont répondu soient remerciées.
Que la Terre-Mère soit remerciée.
Soyez bénies

*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.

(1) www.schoolofshamanicmidwifery.com
(2) http://www.mooninsideyou.com
(3) http://www.fertility.com.au
(4) Sophia Cece
(5) Idées de Pip Cooper
(6) Idées de Melinda Whyman
(7) Idées de Sophia Cece
(8) http://www.goddessassociation.com.au
(9) légère exagération

Suggestion de lecture :
The Wise Wound – Menstruation and Everywoman de Penelope Shuttle et Peter Redgrove
The Wild Genie – The Healing Power of Menstruation d'Alexandra Pope
Dragontime de Luisa Francia
Her Blood is Gold – Reclaiming the Power of Menstruation de Lara Owen
Women's Bodies Women's Wisdom de Dr Christiane Northrup
Natural Fertility de Francesca Naish
The Lunar Cycle de Francesca Naish
Lune rouge de Miranda Gray
Optimised Woman de Miranda Gray 

8 Commentaires

La pratique spirituelle autour des menstruations (partie II)

3/19/2013

3 Commentaires

 
Photo
Spiritual Menstruation, MoonSong
Traduit et adapté par Xella Sieidi

PARTIE II

Les premiers chamans du monde étaient des femmes

Les chamans sont ce qu’on appelle des hommes et femmes médecine. Anciennement, ils étaient les guérisseurs qui usaient de leurs donc pour accéder aux mondes secrets pour y recevoir l’information nécessaire à un processus de guérison. Ils se servaient de transes et de tambours pour communiquer et connecter avec la nature afin d’en recevoir des informations.

Bien que l’on présume que le rôle du chaman était assumé par un homme, l’anthropologie et l’archéologie ont démontré que les premiers chamans étaient des femmes.

Cela est d’une évidence, avec la facilité dont font preuve les femmes, selon leurs cycles, à recevoir des rêves prophétiques et à communiquer avec les autres mondes.

Le mot sanskirt pour rite et menstruation est le même : « r’ku ».

La racine du mot menstruation est « mens », aussi à l’origine des mots lune, mois et mesure. La première mesure du temps connue, le premier des calendriers, était basée sur le cycle menstruel.

Ainsi donc, le cycle menstruel se trouve à être un cercle à l’intérieur d’un cycle. Le plus grand des cycles d’une femme, c’est sa vie entière, ses saisons, calquées sur les saisons de la terre :

  • Printemps : la jeune fille, la vierge
  • Été : la mère
  • Automne : la grand-mère
  • Hiver : la vieille femme

Tous les cycles sont les mêmes, seule leur durée change. Le cycle suit cette cadence : naissance, croissance, maturité, récolte, détérioration, mort, renaissance. Le cycle menstruel suit cette même cadence et il est divisé en quatre quartiers.

Si votre cycle tend à être plus court ou plus long que 28 ou 29 jours, c’est la première moitié qui se trouve à être plus courte ou plus longue. Peu importe quand survient votre ovulation, la seconde partie est fixe et se situe toujours entre 13 et 15 jours. De semaine en semaine, le cycle fertile diffère, comme les saisons de la terre ne sont pas toutes les mêmes.

La première semaine du cycle se compare au printemps et à l’énergie qu’on ressent; la deuxième semaine rappelle l’été; la troisième l’automne; et, enfin, la quatrième se trouve à être l’hiver.

À chaque semaine son inclinaison, son niveau d’énergie. Les messages que nous envoie notre corps changent eux aussi de semaine en semaine. Ils nous parlent de l’état physique de notre corps en corrélation avec le cycle menstruation, sans, bien sûr, oublier les émotions rattachées.

Si vous savez où vous en êtes dans votre cycle, il est plus facile de lâcher-prise et de vous laisser-aller. Vous pourriez même organiser votre vie autour de ce cycle. Entamez de nouveaux projets dans les deux premières semaines de votre cycle. Exprimez votre côté créatif lorsqu’il surgit. Gardez vos activités sociales durant votre ovulation, pour terminer en beauté votre troisième semaine. Lorsque vous saignez, favorisez des moments de détente et repos à la maison.

Voici grosso modo ce qui se passe durant les quatre semaines de votre cycle, y compris les aléas émotionnels et psychologiques que vous vivrez au cours d’un mois type. Si vous portez attention au cycle de la lune, vous serez en mesure de voir les connexions directes.

Photo
Semaine 1
Jour 1 (premier jour des menstruations) à Jour 7

Impressions et sentiments :
  • Phase mort/renaissance
  • Introspection
  • Silence et tranquillité
  • En retrait (« J’aimerais qu’on me laisse tranquille ! »)
  • Un temps pour se débarrasser d’attitudes ou croyances qui ne servent plus (métaphoriquement, tant par la prière et l’intention et littéralement, par le sang qui s’écoule)
  • Lorsque je saigne : « J’ai besoin de sérénité, d’être seule » et « Je ne veux pas être dérangée »
  • Lorsque les saignements se calment : « Je me sens un peu vulnérable » et « Me revoici ! »

Semaine 2
Jour 8 à Jour 14

Impressions et sentiments :
  • Énergie estivale
  • L’énergie physique, sexuelle et créative augmente, atteignant son apogée lors de l’ovulation
  • Inspirations créatives soudaines
  • Conscience plus aiguë de soi et des autres
  • Attention plus marquée à l’apparence physique (la mienne surtout)
  • « Je suis heureuse, excitée et pleine d’énergie » et « Je peux tout faire !

Semaine 3
Jour 15 à Jour 21

Impressions et sentiments :

  • Énergie automnale, baisse d’énergie
  • La phase post ovulation peut être positive ou négative et peut procurer un sentiment de fierté et d’échec - cela est souvent lié à ce qui a été réalisé durant la phase créative, quelques jours après que l’ovule ne soit mort sans être fertilisé
  • « J’ai raté ma chance » et « Je me sens inutile »
  • « Je m’épate moi-même, regardez ce que j’ai accompli ! »
  • Un sentiment de soulagement ou de regret (de ne pas être enceinte, tant littéralement que symboliquement) peut se présenter
  • Envie de se défaire de choses inutiles amassées (ou même de gens indésirables)
  • Un changement quelconque est souhaité
  • Des attitudes ou des situations non désirables et qui ne servent à rien surgissent et apportent avec elles un sentiment de confrontation, de soulagement ou les deux. Plus je les ignore, plus elles reviennent à la charge et en force. Elles existent et se présentent pour que j’apprenne à lâcher-prise, dans cette phase et la suivante
  • « Tout me paraît difficile » et « Rien ne fonctionne comme ça devrait »
  • « J’ai été tellement occupée, je suis ravie de pouvoir enfin me reposer »

Semaine 4
Jour 22 à Jour 28

Impressions et sentiments :
  • Énergie hivernale
  • Les leçons apprises au cours des dernières semaines se font ressentir
  • Sentiment d’accomplissement ou d’être fatiguée (encore)
  • Prête à lâcher-prise ou frustration et sentiment d’être agacée
  • Moins d’intérêt envers autrui, moins disponible pour les autres
  • Introspective
  • « Ne me demandez rien, laissez-moi tranquille »
  • « C’est bon, j’ai compris, je lâche-prise et [ceci] ne se reproduira pas au prochain cycle »

Ces thèmes s’appliquent évidemment aux phases lunaires et aux saisons associées et peuvent être explorés dans ces périodes.

Comprendre comment fonctionnent les cycles favorise une meilleure conscience du flot d’énergie, de la sagesse qui y réside et des opportunités qui existent d’être synchronisées avec ce flux énergétique.

Je crois fermement que c’est la responsabilité de chaque femme que d’honorer son cycle fertile. En fait, c’est une façon privilégiée que possèdent les femmes de participer et aider à corriger les déséquilibres qui existent depuis que nous n’honorons plus le féminin sacré. C’est un problème que nous devons tenter de régler, afin de vivre en harmonie. En honorant votre cycle menstruel, vous participez à la guérison des « blessures infligées au féminin sacré », blessures qui, de par leurs symptômes, ravagent notre planète et ses habitants. En honorant son cycle, une femme honore le féminin sacré, ce pouvoir sombre, mystérieux, créatif et sexuel, le pouvoir de notre Terre Mère.


3 Commentaires

La pratique spirituelle autour des menstruations (partie I)

3/12/2013

0 Commentaires

 
Photo
Spiritual Menstruation, MoonSong
Traduit et adapté par Xella Sieidi

PARTIE I

Il y a tant de choses à dire au sujet du cycle menstruel, bien plus que nous en disent les leçons de biologie que l’on reçoit, au même titre que de nous expliquer la mécanique de la sexualité et de l’enfantement ne nous explique pas tout ce qu’on pourrait en dire. Le cycle menstruel est un cycle sur lequel nous pouvons baser notre vie, en fait, que vous ne le réalisiez ou pas, c’est un fait : notre vie s’oriente autour de ce cycle. Tous ceux qui habitent sous un même toit qu’une ou plusieurs femmes se retrouvent influencés par leur cycle menstruel.

Pourquoi ne pas y être plus attentive alors ? On y gagnerait, puisque notre cycle menstruel nous aide à mieux nous comprendre !

Depuis l'avènement des médicaments qui permettent de complètement enrayer les menstruations et leur philosophie « Soyez la même, tous les jours », l’utilisation de la pilule s’est propagée comme une traînée de poudre chez les jeunes femmes. Avec la crise globale qui touche la planète et le féminin, c’est le temps où jamais de se réapproprier notre droit acquis à la naissance, de (re)découvrir notre corps et nos « mystères du sang féminin ».

Il y a une magie inhérente au cycle menstruel. Chaque cycle procure à la femme la chance de comprendre et interpréter les messages que lui envoie son corps afin de s’en servir dans une démarche de guérison, quelle qu’elle soit. Chaque cycle crée une opportunité inouïe de croissance spirituelle et de développement spirituel. C’est simple, pour se connecter à ce potentiel unique, elle n’a qu’à écouter son corps.

De nos jours, les pénibles symptômes qui accompagnent régulièrement le cycle menstruel sont généralement causés par l’absence de possibilité de se connecter avec ledit cycle et par l’ignorance des messages que nous envoie notre corps. Ces messages nous indiquent des manques ou déséquilibres spécifiques, qu’ils soient émotionnels ou physiques. Ils sont un cri d’alarme qui nous laisse savoir que nous sommes bombardés de toxines, que ce soit dans la nourriture que nous mangeons, des gens qui nous entourent ou encore du niveau de stress auquel nous sommes exposées.

Des faits de base surprenants

Le cycle féminin est influencé par la lune

Le cycle féminin et le cycle lunaire (les phases de la lune) sont, en fait, le même cycle. Avant que n’existe l’électricité, les femmes ovulaient lorsque la lune était pleine et saignaient lorsqu’elle étaient sombre. La glande pinéale, que l’on trouve dans notre cerveau, est influencée par la lumière diffusée par la lune et se charge d’envoyer des hormones à nos ovaires, qui, à leur tour, produisent un ovule.  Plus il y a de lumière, plus la glande réagit; c’est donc en pleine lune que notre ovulation est maximisée et programmée.

Les femmes qui résident en milieu rural sont plus susceptibles d’être synchronisées avec l’astre lunaire, tout comme le sont celles qui vivent au sein de tribu autochtones.

Si les femmes ovulent à la pleine lune, cela veut dire qu’elles saignent lorsque la lune est sombre. C’est une période où l’énergie est concentrée vers l’intérieur, où la femme se montre plus introspective. Le cycle moyen menstruel dure 28 jours, comme le cycle lunaire.

La vie moderne, ses lumières artificielles et ses ciels constamment illuminés, même en pleine nuit, est témoin d’une coupure de synchronie avec la lune. L’empreinte biologique de notre cycle fertile est très différente de nos jours. Réfléchissez aux impacts de cette perturbation. Non seulement sommes-nous sensées être en harmonie avec la lune, nous sommes aussi sensées l’être l’une avec l’autre.

Il arrive parfois que nous le soyons.

Plusieurs femmes n'entretiennent aucune connexion avec la lune et n’ont aucune idée de sa phase actuelle. Lorsqu’elles se mettent à observer régulièrement l’astre nocturne, à suivre son parcours dans le ciel, à remarquer ses phases croissantes et décroissantes, leurs cycles s’harmonisent doucement aux cycles lunaires. Elles ovulent lorsque la lune est pleine et saignent lorsqu’elle est sombre; parfois, c’est le contraire, tout dépendant des cycles de leur vie. Et parfois, le tout bascule encore, selon leur environnement.

Vous pouvez ovuler deux fois par mois

Chaque femme possède la capacité d’ovuler une deuxième fois dans son cycle, lorsque la phase de la lune est identique à celle de sa naissance - c’est ce qu’on appelle le retour lunaire, ou l’ovulation lunaire, et cela explique toutes ces grossesses qui surviennent alors que la femme était persuadée de ne pas être en période d’ovulation.

Cette seconde ovulation survient sauf si :

  • Votre ovulation normale survient déjà à ce moment;
  • Vous allaitez pleinement (quoique cela n’est pas le cas pour toutes les femmes);
  • Vous êtes enceinte;
  • Vous prenez la pilule contraceptive.

Il est facile de déterminer votre retour lunaire et ainsi connaître le moment où se déroule votre seconde ovulation. Vous n’avez qu’à trouver la phase lunaire du jour de votre naissance.

NDT : voici un site qui fait ce calcul pour vous, selon l’année et le lieu de naissance.  

0 Commentaires

.: Du "sang-sage" à la sagesse

2/27/2013

1 Commentaire

 
Du « sang sage » à la sagesse
La ménopause : un nouvel éveil
Par Joanna Poppink, traduit et adapté par Xella Sieidi


Dans des temps anciens, on croyait que si la femme ne saignait pas pendant neuf mois avant de donner naissance, c’est parce que l’enfant qui grandissait dans son ventre se développait en «retenant » ce sang pour lui. Le sang menstruel, appelé « sang sage », possédait une puissante signification. Il était utilisé pour la guérison, pour fertiliser les champs et pour acquérir la sagesse.

Lorsqu’une femme donnait naissance à son enfant, et qu’elle ne saignait pas pour un an suite à l’accouchement, sans donner naissance à un autre enfant, on croyait qu’elle aussi retenait son sang sage. C’est à ce moment qu’on la respectait comme une conseillère, une juge, une enseignante, une guérisseuse et une leader. Sa communauté la respectait en tant que femme puissante, aimante et sage, qui honorait et chérissait la vie. Dans les dernières années de sa vie, sa mission était d’accompagner les gens dans la mort, comme elle les avait aidés dans la naissance.

De nos jours, des millions de femmes atteignent cette étape où elles retiennent leur sang. Elles sont terrifiées par les bouleversements physiques et émotifs, par l’exclusion sociale et professionnelle et par les risques médicaux. Parce que les générations précédentes ont gardé le silence au sujet de la ménopause, plusieurs de ces femmes ont l’impression d’être mal outillée pour faire des choix éclairés en matière de thérapie de remplacement d’hormones ou encore pour bien définir leur priorités personnelles. La peur peut les rendre inconscientes des opportunités que permettraient de nouveaux choix. Dans notre monde dont la mentalité est « la jeunesse à tout pris », plusieurs femmes se sentent vulnérables et naïves alors qu’elles approchent « le changement ».

Dans les temps anciens, quand le clan respectait la trilogie de la vierge, la mère et la vieille femme sage, les femmes se réunissaient à des intervalles réguliers dans des endroits reclus de la communauté, afin d’encourager, soutenir et enseigner les unes les autres. Les jeunes filles qui n’avaient pas encore saigné et les femmes plus âgées qui avaient cessé leurs menstruations demeuraient pendant des jours avec les femmes qui saignaient, et c’est comme cela que le savoir physique, spirituel et émotionnel se transmettait et se partageait.

La tradition des femmes qui s’entraident à travers la ménopause fut anéantie durant l’Inquisition, durant laquelle neuf millions de femmes furent torturées et assassinées.

Aujourd’hui, les femmes qui deviennent ménopausées le sont dans une atmosphère toute nouvelle. Dans l’histoire du patriarcat, il n’y a jamais eu autant de femmes indépendantes et libres de toute influence économique et politique vivant leur ménopause. Les femmes d’aujourd’hui ont en poche trop d’éducation et sont trop compétences financièrement pour accepter les désuètes définitions de la ménopause. En gros, ces définitions décrivent la ménopause comme étant la maladie dégénérescente d’une vieille femme épuisée possédant un utérus défaillant et sur le point de perdre sa sexualité et ses esprits. Cher, Jane Fonda et Elizabeth Taylor sont parmi quelques exemples parmi plusieurs autres de femmes matures dont la vie est toujours aussi vibrante et coulante. Nous connaissons tous des membres de notre famille et des amies qui nous prouvent que la vie après le stade Barbie est toute aussi riche et pleine.

Les femmes commencent à prendre conscience que la ménopause est bien plus qu’un changement physique. C’est un rite de passage qui détient une signification profonde. Durant mes 16 années de recherche et travail en psychothérapie avec les femmes, j’ai appris que la ménopause est un moment où on l’on fait des choix. Ces femmes vivant leur ménopause ont maintenant la possibilité d’un avenir rempli d’amour, de satisfaction, de sérénité, de joie et de défis créatifs. La ménopause encourage l’éveil du courage et un renouvellement de son engagement face à la vie.

Bien que les traitements hormonaux soient parfois nécessaires et utiles pour certaines femmesdurant la ménopause, la ménopause ne se limite pas du tout à faire le choix de suivre ces traitements ou pas. Plusieurs femmes se rassemblent afin de faire entendre leur voix et s’encourager mutuellement, afin que chacune découvre la signification personnelle de ce passage. Ensemble, nous apprenons que les d’expériences de vie, y compris les plus intimes, les plus solitaires et les plus blessantes, sont les graines de sagesse qui doivent être partagées maintenant.

Comment dans les temps anciens, les femmes utilisent des herbes, modifient leur alimentation et font de l’exercice afin de prendre soin de leur flux de ménopause, de leurs bouffées de chaleurs, des changements de leur peau et de le leur intensité émotionnelle. Les femmes prennent le thé ensembles et échangent en privé avec d’autres, recherchant compréhension et réconfort. Les femmes écrivent, chantent, dansent et peignent leurs inspirations créatives. Les femmes contemplent la mortalité et créent leurs priorités basées sur les valeurs auxquelles elles tiennent profondément. Et le plus important, les femmes écoutent les histoires d’autres femmes et font les changements nécessaires dans leur vie personnelle et spirituelle, changements qui en surprennent plus d’un.

Lorsque nous entreprenons ce passage de la ménopause, nous créons l’avenir, pour nous et nos filles, un avenir dans lequel nous serons en pleine vie à la fin. Nous léguons nos cadeaux à nos petites-filles et arrière-petites-filles. La ménopause est le moment où nous laissons notre sang sage nous éveiller à la bonne vie qui se dessine devant nous.
1 Commentaire

.: Le Yoni et son sang de création

2/27/2013

0 Commentaires

 
.: The menstruating yoni
Tiré du livre «The Yoni»
Par Rufus Camphausen, traduit et adapté par Ishara Labyris

Une expression spécialisée de magie yonique peut être reconnue par l’étendue immense des pouvoirs qu’accordent les peuples de diverses cultures au fluide menstruel et particulièrement au tout premier sang menstruel, le sang qui signale la transformation d’une jeune fille en femme. Beaucoup d’ouvrages ont été publiés sur les différents tabous entourant les menstruations. Le fluide menstruel avait, croyait-on, des effets négatifs sur les autres humains, sur les animaux et la nature. Les femmes menstruées étaient séparées de leur tribu et de leur famille par crainte de contamination – elles devaient se tenir éloignées des endroits où le pain était cuit, où la nourriture était préparée et où les rois marchaient. Ces injonctions ainsi que des milliers d’autres, changeant d’une culture à une autre, et d’une époque à une autre, illustrent bien les pouvoirs que l’on accordait au fluide menstruel, même si ces pouvoirs étaient perçus comme dangereux.

Toutefois, il y a d’autres exemples, d’autres peuples, pour lesquels les menstruations étaient tenues en haute estime. Bien que cela soit particulièrement vrai pour les traditions de Tantra et Shakta, il y a d’autres exemples de d’autres cultures, sortant de cette sphère, incluant les suivants :

  • Chez les Incas, la déesse lune Mama Kilya, responsable de tous les phénomènes naturels cycliques, était vénérée comme la maîtresse du cycle menstruel.
  • Chez les alchimistes, l’énergie potentielle du sang menstruel était connue sous le nom de elixir rubeus («élixir rouge»). Cet élixir était, croyait-on, encore plus puissant lorsque généré durant la pleine lune.
  • Chez les adeptes de certaines écoles de Tantra dite de «Main-Gauche», boire le yonipuspa («fleur de vulve»), le fluide menstruel, est vu comme un moyen assuré d’atteindre la libération.
  • Dans la Perse antique, la déesse Jaki était responsable des menstruations. Durant les époques patriarcales, lorsque les menstruations obtinrent des connotations négatives, Jaki devint un démon, lequel exhortait les hommes à poser des actes mauvais.
  • Dans l’Égypte ancienne, les gens portaient une amulette de pierre rouge qui représentait les pouvoirs du sang menstruel d’Isis, la déesse la plus importante d’Égypte. (Le Tyet, peut représenté une image stylizée du yoni de la déesse Isis).
  • Le folklore atteste également de la même croyance envers le sang menstruel. À Calabria, en Italie, par exemple, les femmes portent sur elles quelques gouttes de leur sang menstruel dans une petite fiole, partout où elles vont. Si elles administraient ces gouttes à un homme de leur choix, on croyait que cet homme était alors lié à elles pour toujours.

Avant que nous ne nous attardions de plus près à savoir comment le sang menstruel est perçu et utilisé en Inde, nous devons d’abord savoir que les Indiens n’étaient pas les seuls à utliser le sang menstruel et les autres fluides du Yoni. Chez certaines sectes gnostiques, il existait une vision similaire à propos des pouvoirs des différents types de rajas (sécrétions féminines). Comme le rapporte Épiphane de Salamine (315-403), les jus d’amour et les fluides menstruels étaient traités avec révérence, étant rituellement collectés et utilisés à des fins rituelles religieuses.

Le Tantra et le Shakta font partie des quelques systèmes religieux dans lesquels les menstruations ne sont pas perçues comme étant impures, dangereuses, ni comme quelque chose devant être cachée. Au contraire, dans plusieurs sectes tantriques, et particulièrement chez les Shakta, le tabou menstruel de la société indienne est reconnu simplement comme un autre aspect de l’ignorance humaine en général. En ce sens, le tabou menstruel n’est pas «brisé» dans ces religions, il n’existe tout simplement pas, comme le suggère Ajit Mookerjee. Pour les hommes et les femmes qui perçoivent le sang menstruel comme étant sacré et digne de vénération, le temps des menstruations en est un spécial, et une femme dont le sang s’écoule est valorisée et honorée. Dans les pratiques rituelles, comme dans le Yoni Puja, une femme menstruée tient une place vraiment spéciale, non seulement pour la qualité différente de son énergie à ce moment précis, mais aussi à cause du sang lui-même, l’unique et magique sang-de-lune qui est la propriété et le pouvoir de la femme. Ainsi, lorsque les tantriques dits de «Main-Gauche» mélangent le fluide menstruel au vin et le boivent comme boisson rituelle, ou qu’ils embrassent le Yoni durant le puja plutôt que de simplement le toucher, ils reproduisent un rituel probablement aussi âgé que l’Homo Sapiens, un rituel qui avait lieu il y a 25 000 ans dans les chambres yoniques spéciales des caves paléolithiques.

Plusieurs auteurs indiens sont toutefois honteux de tels aspects de leur héritage; ils ne parlent que difficilement de tout ce qui pourrait être dire à propos du culte du yoni dans la culture indienne. Par exemple, dans son livre «Goddess cults in Ancient India», Jagdish Tiwari, affirme que les Grecs de l’Antiquité sont responsables de la nudité des figures de l’Inde. Lorsque Ajit Mookerjee dit : «en Kerala, une cérémonie appelée trippusharattu se tient huit à dix fois par an. Lors des cérémonies une nappe colorée de rouge ceint l’image de la déesse, laquelle est recherchée par les pèlerins et prisée comme relique religieuse», ce qui est dit n’est qu’une partie de la vérité. L’auteur ne nous dit pas comment ou avec quoi cette nappe, qui devient une relique sainte, est rougie. Admettre que la nappe est colorée grâce au sang menstruel de femmes (ou si cela est trop pour la communauté locale, avec le sang d’animaux sacrifiés), semble trop offensant pour l’auteur, ou du moins pour la plupart des lecteurs occidentaux que lui et son éditeur visent.

Les pratiques tenues partout en Inde où les gens vivent en accord avec les préceptes du Tantra ou Shakta, vont plus loin que de voir une nappe artificiellement teinte de rouge comme une relique sainte. En fait, les adorateurs du Yoni – hommes et femmes, jeunes et moins jeunes – fabriquent leurs propres reliques saintes avec du sang réel et vivant qui s’écoule d’une femme menstruée. Avec le sang du Yoni d’une femme préalablement consacrée, le prêtre peint un triangle sur son pubis rasé. Une fois cela accompli, un morceau de tissu ou de papier est pressé contre le pubis de la femme, et le triangle s’y imprime. On retrouve ces reliques dans les maisons et les temples secrets des adorateurs, là où ils servent d’objects de méditation et de vénération.

Les Bâuls du Bengal sont un autre groupe de personnes pour lequel les menstruations sont source de joie et de célébration plutôt que de ségrégation, de honte ou de peur. On peut comparer les Bâuls aux ménestrels du Moyen-Âge européen. Leur philosophie comporte des éléments de tradition tantrique et d’hindouïsme. Ils se dévouent particulièrement à la déesse Radha et au dieu Krishna. Les périodes menstruelles sont perçues pour eux comme de bon augure et puissantes, en effet. Ils chantent des chansons d’amour et de dévotion à travers lesquelles ils répandent la parole voulant que la communion avec le Divin puisse être possible grâce au corps – par le rituel, par l’union sexuelle et particulièrement en faisant usage des forces inhérentes au fluide menstruel. Pour cette raison, les Bâuls ne pratiquent que rarement leur rites sexuels en d’autres temps que lors des trois jours et demi de la période menstruelle. Comme on peut s’en attendre d’un peuple dont la tradition est si concentrée sur l’aspect féminin, les Bâuls ont développé des connaissances plutôt accrues concernant les menstruations. Selon leurs enseignements, le fluide menstruel varie selon les différents temps du cycle. Ils associent les types de sang à trois rivières sacrées de la tradition indienne : le Gange, le Saraswati et le Jamuna. «Jamuna, la sombre, s’écoule durant l’état initial des menstruations et est suivie de Saraswati, de fluide rouge, puis de Ganga, dont la couleur du fluide est plus légère. Chaque type de sécrétion menstruel prend 24 heures à se manifester complètement… Lors de la dernière demi-journée, les sécrétions menstruelles déclinent.

Le rituel mensuel des Bâuls, 84 heures remplies de musique, de chanson, de passion et de dévotion, est connue comme étant «la manifestation de la pleine lune au temps de la nouvelle lune», et son but ultime est de «saisir l’insaisissable», l’énergie unique possédée seulement par les femmes. On dit que cette énergie ne se manifeste que durant les 12 dernières heures des menstruations. En s’unissant à une femme menstruée durant cette période, un homme peut recevoir les pouvoirs de la Déesse, partagé à lui grâce à une femme consentante.

Ne bénéficierions-nous tous pas d’une telle manière de voir les femmes et leurs pouvoirs uniques, plutôt que de voir les menstruations comme une malédiction, comme étant impures, ou quelque chose qui doit être caché, parfois même de l’être aimé? Il est certain qu’il ne sera pas aisé, ni peut-être même possible de changer l’opinion de la société en générale en la matière. Ce qui est possible, toutefois, c’est de changer notre propre point de vue et de personnellement défier le tabou qui nous a été imposé par nos parents (qui ne connaissaient pas mieux), par nos pairs et les papes (qui n’ont jamais rien compris aux femmes).

Ce n’est pas seulement dans le Tantra indien que nous pouvons trouver révérence pour les fluides menstruels et leur utilisation dans les rites. De telles pratiques ont également été documentées dans le Tantra tibétain. En dépit du fait que les lamas tibétains contemporains, encore bien plus que les adeptes indiens, sont habituellement assez secrets à propos des aspects sexuels de leurs enseignements, d’autres – dans leur traductions des documents tibétains originaux – se sentent moins gênés. Par exemple, Keith Dowman, dans sa traduction du texte tibétain «Le Secret de la Vie et les Chansons de Dame Yeshe Tsogyal», rapporte un passage qui révèle incontestablement le haut respect qu’avaient les anciens adeptes du Tantrisme envers les pouvoirs du flux menstruel. Dans ce passage, une des co-fondatrices de ce mouvement religieux, l’adepte et enseignante Yeshe Tsogyal (757-817), informe de son extraordinaire vision que voici : «Alors j’ai eu une vision d’une femme rouge, nue, plaquant sa bhaga (yoni) contre ma bouche, et je bois vivement le flux abondant de son sang.»

Dans cette déclaration tirée d’un texte ancien et respecté, non seulement parle-t-on de boire le sang menstruel directement du yoni, mais le texte nous démontre également qu’une telle pratique ne semble pas avoir été restreinte aux couples hétérosexuels, comme on le croirait généralement. Toutefois, il ne faut pas croire pour autant que Yeshe Tsogyal préférait pratiquer ses rituels sexuels avec des femmes plutôt qu’avec des hommes. Dans une biographie, Yeshe Tsogyal écrivit à propos de Padmasambhava (730-805), l’homme à qui l’on doit officiellement d’avoir amené le Tantra et le Boudhisme au Tibet; elle parle clairement de la retraite qu’elle eut avec deux adeptes masculins. Les rituels qu’ils pratiquaient là (comme le faisaient et le font encore plusieurs personnes) sont connus au Tibet sous l’appellation «zap-lam», et comme la «voie de s’étendre sur le corps d’une autre personne», un enseignement qui était surtout transmis par une femme, une initiée du 11e siècle de notre ère, connue au Tibet sous le nom de Vajradhara Niguma et en Inde sous le nom de Yogini Vimalashri.

Ce n’était qu’une brève excursion dans les pratiques du Tantra indien et tibétain concernant les menstruations, et il y aurait encore bien plus à dire sur les différentes pratiques sexuelles et leurs bénéfices psychosomatiques. Le livre «The Yoni» se penche sur l’étude du Yoni et non pas tant sur la sexualité en tant que telle.
0 Commentaires
<<Page précédente
Transférer>>

    Mystères du sang féminin

    Tous les articles sur les mystères féminins, ou les mystères du sang.

    Picture

    Archives

    Mars 2023
    Août 2020
    Juillet 2018
    Mai 2017
    Août 2016
    Mai 2015
    Mars 2015
    Décembre 2014
    Septembre 2014
    Juillet 2014
    Mai 2014
    Décembre 2013
    Septembre 2013
    Juillet 2013
    Mai 2013
    Avril 2013
    Mars 2013
    Février 2013
    Juillet 2011
    Mai 2011
    Février 2011
    Août 2010
    Juin 2010
    Mai 2010
    Avril 2010

    Catégories

    Tous
    Art
    Contraception
    Coupes Menstruelles
    Culte
    Cycle Menstruel
    Grossesse Et Maternité
    Grossesse Et Maternité
    Herboristerie
    Isis
    Magie
    Ménopause
    Sagesse Menstruelle
    Santé
    Santé
    Sexualité
    Tabous Menstruels
    Utérus

    Flux RSS

Propulsé par Créez votre propre site Web à l'aide de modèles personnalisables.