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.: Le Yoni et son sang de création

2/27/2013

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.: The menstruating yoni
Tiré du livre «The Yoni»
Par Rufus Camphausen, traduit et adapté par Ishara Labyris

Une expression spécialisée de magie yonique peut être reconnue par l’étendue immense des pouvoirs qu’accordent les peuples de diverses cultures au fluide menstruel et particulièrement au tout premier sang menstruel, le sang qui signale la transformation d’une jeune fille en femme. Beaucoup d’ouvrages ont été publiés sur les différents tabous entourant les menstruations. Le fluide menstruel avait, croyait-on, des effets négatifs sur les autres humains, sur les animaux et la nature. Les femmes menstruées étaient séparées de leur tribu et de leur famille par crainte de contamination – elles devaient se tenir éloignées des endroits où le pain était cuit, où la nourriture était préparée et où les rois marchaient. Ces injonctions ainsi que des milliers d’autres, changeant d’une culture à une autre, et d’une époque à une autre, illustrent bien les pouvoirs que l’on accordait au fluide menstruel, même si ces pouvoirs étaient perçus comme dangereux.

Toutefois, il y a d’autres exemples, d’autres peuples, pour lesquels les menstruations étaient tenues en haute estime. Bien que cela soit particulièrement vrai pour les traditions de Tantra et Shakta, il y a d’autres exemples de d’autres cultures, sortant de cette sphère, incluant les suivants :

  • Chez les Incas, la déesse lune Mama Kilya, responsable de tous les phénomènes naturels cycliques, était vénérée comme la maîtresse du cycle menstruel.
  • Chez les alchimistes, l’énergie potentielle du sang menstruel était connue sous le nom de elixir rubeus («élixir rouge»). Cet élixir était, croyait-on, encore plus puissant lorsque généré durant la pleine lune.
  • Chez les adeptes de certaines écoles de Tantra dite de «Main-Gauche», boire le yonipuspa («fleur de vulve»), le fluide menstruel, est vu comme un moyen assuré d’atteindre la libération.
  • Dans la Perse antique, la déesse Jaki était responsable des menstruations. Durant les époques patriarcales, lorsque les menstruations obtinrent des connotations négatives, Jaki devint un démon, lequel exhortait les hommes à poser des actes mauvais.
  • Dans l’Égypte ancienne, les gens portaient une amulette de pierre rouge qui représentait les pouvoirs du sang menstruel d’Isis, la déesse la plus importante d’Égypte. (Le Tyet, peut représenté une image stylizée du yoni de la déesse Isis).
  • Le folklore atteste également de la même croyance envers le sang menstruel. À Calabria, en Italie, par exemple, les femmes portent sur elles quelques gouttes de leur sang menstruel dans une petite fiole, partout où elles vont. Si elles administraient ces gouttes à un homme de leur choix, on croyait que cet homme était alors lié à elles pour toujours.

Avant que nous ne nous attardions de plus près à savoir comment le sang menstruel est perçu et utilisé en Inde, nous devons d’abord savoir que les Indiens n’étaient pas les seuls à utliser le sang menstruel et les autres fluides du Yoni. Chez certaines sectes gnostiques, il existait une vision similaire à propos des pouvoirs des différents types de rajas (sécrétions féminines). Comme le rapporte Épiphane de Salamine (315-403), les jus d’amour et les fluides menstruels étaient traités avec révérence, étant rituellement collectés et utilisés à des fins rituelles religieuses.

Le Tantra et le Shakta font partie des quelques systèmes religieux dans lesquels les menstruations ne sont pas perçues comme étant impures, dangereuses, ni comme quelque chose devant être cachée. Au contraire, dans plusieurs sectes tantriques, et particulièrement chez les Shakta, le tabou menstruel de la société indienne est reconnu simplement comme un autre aspect de l’ignorance humaine en général. En ce sens, le tabou menstruel n’est pas «brisé» dans ces religions, il n’existe tout simplement pas, comme le suggère Ajit Mookerjee. Pour les hommes et les femmes qui perçoivent le sang menstruel comme étant sacré et digne de vénération, le temps des menstruations en est un spécial, et une femme dont le sang s’écoule est valorisée et honorée. Dans les pratiques rituelles, comme dans le Yoni Puja, une femme menstruée tient une place vraiment spéciale, non seulement pour la qualité différente de son énergie à ce moment précis, mais aussi à cause du sang lui-même, l’unique et magique sang-de-lune qui est la propriété et le pouvoir de la femme. Ainsi, lorsque les tantriques dits de «Main-Gauche» mélangent le fluide menstruel au vin et le boivent comme boisson rituelle, ou qu’ils embrassent le Yoni durant le puja plutôt que de simplement le toucher, ils reproduisent un rituel probablement aussi âgé que l’Homo Sapiens, un rituel qui avait lieu il y a 25 000 ans dans les chambres yoniques spéciales des caves paléolithiques.

Plusieurs auteurs indiens sont toutefois honteux de tels aspects de leur héritage; ils ne parlent que difficilement de tout ce qui pourrait être dire à propos du culte du yoni dans la culture indienne. Par exemple, dans son livre «Goddess cults in Ancient India», Jagdish Tiwari, affirme que les Grecs de l’Antiquité sont responsables de la nudité des figures de l’Inde. Lorsque Ajit Mookerjee dit : «en Kerala, une cérémonie appelée trippusharattu se tient huit à dix fois par an. Lors des cérémonies une nappe colorée de rouge ceint l’image de la déesse, laquelle est recherchée par les pèlerins et prisée comme relique religieuse», ce qui est dit n’est qu’une partie de la vérité. L’auteur ne nous dit pas comment ou avec quoi cette nappe, qui devient une relique sainte, est rougie. Admettre que la nappe est colorée grâce au sang menstruel de femmes (ou si cela est trop pour la communauté locale, avec le sang d’animaux sacrifiés), semble trop offensant pour l’auteur, ou du moins pour la plupart des lecteurs occidentaux que lui et son éditeur visent.

Les pratiques tenues partout en Inde où les gens vivent en accord avec les préceptes du Tantra ou Shakta, vont plus loin que de voir une nappe artificiellement teinte de rouge comme une relique sainte. En fait, les adorateurs du Yoni – hommes et femmes, jeunes et moins jeunes – fabriquent leurs propres reliques saintes avec du sang réel et vivant qui s’écoule d’une femme menstruée. Avec le sang du Yoni d’une femme préalablement consacrée, le prêtre peint un triangle sur son pubis rasé. Une fois cela accompli, un morceau de tissu ou de papier est pressé contre le pubis de la femme, et le triangle s’y imprime. On retrouve ces reliques dans les maisons et les temples secrets des adorateurs, là où ils servent d’objects de méditation et de vénération.

Les Bâuls du Bengal sont un autre groupe de personnes pour lequel les menstruations sont source de joie et de célébration plutôt que de ségrégation, de honte ou de peur. On peut comparer les Bâuls aux ménestrels du Moyen-Âge européen. Leur philosophie comporte des éléments de tradition tantrique et d’hindouïsme. Ils se dévouent particulièrement à la déesse Radha et au dieu Krishna. Les périodes menstruelles sont perçues pour eux comme de bon augure et puissantes, en effet. Ils chantent des chansons d’amour et de dévotion à travers lesquelles ils répandent la parole voulant que la communion avec le Divin puisse être possible grâce au corps – par le rituel, par l’union sexuelle et particulièrement en faisant usage des forces inhérentes au fluide menstruel. Pour cette raison, les Bâuls ne pratiquent que rarement leur rites sexuels en d’autres temps que lors des trois jours et demi de la période menstruelle. Comme on peut s’en attendre d’un peuple dont la tradition est si concentrée sur l’aspect féminin, les Bâuls ont développé des connaissances plutôt accrues concernant les menstruations. Selon leurs enseignements, le fluide menstruel varie selon les différents temps du cycle. Ils associent les types de sang à trois rivières sacrées de la tradition indienne : le Gange, le Saraswati et le Jamuna. «Jamuna, la sombre, s’écoule durant l’état initial des menstruations et est suivie de Saraswati, de fluide rouge, puis de Ganga, dont la couleur du fluide est plus légère. Chaque type de sécrétion menstruel prend 24 heures à se manifester complètement… Lors de la dernière demi-journée, les sécrétions menstruelles déclinent.

Le rituel mensuel des Bâuls, 84 heures remplies de musique, de chanson, de passion et de dévotion, est connue comme étant «la manifestation de la pleine lune au temps de la nouvelle lune», et son but ultime est de «saisir l’insaisissable», l’énergie unique possédée seulement par les femmes. On dit que cette énergie ne se manifeste que durant les 12 dernières heures des menstruations. En s’unissant à une femme menstruée durant cette période, un homme peut recevoir les pouvoirs de la Déesse, partagé à lui grâce à une femme consentante.

Ne bénéficierions-nous tous pas d’une telle manière de voir les femmes et leurs pouvoirs uniques, plutôt que de voir les menstruations comme une malédiction, comme étant impures, ou quelque chose qui doit être caché, parfois même de l’être aimé? Il est certain qu’il ne sera pas aisé, ni peut-être même possible de changer l’opinion de la société en générale en la matière. Ce qui est possible, toutefois, c’est de changer notre propre point de vue et de personnellement défier le tabou qui nous a été imposé par nos parents (qui ne connaissaient pas mieux), par nos pairs et les papes (qui n’ont jamais rien compris aux femmes).

Ce n’est pas seulement dans le Tantra indien que nous pouvons trouver révérence pour les fluides menstruels et leur utilisation dans les rites. De telles pratiques ont également été documentées dans le Tantra tibétain. En dépit du fait que les lamas tibétains contemporains, encore bien plus que les adeptes indiens, sont habituellement assez secrets à propos des aspects sexuels de leurs enseignements, d’autres – dans leur traductions des documents tibétains originaux – se sentent moins gênés. Par exemple, Keith Dowman, dans sa traduction du texte tibétain «Le Secret de la Vie et les Chansons de Dame Yeshe Tsogyal», rapporte un passage qui révèle incontestablement le haut respect qu’avaient les anciens adeptes du Tantrisme envers les pouvoirs du flux menstruel. Dans ce passage, une des co-fondatrices de ce mouvement religieux, l’adepte et enseignante Yeshe Tsogyal (757-817), informe de son extraordinaire vision que voici : «Alors j’ai eu une vision d’une femme rouge, nue, plaquant sa bhaga (yoni) contre ma bouche, et je bois vivement le flux abondant de son sang.»

Dans cette déclaration tirée d’un texte ancien et respecté, non seulement parle-t-on de boire le sang menstruel directement du yoni, mais le texte nous démontre également qu’une telle pratique ne semble pas avoir été restreinte aux couples hétérosexuels, comme on le croirait généralement. Toutefois, il ne faut pas croire pour autant que Yeshe Tsogyal préférait pratiquer ses rituels sexuels avec des femmes plutôt qu’avec des hommes. Dans une biographie, Yeshe Tsogyal écrivit à propos de Padmasambhava (730-805), l’homme à qui l’on doit officiellement d’avoir amené le Tantra et le Boudhisme au Tibet; elle parle clairement de la retraite qu’elle eut avec deux adeptes masculins. Les rituels qu’ils pratiquaient là (comme le faisaient et le font encore plusieurs personnes) sont connus au Tibet sous l’appellation «zap-lam», et comme la «voie de s’étendre sur le corps d’une autre personne», un enseignement qui était surtout transmis par une femme, une initiée du 11e siècle de notre ère, connue au Tibet sous le nom de Vajradhara Niguma et en Inde sous le nom de Yogini Vimalashri.

Ce n’était qu’une brève excursion dans les pratiques du Tantra indien et tibétain concernant les menstruations, et il y aurait encore bien plus à dire sur les différentes pratiques sexuelles et leurs bénéfices psychosomatiques. Le livre «The Yoni» se penche sur l’étude du Yoni et non pas tant sur la sexualité en tant que telle.
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Le Yoni et son sang de création

7/29/2011

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.: The menstruating yoni
Tiré du livre «The Yoni»
Par Rufus Camphausen, traduit et adapté par Ishara Labyris

Une expression spécialisée de magie yonique peut être reconnue par l’étendue immense des pouvoirs qu’accordent les peuples de diverses cultures au fluide menstruel et particulièrement au tout premier sang menstruel, le sang qui signale la transformation d’une jeune fille en femme. Beaucoup d’ouvrages ont été publiés sur les différents tabous entourant les menstruations. Le fluide menstruel avait, croyait-on, des effets négatifs sur les autres humains, sur les animaux et la nature. Les femmes menstruées étaient séparées de leur tribu et de leur famille par crainte de contamination – elles devaient se tenir éloignées des endroits où le pain était cuit, où la nourriture était préparée et où les rois marchaient. Ces injonctions ainsi que des milliers d’autres, changeant d’une culture à une autre, et d’une époque à une autre, illustrent bien les pouvoirs que l’on accordait au fluide menstruel, même si ces pouvoirs étaient perçus comme dangereux.

Toutefois, il y a d’autres exemples, d’autres peuples, pour lesquels les menstruations étaient tenues en haute estime. Bien que cela soit particulièrement vrai pour les traditions de Tantra et Shakta, il y a d’autres exemples de d’autres cultures, sortant de cette sphère, incluant les suivants:
  • Chez les Incas, la déesse lune Mama Kilya, responsable de tous les phénomènes naturels cycliques, était vénérée comme la maîtresse du cycle menstruel.
  • Chez les alchimistes, l’énergie potentielle du sang menstruel était connue sous le nom de elixir rubeus («élixir rouge»). Cet élixir était, croyait-on, encore plus puissant lorsque généré durant la pleine lune.
  • Chez les adeptes de certaines écoles de Tantra dite de «Main-Gauche», boire le yonipuspa («fleur de vulve»), le fluide menstruel, est vu comme un moyen assuré d’atteindre la libération.
  • Dans la Perse antique, la déesse Jaki était responsable des menstruations. Durant les époques patriarcales, lorsque les menstruations obtinrent des connotations négatives, Jaki devint un démon, lequel exhortait les hommes à poser des actes mauvais.
  • Dans l’Égypte ancienne, les gens portaient une amulette de pierre rouge qui représentait les pouvoirs du sang menstruel d’Isis, la déesse la plus importante d’Égypte. (Le Tyet, peut représenté une image stylizée du yoni de la déesse Isis).
  • Le folklore atteste également de la même croyance envers le sang menstruel. À Calabria, en Italie, par exemple, les femmes portent sur elles quelques gouttes de leur sang menstruel dans une petite fiole, partout où elles vont. Si elles administraient ces gouttes à un homme de leur choix, on croyait que cet homme était alors lié à elles pour toujours.
Avant que nous ne nous attardions de plus près à savoir comment le sang menstruel est perçu et utilisé en Inde, nous devons d’abord savoir que les Indiens n’étaient pas les seuls à utliser le sang menstruel et les autres fluides du Yoni. Chez certaines sectes gnostiques, il existait une vision similaire à propos des pouvoirs des différents types de rajas (sécrétions féminines). Comme le rapporte Épiphane de Salamine (315-403), les jus d’amour et les fluides menstruels étaient traités avec révérence, étant rituellement collectés et utilisés à des fins rituelles religieuses.

Le Tantra et le Shakta font partie des quelques systèmes religieux dans lesquels les menstruations ne sont pas perçues comme étant impures, dangereuses, ni comme quelque chose devant être cachée. Au contraire, dans plusieurs sectes tantriques, et particulièrement chez les Shakta, le tabou menstruel de la société indienne est reconnu simplement comme un autre aspect de l’ignorance humaine en général. En ce sens, le tabou menstruel n’est pas «brisé» dans ces religions, il n’existe tout simplement pas, comme le suggère Ajit Mookerjee. Pour les hommes et les femmes qui perçoivent le sang menstruel comme étant sacré et digne de vénération, le temps des menstruations en est un spécial, et une femme dont le sang s’écoule est valorisée et honorée. Dans les pratiques rituelles, comme dans le Yoni Puja, une femme menstruée tient une place vraiment spéciale, non seulement pour la qualité différente de son énergie à ce moment précis, mais aussi à cause du sang lui-même, l’unique et magique sang-de-lune qui est la propriété et le pouvoir de la femme. Ainsi, lorsque les tantriques dits de «Main-Gauche» mélangent le fluide menstruel au vin et le boivent comme boisson rituelle, ou qu’ils embrassent le Yoni durant le puja plutôt que de simplement le toucher, ils reproduisent un rituel probablement aussi âgé que l’Homo Sapiens, un rituel qui avait lieu il y a 25 000 ans dans les chambres yoniques spéciales des caves paléolithiques.

Plusieurs auteurs indiens sont toutefois honteux de tels aspects de leur héritage; ils ne parlent que difficilement de tout ce qui pourrait être dire à propos du culte du yoni dans la culture indienne. Par exemple, dans son livre «Goddess cults in Ancient India», Jagdish Tiwari, affirme que les Grecs de l’Antiquité sont responsables de la nudité des figures de l’Inde. Lorsque Ajit Mookerjee dit : «en Kerala, une cérémonie appelée trippusharattu se tient huit à dix fois par an. Lors des cérémonies une nappe colorée de rouge ceint l’image de la déesse, laquelle est recherchée par les pèlerins et prisée comme relique religieuse», ce qui est dit n’est qu’une partie de la vérité. L’auteur ne nous dit pas comment ou avec quoi cette nappe, qui devient une relique sainte, est rougie. Admettre que la nappe est colorée grâce au sang menstruel de femmes (ou si cela est trop pour la communauté locale, avec le sang d’animaux sacrifiés), semble trop offensant pour l’auteur, ou du moins pour la plupart des lecteurs occidentaux que lui et son éditeur visent.

Les pratiques tenues partout en Inde où les gens vivent en accord avec les préceptes du Tantra ou Shakta, vont plus loin que de voir une nappe artificiellement teinte de rouge comme une relique sainte. En fait, les adorateurs du Yoni – hommes et femmes, jeunes et moins jeunes – fabriquent leurs propres reliques saintes avec du sang réel et vivant qui s’écoule d’une femme menstruée. Avec le sang du Yoni d’une femme préalablement consacrée, le prêtre peint un triangle sur son pubis rasé. Une fois cela accompli, un morceau de tissu ou de papier est pressé contre le pubis de la femme, et le triangle s’y imprime. On retrouve ces reliques dans les maisons et les temples secrets des adorateurs, là où ils servent d’objects de méditation et de vénération.

Les Bâuls du Bengal sont un autre groupe de personnes pour lequel les menstruations sont source de joie et de célébration plutôt que de ségrégation, de honte ou de peur. On peut comparer les Bâuls aux ménestrels du Moyen-Âge européen. Leur philosophie comporte des éléments de tradition tantrique et d’hindouïsme. Ils se dévouent particulièrement à la déesse Radha et au dieu Krishna. Les périodes menstruelles sont perçues pour eux comme de bon augure et puissantes, en effet. Ils chantent des chansons d’amour et de dévotion à travers lesquelles ils répandent la parole voulant que la communion avec le Divin puisse être possible grâce au corps – par le rituel, par l’union sexuelle et particulièrement en faisant usage des forces inhérentes au fluide menstruel. Pour cette raison, les Bâuls ne pratiquent que rarement leur rites sexuels en d’autres temps que lors des trois jours et demi de la période menstruelle. Comme on peut s’en attendre d’un peuple dont la tradition est si concentrée sur l’aspect féminin, les Bâuls ont développé des connaissances plutôt accrues concernant les menstruations. Selon leurs enseignements, le fluide menstruel varie selon les différents temps du cycle. Ils associent les types de sang à trois rivières sacrées de la tradition indienne : le Gange, le Saraswati et le Jamuna. «Jamuna, la sombre, s’écoule durant l’état initial des menstruations et est suivie de Saraswati, de fluide rouge, puis de Ganga, dont la couleur du fluide est plus légère. Chaque type de sécrétion menstruel prend 24 heures à se manifester complètement… Lors de la dernière demi-journée, les sécrétions menstruelles déclinent.

Le rituel mensuel des Bâuls, 84 heures remplies de musique, de chanson, de passion et de dévotion, est connue comme étant «la manifestation de la pleine lune au temps de la nouvelle lune», et son but ultime est de «saisir l’insaisissable», l’énergie unique possédée seulement par les femmes. On dit que cette énergie ne se manifeste que durant les 12 dernières heures des menstruations. En s’unissant à une femme menstruée durant cette période, un homme peut recevoir les pouvoirs de la Déesse, partagé à lui grâce à une femme consentante.

Ne bénéficierions-nous tous pas d’une telle manière de voir les femmes et leurs pouvoirs uniques, plutôt que de voir les menstruations comme une malédiction, comme étant impures, ou quelque chose qui doit être caché, parfois même de l’être aimé? Il est certain qu’il ne sera pas aisé, ni peut-être même possible de changer l’opinion de la société en générale en la matière. Ce qui est possible, toutefois, c’est de changer notre propre point de vue et de personnellement défier le tabou qui nous a été imposé par nos parents (qui ne connaissaient pas mieux), par nos pairs et les papes (qui n’ont jamais rien compris aux femmes).

Ce n’est pas seulement dans le Tantra indien que nous pouvons trouver révérence pour les fluides menstruels et leur utilisation dans les rites. De telles pratiques ont également été documentées dans le Tantra tibétain. En dépit du fait que les lamas tibétains contemporains, encore bien plus que les adeptes indiens, sont habituellement assez secrets à propos des aspects sexuels de leurs enseignements, d’autres – dans leur traductions des documents tibétains originaux – se sentent moins gênés. Par exemple, Keith Dowman, dans sa traduction du texte tibétain «Le Secret de la Vie et les Chansons de Dame Yeshe Tsogyal», rapporte un passage qui révèle incontestablement le haut respect qu’avaient les anciens adeptes du Tantrisme envers les pouvoirs du flux menstruel. Dans ce passage, une des co-fondatrices de ce mouvement religieux, l’adepte et enseignante Yeshe Tsogyal (757-817), informe de son extraordinaire vision que voici : «Alors j’ai eu une vision d’une femme rouge, nue, plaquant sa bhaga (yoni) contre ma bouche, et je bois vivement le flux abondant de son sang.»

Dans cette déclaration tirée d’un texte ancien et respecté, non seulement parle-t-on de boire le sang menstruel directement du yoni, mais le texte nous démontre également qu’une telle pratique ne semble pas avoir été restreinte aux couples hétérosexuels, comme on le croirait généralement. Toutefois, il ne faut pas croire pour autant que Yeshe Tsogyal préférait pratiquer ses rituels sexuels avec des femmes plutôt qu’avec des hommes. Dans une biographie, Yeshe Tsogyal écrivit à propos de Padmasambhava (730-805), l’homme à qui l’on doit officiellement d’avoir amené le Tantra et le Boudhisme au Tibet; elle parle clairement de la retraite qu’elle eut avec deux adeptes masculins. Les rituels qu’ils pratiquaient là (comme le faisaient et le font encore plusieurs personnes) sont connus au Tibet sous l’appellation «zap-lam», et comme la «voie de s’étendre sur le corps d’une autre personne», un enseignement qui était surtout transmis par une femme, une initiée du 11e siècle de notre ère, connue au Tibet sous le nom de Vajradhara Niguma et en Inde sous le nom de Yogini Vimalashri.

Ce n’était qu’une brève excursion dans les pratiques du Tantra indien et tibétain concernant les menstruations, et il y aurait encore bien plus à dire sur les différentes pratiques sexuelles et leurs bénéfices psychosomatiques. Le livre «The Yoni» se penche sur l’étude du Yoni et non pas tant sur la sexualité en tant que telle.

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Sexualité et menstruations

4/27/2010

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Traduit et adapté par Ishara Labyris, du texte « Sex and menstruation : challenging a taboo » paru sur le site the-clitoris.com

Les menstruations et le cycle menstruel jouent un rôle important dans la vie d’une femme. Si vous considérez que la femme moyenne débute ses menstruations à l’âge de douze ans et qu’elle les aura jusqu’à environ cinquante ans, que ses menstruations dure environ cinq jours de temps à chaque cycle de vingt-huit jours, elle passe donc un minimum de sept ans de sa vie à saigner. De plus, certains aspects de son cycle menstruel peuvent jouer un rôle quotidien dans sa vie, pendant trente ans ou même plus. On peut en conclure que le cycle menstruel d’une femme joue un rôle majeur sur sa vie sexuelle et celle de son ou sa partenaire.

Dans la société moderne, il semble y avoir une aversion universelle envers les femmes menstruées et les symboles des menstruations. Pourquoi les gens associent-ils les menstruations avec des choses mauvaises? Nous craignons souvent ce que nous ne comprenons pas. L’idée qu’une femme puisse « saigner » de façon régulière, en harmonie avec la lune, et sans aucun signe de maladie, est effreyante pour certaines personnes, particulièrement s’ils ne sont pas éduqués. Au meilleur de mes connaissances, je ne pense pas qu’il soit su comment et pourquoi le corps de la femme fonctionnait de cette manière. L’odeur du sang peut attirer l’attention de carnivores affamés, ainsi une femme menstruée peut possiblement mettre un groupe de personnes en dangé d’être attaqués; c’est un concept sans fondement. Peut-être que, à cause de cette idée, les femmes menstruées ont souvent été excluses des activités de groupe. Les menstruations ont souvent été vues comme si l’on possédait une qualité magique et c’est pourquoi le sang menstruel a-t-il été ajouté aux potions magiques. Qui utilise ces potions magiques? Des sorcières, des femmes aux mystérieux pouvoirs. Certains prétendent que les hommes sont jaloux des femmes, alors ils les ont condamnées elles et ce qu’eux ne pourraient jamais expérimenter. En dépit des stéréotypes communs associés aux femmes menstruées, les menstruations devraient être vue comme un événement normal et sain, faisant à la fois partie de la vie des femmes et de celle des hommes.

Voici quelques faits intéressants à propos des menstruations. En l’absence de lumières artificielles, le cycle menstruel de la femme se synchronisera avec les phases de la lune. Lorsque cela arrive, l’ovulation aura lieu à la pleine lune et les menstruations débuteront avec la nouvelle lune. Souvent, les femmes qui vivent ensemble synchroniseront également leur cycle menstruel ensemble, parce qu’elles réagissent aux substances chimiques dégagées par la sueur de l’autre. Une étude démontra que la sueur d’une femme, si placée près des narines d’une autre femme sur une base régulière, fera en sorte que leurs cycles menstruels se synchroniseront, à l’intérieur de trois mois, même si les femmes ne se sont pas rencontrées physiquement, qu’elles ne furent pas proches l’une de l’autre. Lorsqu’une femme ovule, ses sens de la vue et de l’odorat se décuplent et elle ressent un sentiment de bien-être général. Durant les menstruations, les femmes sont sujettes à des problèmes de peau, comme l’acné et l’herpès. Elles sont également plus susceptibles de développer des infections vaginales à ce moment. Durant les menstruations, l’haleine de certaines femmes peut sentir un peu comme les oignons, et on appelle ce phénomène « menses breath » (en anglais), qui se traduirait par « haleine de règles ».

Bien que nous puissions voir des résultats intéressants, nous ne comprenons pas tous les aspects des menstruations et du cycle menstruel de la femme.

Dans certaines cultures, les hommes se coupaient les organes génitaux afin de saigner et de reproduire ainsi une menstruation symbolique pour eux. Les aborigènes d’Australie coupaient leur urètre sur toute la longueur de leur pénis pour former une lèvre symbolique et symboliser ainsi une menstruation, sans doute réouvrant la plaie à plus d’une occasion. Le fait que des hommes puissent agir ainsi démontre qu’ils doivent percevoir certains bénéfices à être menstruée, et c’est pourquoi certains hommes veulent l’être également.

Que sont les menstruations? L’écoulement menstruel est composé au deux tiers de sang. Le tiers restant est composé de mucus cervicale, de fragments des parois de l’utérus et des cellules des parois vaginales. Le sang menstruel est différent du sang qui circule dans le corps de la femme, car il ne peut pas créer de caillot, parce qu’il doit passer par le col de l’utérus et descendre le long des parois vaginales sans coaguler.

Je crois que les menstruations se décomposent plus rapidement une fois qu’elles sont hors du corps, comme il serait logique que ce soit. Il peut aussi y avoir des microorganismes contenus dans les règles qui peuvent infecter le corps de la femme s’ils ne sont pas expulsés hors de l’utérus. Certains des microorganismes semblent provenir de l’éjaculation masculine.  Nous devons garder à l’esprit que, avant de quitter le corps de la femme, les menstruations sont la nourriture future du foetus et sa protection. Les menstruations sont un symbole de l’habileté des femmes à apporter la vie nouvelle dans notre monde.

Les seuls aspects négatifs des menstruations sont le résultat de cette qualité de donneuse de vie. Puisque les règles, le sang, contiennent des ingrédients pour supporter la vie, la plupart des organismes vivants peuvent l’utiliser pour survivre et se reproduire. Cela signifie que les agents pathogènes potentiellement dangereux peuvent se développer et se reproduire grâce aux menstruations, comme dans toutes formes de sang. Certaines bactéries, sans être dangereuses, produisent une odeur distincte lorsqu’elles sont nombreuses. Pour que les agents pathogènes se développent et qu’une odeur apparaisse, il faut du temps, de la chaleur, de l’humidité et de quoi les nourrir. Si vous retirez ces facteurs, les agents pathogènes ne posent aucun danger pour nous.

Si les règles entrent en contact avec la peau de la femme ou celle de son (sa) partenaire et y sèchent, cela ne pose aucun risque pour ces personnes. C’est également vrai, si les règles tombent sur une serviette de bain ou sur vos draps de lit et que l’humidité s’évapore. Cela n’est évidemment pas le cas avec les règles récoltées par le tampon, insérées dans l’environnement chaud et humide du vagin, ou celles collectées par les serviettes sanitaires, à proximité de l’humidité et de la chaleur dégagées par la vulve pendant quelques heures. Le corps féminin s’en porte mieux lorsqu’il fonctionne de façon naturelle.

Si une femme accepte l’idée d’avoir des relations sexuelles, seule ou avec un partenaire, durant ses règles, elle doit sentir qu’il est acceptable d’être « salissante ». Notre société ne permet généralement pas aux femmes de faire quoique ce soit qu’elles savent être salissant, et le sang menstruel est considéré comme malpropre. Elles ne devraient pas tâcher leurs vêtements ou montrer leurs fluides corporels en public. Les femmes devraient être soignées, propres et exemptes de fluides corporels, toujours. Les garçons et les hommes sont sals et désordonnés, pas les filles et les femmes.

S’il y a quelque chose qui est foré dans nos cerveaux plusieurs fois par soir, à la télé américaine, c’est qu’une femme doit cacher tous ses fluides corporels ou faire face aux conséquences, l’humiliation publique. Par conséquent, aucune femme ne considérerait avoir des relations sexuelles durant ses règles, comme on serait porté à le croire. Cela prend beaucoup de courage de la part d’une femme pour avoir des relations sexuelles en un moment où on lui fait comprendre qu’elle devrait se cacher, ou du moins, cacher le fait qu’elle est menstruée. En dépit de ces règles sociales sous-entendues, 30% des femmes qui ont répondu à notre sondage ont admit avoir des relations sexuelles lorsqu’elles sont menstruées. Il faut beaucoup de force personnelle de la part d’une femme, et pendant une relation sexuelle, de celle de son partenaire, pour se confronter aux fluides corporels féminins. Cela prend davantage d’effort même pour les ignorer. Si une femme ne souhaite pas seulement participer, mais apprécier avoir du plaisir durant cette relation sexuelle où elle est mentruée, elle doit vouloir s’abandonner au fait de se « salir » et, de façon plus importante, de ne pas s’en préoccuper. Elle doit être capable de se départir de sa précieuse serviette sanitaire ou de son tampon, qui avait été son sauveur jusque là, et ruiner un drap en parfait état ou une serviette de bain. Elle doit vouloir laisser son sang entrer en contact avec d’autres choses qui l’entourent, incluant son partenaire. Une femme et son (sa) partenaire ne doivent pas craindre le contact avec ce fluide corporel. Par conséquent, elle doit prendre conscience que, après avoir réussi ces petites choses, la vie continue normalement comme elle le devrait et le monde n’arrête pas de tourner comme on croit qu’il le ferait.

Pour plusieurs femmes, les activités sexuelles durant les règles sont nécessaires et bénéfiques. Plusieurs femmes affirment que leurs orgasmes durant les règles les soulageaient de leurs crampes menstruelles. C’est parce que les contractions utérines de l’orgasme facilitent l’expulsion des fluides menstruels et soulagent certaines tensions dans les muscles de l’utérus causées par l’hormone prostaglandine. Plusieurs femmes se masturbent pour atteindre leurs orgasmes, sentant qu’elles sont ou qu’elles ne devraient pas être attirantes pour leur partenaire pendant leurs règles. D’autres ne sont simplement pas d’humeur à avoir une relation sexuelle avec leur partenaire à ce moment, dans un rôle actif, mais reconnaissent les effets bénéfiques de l’orgasme. Certaines femmes ressentent une augmentation marquée de leur libido pendant leurs menstruations, et elles ont donc envie d’une relation sexuelle avec leur partenaire. Alors que certaines reportent leurs activités sexuelles après leusr règles, d’autres recherchent agressivement un(e) partenaire. Cette hausse de libido est le résultat de changements hormonaux et sans doute parce que la femme sait qu’elle n’est pas enceinte, et qu’elle a moins de chance de le devenir durant ses règles. Une liberté sexuelle. Certains hommes et femmes sont attirés par le sang menstruel et désirent encore davantage leur partenaire si elle est menstruée; une sorte de fétish vampirique. Pour ces raisons, la sexualité et les menstruations doivent coexister.

J’ai vu quelques femmes, et quelques adolescentes, se demander si se masturber pendant les règles était correct. Elles voulaient également savoir quoi faire, à propos de l’effet « salissant ». Se masturber durant les règles ne devrait pas être vu différemment que durant le reste du cycle de la femme. Si tu en as envie, alors fais-le, tout simplement. Si vous éprouvez des crampes menstruelles, attrappez votre fidèle vibrateur et trouvez un endroit tranquille où vous masturber jusqu’à l’orgasme. Même si un vibrateur n’est pas nécessaire, si vous avez des crampes menstruelles, il se peut que vous n’ayez pas envie de vous masturber à la main pour atteindre l’orgasme, ou que vous ayez simplement besoin d’un soulagement rapide de la douleur et de l’inconfort. Quoiqu’il en soit, la masturbation durant vos règles est normale et saine, voire même une nécessité.

Si vous utilisez des serviettes sanitaires ou désirez laisser couler votre sang naturellement, vous pouvez vous masturber sous la douche ou dans le bain, et vous n’aurez pas cette sensation d’être « salie », puisque l’eau emportera tout. L’autre option est d’acheter ou de choisir dans ce que vous possédez déjà une serviette de bain qui servira de « serviette menstruelle ». Si vous en achetez, vous pourriez en prendre une de couleur brune, ainsi toutes taches ne paraîtront pas, si cela vous gêne, mais vous pourriez la prendre blanche aussi. Si vous ne pouvez vous en offrir une, n’importe quel tissu absorbant fera l’affaire. Prenez cette « serviette menstruelle » et étendez-la sur votre lit, sur votre divan ou sur votre chaise et masturbez-vous comme vous le feriez normalement. L’humidité de plus aidera certainement. Lorsque vous aurez terminé, ne sautez pas debout pour « nettoyer », mais faites un sieste, allez dormir, regardez un film à la télé ou allez dîner.

Si vous ressentez que vous devez nettoyer tout de suite, alors les effets bénéfiques émotionnels de ne pas utiliser de « protection » sont perdus. En plus, vous faites quelque chose qui n’est pas nécessaire de faire. Lorsque vous avez besoin de nettoyer, un peu d’eau nettoiera votre vulve. Lancez la serviette dans la machine à laver ou laissez-la tremper dans une eau froide, avec un peu de javellisant ou de désinfectant. Si vous ne pouvez pas la laver, suspendez-la pour qu’elle puisse sécher. Une fois que vous avez pris l’habitude de coexister avec votre période menstruelle, vous vous sentirez plus en harmonie et confortable avec votre corps et son fonctionnement.

Je connais des adolescentes et des femmes qui utilisent le tampon et qui se disent : « Pourquoi s’ennuyer avec ce bordel », mais le point est que il ne faut pas laisser ce « bordel » devenir un ennui. Psychologiquement, même sociologiquement, la masturbation avec un tampon inséré dans le vagin, ce n’est pas la même chose que de se masturber en laissant couler le sang librement. En utilisant le tampon, même si c’est certainement pratique, vous faites que ce que la société exige de vous, plutôt que de faire ce qui est naturel de faire. Vous vous sentirez beaucoup mieux dans votre peau et serez beaucoup plus à l’aise avec la masturbation si vous ne voyez pas cela comme jouer dans la saleté ou faire quelque chose que vous ne devriez pas. Il est préférable que vous ne vous préoccupiez pas de savoir si le sang se répandra sur vous ou aux alentours, en utilisant un tampon. Les effets bénéfiques de la masturbation avec les règles coulant librement sont sans doute subtiles, et peut-être même obscurs, mais ils sont réels. Cela ne veut absolument pas dire que vous ne devez pas utiliser de tampon lorsque vous vous masturbez, après tout certaines femmes apprécient « une petite vite » dans les endroits publics.

Avoir une relation sexuelle avec votre partenaire durant vos règles peut initialement devenir un défi de taille à relever. C’est parce qu’il est possible que l’un, l’autre ou les deux partenaires ressentent que le sexe et les menstruations ne vont pas ensemble. Il pourrait en résulter qu’aucun partenaire ne porterait ce sujet à la discussion. Plusieurs femmes sentent qu’elles ont quelque chose à cacher à leur partenaire et que leur partenaire ne devrait naturellement pas les trouver désirables à ce moment-là. C’est ce que la société lui a fait croire toute sa vie. C’est parfois très difficile de surmonter ce sentiment et d’en venir à discuter d’avoir une relation sexuelle durant les règles.

Le (la) partenaire de la femme peut ne jamais avoir eu d’expériences passées avec les menstruations, cela leur a été défendu, et ils en savent peu ou rien du tout. C’est aussi vrai pour une partenaire féminine qu’un partenaire masculin, une femme peut connaître ses propres menstruations sans jamais avoir exploré celles d’une autre femme. Nous sommes naturellement un peu craintifs à propos de ce que nous ne connaissons pas, parce que cela pose des risques qui nous sont inconnus. Dans notre société, les hommes ne doivent pas montrer qu’ils ont peur et ainsi ils utilisent les menstruations pour dégrader les femmes et les menstruations, et agissent donc comme de petits garçons immatures. Même si elles ne l’expriment ou ne le démontrent pas, la réaction des femmes envers les menstruations ne sont guère mieux. Tout cela fonctionne dans le but de créer une barrière contre l’intimité sexuelle durant les règles d’une femme.

Parfois, il n’y a aucune barrière au sein du couple pour avoir des relations intimes lors des règles de la femme. Parce que les menstruations surviennent fréquemment, la sexualité et les menstruations finiront par se rejoindre tôt ou tard. Si plusieurs femmes sont un peu craintives que cela arrive, beaucoup sont surprises de remarquer à quel point c’est insignifiant de s’en soucier. Les femmes craignent qu’un incident ne survienne, et par conséquent, s’abstiennent de relations sexuelles lors de leurs règles. Il y a plusieurs hommes et femes qui ne ressentent aucun sentiment négatif envers les menstruations, dans la société américaine d’aujourd’hui, et conséquemment, ne sont pas le moins du monde gênés de savoir si leur partenaire est menstruée ou non. Autre que ces attitudes sociales, qui ne sont pas toujours partagées par tout le monde dans une société, il n’y a aucune raison pour laquelle un couple ne pourrait pas avoir de relations sexuelles durant les règles de la femme.

Un couple peut vouloir aborder le sujet d’une manière plus directe. Cela peut être fait simplement en posant des questions et en démontrant un intérêt sincère. Lorsque le/la partenaire d’une femme pose ces questions, on devrait toujours lui répondre d’une manière appropriée, même si les questions ne sont pas posées de manière appropriée. Si le/la partenaire d’une femme exprime son intérêt envers ses menstruations, la femme sera moins encline à penser qu’elle devrait les cacher. Si les hommes peuvent aborder le sujet, les femmes sont certainement dans la meilleure position pour prendre les devants et en parler, parce qu’il s’agit de leurs menstruations. C’est une situation où il vaut mieux parfois de traiter l’homme comme un petit garçon curieux. L’essentiel, c’est de ne laisser aucun des partenaires supposer qu’ils savent ce que l’autre ressent à propos des mensutrations ou de n’importe quel autre sujet.

Un couple peut apporter leur sexualité durant les menstruations grâce à leurs actions quotidiennes. Si les menstuations sont une part naturelle de leur vie quotidienne, elles le seront fort probablement également dans leur vie sexuelle. Un couple le fait en reconnaissant les menstruations comme faisant partie de leur vie quotidienne. Une femme peut le faire en mentionnant qu’elle doit prendre une douche chaude afin de soulager ses douleurs menstruelles, ou dire qu’elle a besoin de trouver un endroit pour changer de tampon ou de serviette, plutôt que de dire qu’elle doit « aller au petit coin », lorsqu’elle sort en public. Une femme peut remplacer son tampon ou sa serviette sanitaire dans la salle de bain ou même dans sa chambre en présence de son partenaire. Une femme peut demander à son/sa partenaire d’aller lui chercher un nouveau tampon ou une nouvelle serviette, si c’est plus près pour lui/elle de le faire. Un couple peut magasiner et achet des tampons et serviettes sanitaires ensemble, la femme expliquant pour quelle raison elle choisit telle ou telle autre marque. Les partenaires peuvent suggérer de prendre une douche ou un bain durant les règles, ainsi ne pas craindre de trop se « salir » lors de relations sexuelles. Si ça arrive, la femme peut demander à son partenaire de nettoyer sa vulve dans l’eau, lui donnant ainsi l’opportunité d’explorer les menstruations. Si le/la partenaire a nettoyé la vulve de la femme et sait qu’elle est « propre », sa bouche trouvera naturellement son chemin vers sa vulve. Une femme qui utilise les tampons peut laisser la corde pendre et être visible alors qu’elle se retrouve nue chez elle, plutôt que la cacher entre ses lèvres comme certaines femmes sentent qu’elles doivent faire. Une femme qui porte une serviette sanitaire peut porter une petite culotte translucide et ajustée qui laisse clairement voir la serviette. L’attitude d’un couple envers les menstruations durant toutes les activités quotidiennes ont un impact direct sur leur attitude envers la sexualité durant les menstruations.

Préparer un coin pour avoir des relations sexuelles durant vos règles ne diffère pas de la préparation pour la masturbation durant vos règles. Vous n’avez simplement qu’à étendre vos « draps/serviettes menstruelles » pour deux personnes, plutôt que pour une. Peu importe ce que vous choisissez, il est important que vous ne vous sentiez pas avoir besoin de nettoyer tout de suite après. Vous devriez pouvoir vous blottir contre votre partenaire et tomber endormie, sans ressentir devoir faire quoique ce soit d’autre.

Je ne recommanderais pas de laisser les fluides menstruelles se collecter sur un matelas, car il y aurait assez d’humidité de votre transpiration et de la chaleur de votre corps pour que les bactéries se développent. Si du sang se retrouve sur votre matelas, lavez-le à l’eau froide, avec un peu de javellisant ou de désinfectant.

L’activité sexuelle pour laquelle un couple peut avoir le plus de réticence est le sexe oral, le cunnilingus. Beaucoup de personnes ne sont pas enclines à stimuler oralement les organes génitaux féminins, même lorsque la femme n’est pas menstruée, parce que ses organes sont considérés impurs. Ajoutez à cela les sentiments négatifs que plusieurs personnes peuvent avoir pour les menstruations, ainsi le cunnilingus semble encore moins attrayant. La stimulation orale de la vulve durant les règles ne peut être vue de la même façon que lorsqu’il n’y a pas de règles. C’est parce que l’odeur et le goût de la vulve seront différents. Les règles ont une odeur et un goût qui leur est propre. En plus, les règles d’une femme n’ont pas la consistance de l’eau. Par conséquent, même lorsque le/la partenaire d’une femme aime lui faire un cunnilingus lorsqu’elle n’est pas menstruée, il/elle pourrait ne pas apprécier de le faire lorsqu’elle l’est, parce que le goût, l’odeur et la consistance de ses fluides changent. Certaines personnes craignent tout simplement le sang, soit-il menstruel ou non. Si je considère que la pratique du cunnilingus durant les règles et parfaitement correct, je comprendrais tout à fait que tout le monde ne soit pas à l’aise de le faire.

Un couple peut certainement envisager le cunnilingus durant les règles de la femme. La manière de le faire est d’explorer les règles d’une manière un peu moins personnelle d’abord. Lorsqu’une femme est menstruée, elle et son/sa partenaire peuvent plonger leurs doigts dans le sang pour l’examiner, le sentir et même le goûter. Si un couple trouve qu’il est confortable dans tous les aspects des règles, alors ils seront plus ouverts à l’idée d’un cunnilingus lorsque les règles sont présentes. Si un couple est confortable avec les règles, il le sera à l’idée d’en retrouver sur sa bouche. Si une femme entretient un lien respectueux et positif envers ses menstruations, il est fort probable que son/sa partenaire en fasse de même. Cela prend, après tout, une attitude très positive pour un couple qui s’embrasse de bouche à bouche lorsque la bouche et la face sont couverts de sang menstruel et autres fluides féminins.

Même s’il est parfaitement correct pour deux personnes saines d’avoir des relations sexuelles durant les règles de la femme, tout le monde n’est pas aussi sain qu’il paraît. Il y a des pathogènes dangereux et mortels qui peuvent être transférés d’une personne à une grâce lorsque des fluides corporels sont échangés. L’échange de sang peut poser le plus grand risque parce que le sang peut soutenir la vie de pathogènes dangereux. Conséquemment, des maladies comme l’hépatite et le SIDA sont plus aisément transmissibles lorsque le sang d’une personne entre en contact avec le corps d’une autre et particulièrement avec le sang de l’autre. Si le sang d’un des partenaires entre en contact avec une plaie ou blessure sur l’autre partenaire, le transfert de ces agents pathogènes est plus susceptible de se produire. Nous ne pouvons prendre cela à la légère, parce que les infections causées par ces agents pathogènes peuvent tuer et causer de sérieux problèmes de santé. Ce sont des risques graves et réels aux conséquences sévères.

Évidemment, ce ne sont pas tous les couples qui devraient avoir des relations sexuelles durant les règles d’une femme (ou des relations sexuelles non protégées). Les couples dont les relations sont de courte durée, comme les relations d’une nuit par exemple, ne devraient pas échanger leurs fluides corporels. Dans une relation d’un soir par exemple, la seule façon d’avoir une relation sexuelle durant les règles, ou à tout moment, c’est par la masturbation mutuelle, puisqu’il n’y a pas de contact physique où les fluides pourraient s’échanger. Sinon, le couple pourra utiliser des condoms.

Les parents de jeunes filles pubères (qui ont eu leurs menstruations) devraient être ouverts aux idées présentées ici et considérer comment ils pourraient faire en sorte que la vie soit meilleure pour elles. Votre fille se masturbe probablement et peut le faire durant ses règles. Elle pourrait vouloir le faire, même si elle ne le fait pas. Elle ne veut peut-être pas porter de « couche » au lit, et avoir une serviette/drap menstruel à sa disposition peut ouvrir sur d’autres possibilités. Les adolescentes ont également des crampes menstruelles, alors lui acheter une serviette/drap menstruel et un vibro-masseur pour ses muscles peuvent être appropriés. (Un vibrateur en forme de pénis n’est pas nécessaire et ne serait pas approprié, voire même serait illégal, sauf si votre fille spécifie en vouloir un). Si une adolescente sait que ses parents ont vu ses draps menstruels ou ses serviettes menstruelles, elle sera certainement moins gênée lorsqu’elle tachera ses vêtements ou d’autres draps. Si les parents d’une jeune fille ont une attitude positive envers les menstruations, alors leur fille sera plus encline à en développer une également. Plus votre attitude sera positive envers les règles, moins elles seront un problème pour vous et pour votre fille.

* Pour éviter la confusion possible, lorsque je dis « serviette menstruelle », je me réfère à ce que en Amérique on appelle une serviette de bain, utilisée pour se sécher à la sortie du bain. Elles sont faites de cotton doux et elles absorbent l’humidité. Elles peuvent être lavées et utilisées et réutilisées comme « serviettes menstruelles ».

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