Par Xella Sieidi
Alors que je m’éveille au pouvoir du sang menstruel, je commence à comprendre l’importance de recueillir ce que j’évacue mensuellement. J’ai cessé l’utilisation de tampons et serviettes hygiéniques et j’ai commencé à utiliser des serviettes lavables, faites à partir de flanelle. La première fois que j’ai utilisé ces serviettes faites d’un matériau absorbant, j’ai su que je voulais créer une Jarre de sang dans laquelle je ferais tremper les serviettes dans de l’eau après chaque utilisation. Ma première jarre était un simple pot fait d’un couvercle; je l’ai rempli à moitié d’eau, l’ai recouverte d’une serviette rouge-orangée et l’ai rangé dans un coin de ma salle de bain. Une fois que la serviette avait bien trempé, je la tordais afin d’en extraire l’eau excédante (qui avait pris une riche couleur rougeâtre) avant de la laver à la main et la suspendre pour la faire sécher. J’ai remarqué que je peux conserver cette eau jusqu’à mes prochaines lunes. Pendant ce mois, je l’utilise dans mes rituels le plus souvent possible. J’utilise le reste de l’eau pour nourrir mes plantes d’intérieur et mon jardin.
Lors de rituels, je remplis une coupe de cette eau menstruelle et la dépose sur mon autel et l’utilise afin d’invoquer un pouvoir précis, comme celui d’une déesse en particulier avec qui je souhaite travailler le temps du rituel. Je me sers aussi de cette eau pour oindre les outils utilisés et les femmes présentes, comme une consécration (l’acte de rendre un objet ou une personne disposé(e) à recevoir et canaliser l’énergie avec laquelle on travaille).
Lors de d’autres rituels, je me contente de tenir la jarre entre mes mains et d’invoquer le pouvoir féminin. Je me sers de cette technique lorsque je souhaite voyager vers les mystères féminins et pour recevoir une guidance. C’est également une excellente offrande qui est toujours à portée de main, peu importe le rituel qui se présente, qu’il soit planifié ou spontané.
Lors de ma première journée de saignement, je choisis la plante que je nourrirai du reste de l’eau-de-sang ce mois-là. Je me livre à un court rituel préparatoire : je m’ancre, je me centre et fais quelques respirations afin d’entrer dans un état altéré de conscience. Puis, j’approche la plante en question et entre en communication avec ses Devas (esprits de la plante) en chantant quelque chose comme :
Merci pour ta beauté,
Merci pour ton oxygène,
Merci pour ton esprit.
Afin de te rendre honneur, je t’offre ce sang-de-vie,
Reçois-le avec toute ma gratitude,
Puisses-tu continuer de bénir ma vie de ta présence.
Avec le temps, j’ai orné ma jarre à sang; bien que j’utilise toujours un simple pot de verre avec un couvercle de métal, elle est maintenant dissimulée dans morceau de soie rouge absolument magnifique - une bourse Liz Claibone! Ma jarre a maintenant fière allure!
Cette jarre représente ce pouvoir que je peux réclamer à tous les mois. La richesse du tissu est un symbole du divin en moi. Je crois que le fait de disposer de mon sang comme je le désire a provoqué en moi un sentiment de pouvoir qui ne disparaîtra jamais. Grâce à cette cueillette, j’ai pu choquer des femmes lors de rituels où je leur ai tendu une coupe remplie du sang-de-vie. À travers ce choc, je suis en mesure d’aider les femmes à démystifier leurs tabous autour de leur peur du sang menstruel. En les encourageant à méditer sur ce sang couleur rouge profond, je les guide à travers les sentiers de leur esprit afin qu’elles puissent rencontrer la femme chamane en elles. Elles aperçoivent, se reflétant dans la lumière du sang, leur propre capacité à réclamer leur pouvoir. C’est généralement suite à un événement choquant du genre que les femmes se sentent prêtes à réfléchir sur la notion de leurs menstruations.
Enfin, cette jarre à sang est devenu un mystère pour quiconque l’apercevant; elle est un mystère féminin irrésistible. Les femmes aiment toucher le tissu et osent quelques coups d’oeil vers la jarre en question, n’hésitent pas à poser des questions directes. Les hommes eux sont admiratifs et croient que derrière ce tissu, se cache quelque chose au pouvoir incroyable - ils ne savent pas à quel point ils ont raison!