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Les Valkyries

3/6/2023

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Dans les croyances les plus anciennes, les Valkyries étaient considérées comme déesses des cadavres, représentées par les « corbeaux-charognards ». Leur nom signifie littéralement « celles qui choisissent les morts ». Anges sombres de la mort, esprits funestes de la tuerie, tels des oiseaux de proie, elles volaient au-dessus des champs de bataille et des mers, funestes représentantes de la mort et de la vengeance. Elles sont horribles et téméraires, elles se nourrissent des corps écartelés et ensanglantés. Leur sinistre mission se reflétait dans les noms qu’elles portaient : Hurlante, Criante ou Furieuse, Enragée.

On les associe à plusieurs figures mythiques provenant de différentes cultures : on peut penser aux Furies romaines ou aux Érinyes et Amazones grecques ou encore à la celte Morrigan (qui d’ailleurs, possède la capacité de se métamorphoser en corbeau).

Toujours à cette époque ancienne, on a considéré les Valkyries comme étant également des prophétesses; non seulement elles ne se contentaient pas de choisir des vainqueurs d’une bataille, elles savaient à l’avance sur qui leur choix allait s’arrêter. Qui dit prophétesses dit Nornes, ce fameux trio composé de trois femmes à l’image du temps : celle qui a été, celle qui est, celle qui pourrait être. Skuld, celle qui pourrait être, représente le futur. Outre son rôle de Norne, elle tient également celui de Valkyrie. C’est d’ailleurs logique : si elle décide de l’avenir des hommes avec ses soeurs, pourquoi ne serait-elle pas présente lorsque le destin frappe?

On honorait parfois aussi les Valkyries comme des Disir, esprits féminins protecteurs. Les Nordiques croyaient que lorsqu’une aînée décédait, son esprit protégerait dorénavant la famille qu’elle laissait derrière. Ce culte fut fort populaire notamment en Suède et dans le nord de l’Allemagne.
De Valkyrie à Nornes à Disir, ces femmes mythiques couvrent plusieurs facettes féminines, plusieurs tranches d’âge ainsi que plusieurs aspects divins. On pourrait être en mesure d’affirmer que celle qui est maintenant une Norne, fut à une époque une Valkyrie et sera un jour une Dis.

Entre le 3è et 11è siècle de notre ère, les Valkyries ont quelque peu changé d’aspect, et ce, pour tenir un rôle plus bienveillant. De petites amulettes et des représentations sur pierre commencent à dépeindre la Valkyrie comme une très belle femme accueillant les héros décédés avec une corne pleine d’hydromel.

Aussi, à partir de cette époque, la légende des Valkyries se modifia encore un peu, elles furent considérées comme des demi-déesses et le folklore les fusionna avec les Vierges-Cygnes. Avec cet attribut, on comment à décrire les Valkyries comme de blondes et vierges jeunes femmes qui, par des moyens magiques, se transforment en cygnes pour traverser le ciel et l’eau.

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Dans la culture populaire, le cygne était vu comme un augure. Si une courageuse personne arrivait à capturer et à maintenir une vierge-cygne, elle pouvait lui soutirer un souhait. Ceci expliquerait pourquoi les Valkyries sont parfois surnommées les « vierges qui offrent un souhait » et on pourrait penser que ce don particulier et fort recherché par les hommes leur vient directement de celui qui est désormais considéré comme leur père, Odin, fort reconnu pour exaucer les souhaits. On retrouve des traces des vierges-cygnes qui datent de la même époque que la première version beaucoup plus féroce et sombre des Valkyries.

Guidées par Odin, on peut se douter que la véritable force des valkyries ne relevaient pas principalement de leur forces physiques mêmes si on les décrit parfois comme équipées de casques et armes et vêtues d’armures si étincelantes qu’elles faisaient naître des lueurs hors du commun dans le ciel, en fait, des aurores boréales. Certaines légendes disaient que les aurores boréales annonçaient une guerre imminente. La véritable force des valkyries résidait fort probablement en leurs pouvoirs magiques.
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Les Nornes

3/6/2023

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Au sein d’une mythologie bien ancrée dans la culture dite masculine qu’elle reflète, la vie de tous est tissée par trois femmes que l’on nomme les Nornes. La littérature scandinave se fait souvent avare de détails sur la vie des anciens Germains mais un nombre considérable d’informations au sujet des Nornes peut en être soutiré.

Les Nornes sont témoins des générations passées, présentes et futures puisqu’elles appartiennent toutes trois à une période temporelle différente.

Urd, symbolise le passé et « Ce Qui A Été ». Elle connaît le passé. Urd symbolise bien évidemment les actions et non-actions (les actions que nous n’avons pas faites) passées qui provoqueront un résultat à un moment donné dans nos vies. Elle nous indique que notre vie est tracée entre autre par les choix que nous faisons.

Verdandi, symbolise le présent et « Ce Qui Est ». Verdandi représente directement les résultats de nos actions passées (engendrées par Urd). Elle est la force qui symbolise nos choix, actions et non-actions du passé, c’est-à-dire le passé qui devient le présent. Elle symbolise tout ce que nous avons accompli et les matérialise physiquement, émotionnellement, mentalement et spirituellement dans notre présent. Le présent dure un bref instant, glissant rapidement de nos doigts vers l’inconnu et imprédictible futur.

Enfin, Skuld, symbolise le futur et « Ce Qui Pourrait Être ». Skuld représente aussi un large éventail de concept : la nécessité (le besoin), le futur, la culpabilité et la dette. Elle est assurément la Norne la plus énigmatique et celle à s’attirer le plus d’attention, témoin de la curiosité de l’homme envers son avenir. Puisque nous sommes contrôlés par l’élément physique du temps et que ce dernier nous apparaît comme linéaire, notre présent se doit d’évoluer dans les mains de Skuld vers le futur. Elle représente ce qui PEUT arriver en résultat de nos choix passés et présents. Le futur par contre reste changeable pour le mieux et même les meilleurs et pires choix du passé ne résultent pas obligatoirement en un mauvais futur; les choix du présent peuvent surpassés ceux du passé et favoriser le résultat. Symbole de cette possibilité toujours présente, Skuld est toujours représentée le visage voilé et tenant un parchemin dans ses mains.

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Ce trio féminin de tous temps est représenté au sein de plusieurs croyances païennes et néo-païennes sous les attributs de Vierge (Jeune Fille), Mère et Sage (Vieille-Femme-la-mort). Les traits de la Vierge-Jeune-Fille sont pris par Skuld, Verdandi est la mère et Urd est la Sage-Vieille-Femme. Dans la mythologie gréco-romaine, les Parques et les Moires, consoeurs des Nornes, sont souvent représentées avec une bobine de fil à la main : la plus vieille tient ladite bobine, la seconde déroule le fil et la dernière le coupe. Les Nornes et leurs sœurs sont littéralement des « tisseuses de vie ».

Puisque intimement liées au cycle de vie et de mort, il n’est guère surprenant d’apprendre que Urd, Verdandi et Skuld résident au pied de l’Arbre-du-Monde, Yggdrasil. Une de leurs tâches consiste à entretenir l’Arbre afin de s’assurer de sa bonne santé, en enduisant ses racines de boue faite d’eau sacrée et de terre. Cette pâte guérisseuse lutte contre la pourriture et les blessures infligées par les quelques animaux qui broutent l’herbe verdoyante et les racines de l’Arbre.

Yggdrasil possède trois sources auxquelles viennent s’abreuver ses racines, une de ces sources se nomme Urd, d’après la Norne du même nom. C’est là que les dieux se réunissent à tous les jours pour tenir leur conseil.

D’un point de vue général, les Nornes sont parfois considérées comme des fées ou des êtres surnaturels qui ont comme mission de protéger les membres d’une famille. Sous ces traits, ces femmes apparaissent comme ce que nous appelons « Disir », femmes âgées décédées qui deviennent des entités protectrices. Ces femmes-esprits avaient entre autre la mission d’assister les femmes en couche.

On associe aussi les Nornes aux Valkyries, ces féroces guerrières qui accompagnent Odin sur les champs de bataille. D’ailleurs, Skuld, est listée dans les textes anciens comme une Valkyrie qui prend part aux guerres, accomplissant sa fonction de « tisseuse de vie ». On peut qualifier les Valkyries de psychopompes, rôle qui se rapproche grandement des fonctions accomplies par les Nornes et même par certaines Disir.

Toutes ces associations nous laissent croire qu’il existe bien plus des trois Nornes Urd, Verdandi et Skuld. Certaines légendes rapportent qu’il existait trois familles de Nornes : les unes étaient divines (probablement la famille de Urd, Verdandi et Skuld), les secondes étaient de descendance elfique et enfin les troisièmes étaient les filles Dvalin le nain.

On raconte aussi que les Nornes sont des Prophétesses, que pour déchiffrer le destin des hommes, elles gravent des runes et ont recours à la divination. Elles sont donc ces « femmes qui prophétisent ». Ceci est un fait très intéressant puisque les runes sont généralement associées à Odin et à l’épisode où ce dernier se suspend à Yggdrasil. Si les Nornes sont également liées aux runes, il est fort possible qu’elles en aillent percer les secrets bien avant Odin et peut-être sont-elles liées intimement aux mystères des glyphes sacrés.
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Perchta, Berchta

3/6/2023

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Mythologie : germanique (continentale – Alpes)
Attribut : déesse de l’hiver, des travaux ménagers


Perchta était à l’origine une déesse de la végétation et de la fertilité. Elle possède plusieurs noms selon les régions : Berchta, Holda, Frau Holle. Elle est la déesse de l’hiver.

Dans le folklore des Alpes (surtout le folklore bavarois, autrichien et suisse), Perchta est dite errer dans les campagnes durant l’hiver. Lorsque arrive la douzième nuit de la fête de Yule (autour du 31 décembre), elle entre dans les chaumières. Là, elle sait d’emblée si les enfants et les jeunes se sont bien conduits pendant la dernière année et s’ils ont bien travaillé. Si c’est le cas, elle leur offre une pièce d’argent. Sinon, elle découpe leur vente, retire leur estomac et leurs tripes et les remplace par de la paille et des galets. Elle était particulièrement intéressée de savoir si les filles avaient filé tout le lin qu’on leur avait donné.

Elle se promène accompagnée des Perchten, créatures monstrueuses, symbolisant les forces démoniaques de l’hiver et des intempéries.

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Gullveig, l'intoxication dorée

3/6/2023

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Autres noms : Heid
Attributs : richesse, luxure, sorcellerie


Gullveig est une géante et une sorcière. Son nom signifie « intoxication dorée » ou « boisson d’or ». Elle ne parle que d’or et de luxure. Lorsque les Aesir arrivèrent et s’installèrent, elle leur rendit visite et ils l’écoutèrent parler avec envie et frustration. Ils étaient si exaspérés de l’entendre parler d’or et de bijoux, qu’ils décidèrent de l’assassiner et la poussèrent dans un feu. Elle fut brûlée si gravement que cela aurait tué n’importe qui mais elle sortit indemne malgré tout du feu. Ils la poussèrent encore et trois fois elle sortit du feu sans aucune blessure ni brûlure.

Lorsque les Vanir eurent vent du traitement que les Aesir avaient infligé à Gullveig, ils devinrent fous furieux. Ils jurèrent de la venger et se préparent à la guerre. Ce fut la première guerre du monde.

Gullveig porte aussi le nom de Heid qui signifie « celle qui brille ». Elle est probablement une hypostase de la déesse Freyja qui partage son amour pour l’or.
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Eir, la Clémence

3/6/2023

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Eir, Eira (« clémence ») est la déesse de la guérison et connaît le secret des herbes, avec lesquelles elle peut même réssuciter les morts. Elle est une physicienne accomplie et la patronne des guérisseurs, qui l’invoque pour les assister dans la guérison de maladies ou de blessures. Elle habite le haut de la montagne Lyfia (« qui guérit par la magie ») et représente à la fois l’aspect physique et psychique de la guérison. La guérison chamaniste est son expertise.

Un rituel approprié pour Eir (selon Diana Paxson) est la confection d’une amulette d’herbes. Les herbes les plus utilisées sont :

  • ail (absorbe le mal, aseptisant)
  • angélique (contre les sorts, neutralise le mal)
  • armoise (repousse ou chasse les mauvais esprits)
  • chardon (force, énergie)
  • menthe (protège, soulage la douleur)
  • romarin (nettoie, purifie, guérit)
  • rue (soulage les maux de tête, aide la récupération, chasse les maladies)
  • sauge (longévité)
  • violette (guérit les blessures, guérit les maux de tête)
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Frigg, la très-aimée

3/6/2023

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Traduit de Asynjur, Sheena McGrath par Xella Sieidi
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Frigg est la reine des déesses et l’épouse d’Odin. Ceci est logique, puisque son nom signifie « la très aimée » et qu’Odin est surnommé « celui qui habite dans les seins de Frigg ». Il arrive souvent que les gens croient que Frigg est la terre au ciel d’Odin, c’est une erreur, elle est toute aussi céleste que son époux. Elle est une des déités célestes, les Ases, et rien de ses caractéristiques ne suggère qu’elle possède un certain pouvoir sur la fertilité de la terre. Son père était Fjorgyn, un dieu plutôt mystérieux. Les Eddas ne mentionnent pas sa mère. Aux côtés d’Odin sur le haut trône, ils observent tout ce qui se passe dans les mondes.

Elle habite dans son propre palais, Fensalir (« Palais de la mer »), en compagnie de ses suivantes Eir, Saga, Gna et Fulla. Dans son palais, elle tisse, ce qui référence aux activités économiques des femmes. Les femmes à l’époque pré-moderne possédaient souvent leur propre petite entreprise et gardaient pour elles les profits. Le tissage fait également partie de ses fonctions en tant que déesse céleste, puisqu’elle tisse les nuages. Les Suédois ont nommé une constellation d’après son fuseau, « Fuseau de Frigg », autour duquel croient-ils que les étoiles tournent et que l’univers est tissé. Comme Freyja, elle possède une cape faite de plumes de faucon, même si on ne connaît aucun mythe dans lequel elle l’utilise.

Nous avons de nombreuses preuves attestant que Frigg est une déesse ancienne et que son culte est aussi ancien que ceux d’Odin et Thor. Malgré cela, peu de lieux de culte ont été retrouvés. Nous en avons retrouvés quelques uns en Suède, comme Frigg-jarakr (« Champs de maïs de Frigg »). Branston prétend en avoir trouvés en Angleterre : Freefolk, Froyle, Frobury et Fryup. Son importance est surtout attestée par le nombre de ses suivantes, qui sont parfois vues comme d’autres formes d’elle-même. Les Allemands devaient la tenir en très haute estime, puisqu’ils ont nommé le jour de vendredi en son honneur.
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Frigg et l’accouchement

Frigg était la protectrice des femmes mariées, ce n’est donc pas étonnant qu’elle était aussi invoquée pour bénir les femmes durant l’accouchement. Dans la « Plainte d’Oddrun », Borgny qui vient d’accoucher de peine et misère, remercie Oddrun qui l’a assistée :

Que les bons esprits te protègent,
Que Frigg et Freyja et les bons dieux aussi veillent sur toi,
Toi qui m’as délivrée du mal.

Hollander prétend que l’invocation de Freyja est ici une erreur, puisque selon lui, seule Frigg devrait être appelée en de telles circonstances. Toutefois, comme les deux déesses étaient protectrices des femmes, il ne fait aucun doute qu’elles étaient les deux invoquées pour aider les femmes dans n’importe quelle situation.

Frigg et le don de prophétie

Dans la Lokasenna, lorsque Loki s’en prend à Frigg, Freyja la défend :

Tu es fou Loki, de nous rappeler tous les torts que tu as causés,
Frigg connaît le destin de tous, bien que jamais elle n’en souffle mot!

Dans le prologue de son Edda en prose, Snorri Sturluson nous apprend que Frigg possède le don de prophétie, en plus du don de voyance que lui profère le haut trône, lorsqu’elle prend place dessus. Pour les Allemands, le don de prophétie que possède Frigg était du domaine des femmes. Dans le Vafthrudismáal, Odin demande à son épouse son avis sur un voyage qu’il doit entreprendre bientôt au pays des Géants, ce qui laisse croire que son don était respecté des Ases.

Pourtant, ce don apporte également son lot de malheur, quand Frigg prophétise la mort de son propre fils Baldr. Elle tente tout de même de le sauver, en soutirant à toute chose vivante la promesse de ne jamais faire de mal à son fils adoré. Encore une fois, Loki lui met des bâtons dans les roues en prenant l’apparence d’une vieille, à qui Frigg révèle en toute confiance qu’elle ne s’est pas donné la peine de quérir la promesse du houx, le trouvant si inoffensif. Loki fabrique un pic de bois d’houx sur le champ et l’offre à Hod, le frère aveugle de Baldr. L’invulnérabilité de Baldr a donné aux dieux le goût de s’amuser à tenter de le tuer, émerveillés de voir les armes rebondir lorsqu’ils le frappent. Évidemment, le houx tue Baldr et il doit se rendre au royaume de Hel, attendant le Ragnarok. C’est cette mort est la première des lamentations de Frigg, la seconde étant la mort d’Odin lors du destin fatal des dieux.
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Épouse et mère

Le pouvoir de Frigg réside dans le lien créé par le mariage et la famille. À notre époque, une femme demeurant à la maison n’est pas considérée comme exaltée, mais fût une époque où ces femmes étaient les gardiennes de la paix d’une famille ainsi que celle qui s’occupait des finances. Les plus prospères devaient superviser les activités des servantes en plus de contribuer au bien-être de la famille. En guise de preuve de son statut, Frigg transporte sur sa ceinture une multitude de clés. Les femmes les portaient comme symbole d’autorité, puisque les femmes de foyer s’occupaient surtout de l’entreprise familiale.

En Suède, jeudi était sa journée et on préparait la maison pour sa venue et celle de Thor. En ce jour, il était interdit de tisser ou d’utiliser un fuseau, puisque c’était Frigg qui tissait. Parfois, on apercevait, assis à sa quenouille, une vieille femme et un vieil homme, c’était Thor, sous une forme plus vieille, et Frigg.

Frigg possède plusieurs points en commun avec de nombreuses déesses indo-européennes, elles aussi épouses et mères. La grecque Héra et la romaine Junon occupaient des places similaires, puisqu’elles étaient toutes deux la Première Dame. Les trois étaient invoquées pour accorder la fertilité aux femmes et étaient vénérées par les femmes. Junon, tout comme Frigg, était également une déesse indépendante, avec ses propres pouvoirs et son culte. Héra était un peu moins puissante. Tandis que Frigg possédait le don de prophétie, Héra avait le pouvoir de l’octroyer à qui désirait-elle, comme elle le fit avec le cheval Xanthe. Toutes deux conseillaient leur époux. Il est intéressant de noter que la différence majeure entre Héra et Frigg, est que cette dernière acceptait avec plus de calme les infidélités de son époux. Il est possible que l’Asyne était plus confiante en sa position que la jalouse Olympienne, ou peut-être que cela symbolisait les unions plus égales des gens du nord.

Un autre aspect de Frigg

Malgré son image de bonne petite femme de maisonnée, des mythes plutôt étranges existent à son propos. Saxo Grammaticus raconte qu’elle exigea qu’on fasse fondre une statuette d’or afin de lui en confectionner un collier. Malheureusement pour elle, cette statuette était à l’effigie d’Odin et il l’avait enchantée afin de s’assurer que nul ne puisse la vandaliser. Frigg coucha avec un de ses serviteurs et lui demanda en échange de fondre ladite statuette, s’assurant ainsi qu’elle ne serait pas dénoncée. Lorsqu’il découvrit le stratège, Odin fût si dégoûté qu’il la quitta. Il demanda à Odin de prendre sa place sur le trône et ne revint que lorsque Frigg fût décédée.

C’était peut-être à cette histoire que faisait référence Loki quand il dit :

Tais-toi Frigg, fille de Fjorgyn,
Tu as toujours été insatisfaite en amour,
Puisque malgré le fait que tu sois l’épouse de Vithrir [Odin],
Tu t’es donnée à Vili et Vé.

Vili et Vé sont les frères d’Odin, ou ses hypostases; Loki accuse donc injustement Frigg d’adultère.

Frigg et ses suivantes

Les suivantes de Frigg (Eir, Saga, Fulla, Lofn et Gna) sont souvent considérées comme ses hypostases. Si c’est bien le cas, Frigg devait être une déesse de grande importance, pour mériter autant de suivantes. Ces dernières accomplissent des tâches à la demande de Frigg. Malgré tout, les suivantes de Frigg devraient être considérées comme des déesses à part entière.
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Idunna, la Jouvence

3/6/2023

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Idunna (Jouvence) est l’épouse de Bragi, dieu poète et fils (hypostase) d’Odin. On ne connaît grand chose sur elle, sauf qu’elle est la gardienne des pommes, qui permettent aux dieux et déesses de jouir de la jeunesse éternelle. Elle garde ses pommes dans un panier et offre quotidiennement une bouchée aux dieux et déesses. Elle donc déesse de la jeunesse, de la santé et de la vitalité.

Le géant Tjassi (Thiazi) est épris d’Idunna et surtout de ses pommes tant désirées. Parce que le fourbe Loki l’a trompé, le géant lui fait promettre de lui amener la déesse et ses pommes. Loki élabore donc un plan qui lui permettra de divertir Idunna hors de sa demeure. Il attend que Bragi quitte Asgard pour « affaires » et rend visite à Idunna, en lui disant qu’il a aperçu non loin des pommes qui ressemblent en tout point à celles qu’elle distribue. Curieuse, Idunna rassemble quelques pommes dans son panier et suit Loki vers le pommier inconnu. Dissimulé dans la forêt sous la forme d’un aigle, Tjassi les attend. Dès qu’il aperçoit Idunna, il la saisit entre ses crocs et l’emmène à Thrymheim, son domaine loin au nord.

Prisonnière du géant, Idunna est triste, morose et seule. Malgré tout, elle refuse de lui offrir ses pommes. Elle patiente et espère qu’on viendra la libérer.

Les dieux ne s’inquiètent pas immédiatement de l’absence d’Idunna, convaincus qu’elle a suivi son époux. Ils profitent pendant un moment des bienfaits de leur ration quotidienne de pomme. Lorsque les effets se dissipent peu à peu, ils sont confrontés à la vieillesse et à la décrépitude.

Parce que Loki est toujours impliqué lorsque quelque chose ne tourne pas rond, les dieux le questionnent enfin et ce dernier finit par avouer qu’il a livré la déesse et ses pommes aux géants. Les dieux le somment d’aller la quérir et de la ramener à Asgard. Il emprunte la cape de faucon de Freyja, vole jusqu’à Thrymheim. Coup de chance, Tjassi est parti pêcher. Loki s’empresse de transformer Idunna et ses pommes en petites graines (parfois en petites noix ou en une hirondelle) afin de pouvoir les prendre dans le creux de ses griffes et s’enfuit.

Tjassi revient de la pêche peu après le départ précipité de Loki et Idunna et lorsqu’il s’aperçoit de l’absence de cette dernière, il se transforme en aigle et part à leur poursuite. À Asgard, les dieux attendent le retour de Loki et Idunna avec impatience et lorsqu’ils aperçoivent les deux oiseaux dans le ciel, ils allument un énorme feu qui brûle les ailes de Tjassi, sauvant ainsi Idunna, ses pommes et leur immortalité.

Un autre mythe raconte qu’Idunna était assise tranquillement sur l’une des branches d’Yggdrasil, l’Arbre Monde. Elle se sentie faible et perdit l’équilibre, tombant ainsi dans les profondeurs de Nifelheim (un des neuf mondes au sein de l’Arbre, situé dans les profondeurs de la terre – un monde glacial). Lorsqu’il s’aperçoit de sa disparation, Bragi demande l’aide d’Odin et de Heimdall pour retrouver son épouse. Odin offre à son fils une peau de loup blanc, afin qu’il puisse recouvrir Idunna et éviter qu’elle n’ait froid. Ils la retrouvent à Nifelheim et si elle les laisse la recouvrir de la peau, elle refuse de bouger et parler. Bragi annonce qu’il restera avec elle jusqu’à ce qu’elle soit prêtre à rentrer à Asgard.
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Idunna et son époux Bragi
Honorer la déesse

Parce qu’elle guérit la vieillesse et la mort et assure la jeunesse et la vitalité, on honore Idunna à l’équinoxe du printemps pour fêter son retour. On l’honore également lors de l’équinoxe d’automne, lorsque la vitalité laisse sa place à l’inertie. On peut lui offrir graines, semences et noix au printemps (pour « planter » quelque chose) et des pommes bien juteuses à l’automne, dans l’espoir qu’elle reviendra et que nos projets prospéreront.

Mythologie comparée

On peut comparer Idunna à la grecque Perséphone et la romaine Proserpine : comme Idunna, le symbole de Perséphone est la (pomme) grenade, elle symbolise la jeunesse, elle fut kidnappée et elle est associée au printemps et à l’automne.
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À l'aube des religions, Dieu était femme

3/6/2023

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Extrait de Secrets et mystères de Denise Linn p. 32-34, traduit et adapté par Ishara Labyris

Pour comprendre l'essence de la Grande Déesse, il faut remonter des milliers d'années en arrière, à l'époque où l'on croyait que l'âme de la terre était féminine. La vie se devait d'être en équilibre avec la nature, et l'être humain n'exprimait pas ses idées sur le fonctionnement de la nature à l'aide de phrases, mais avec des images. À plusieurs reprises, les fouilles archéologiques faites dans le monde, même celles nous livrant des artéfacts datant de 30 000 ans, nous ont montré l'image de la Déesse, la plus ancienne et la plus vénérée des divinités attestées. Cette image fut le premier symbole d'un monde invisible qui se manifestait sous la forme du ciel, de la lune, du soleil, des étoiles, du cours des rivières, de la rosée du matin et de la fertilité de la terre. Les anciens peuples vénéraient la Déesse. Ses forces invisibles étaient très réelles pour eux, et ils croyaient qu'ils devaient respecter les lois cosmiques du domaine de la Déesse s'ils voulaient que leur vie conserve un équilibre. À cette époque lointaine, il était sans doute naturel que Dieu revête des attributs féminins, car le corps des femmes, qui pouvait donner naissance à un autre être humain, était considéré comme sacré. Les femmes furent donc les premières gardiennes des royaumes intérieurs, tout comme ce fut plus tard le rôle des prêtres. Les plus anciennes religions étaient fondées sur le culte d'une divinité unique, la Grande Déesse ; ce culte a ensuite évolué pour inclure plusieurs déesses propres aux différentes cultures du monde entier.

Au cours de ces dernières années, grâce à l'information recueillie lors de différentes fouilles effectuées dans le monde entier, les archéologues ont été de plus en plus nombreux à soutenir la thèse de la célèbre historienne de l'art, Merlin Stone, selon qui, "à l'aube des religions, Dieu était femme". On a découvert que le culte de la Déesse remontait à la période du paléolithique, soit 2 000 000 ans avant notre ère, et qu'il avait disparu il y a moins de 5 000 ans, lorsque Dieu est devenu homme.

En d'autres mots, Dieu a été homme pendant 0,25% de l'histoire de l'humanité et femme pendant 99,75% du temps. Sur la scène divine, l'arrivée d'un dieu mâle est donc relativement récente. Cependant, dans la culture moderne, la croyance selon laquelle Dieu est, et a toujours été, un homme est bien ancrée.

Vivre dans une société dominée par un dieu masculin peut avoir un puissant effet subliminal sur une jeune femme en pleine croissance qui commence à se définir comme un être humain. Peu importe leur âge, leurs différentes traditions religieuses, qu'elles soient dévotes ou qu'elles se soient distanciées des institutions religieuses, les femmes doivent subir les répercussions de cette domination masculine. Il est impossible de séparer les forces qui nous ont façonnées personnellement de celles qui ont façonné l'humanité. Les croyances religieuses forment le tissu social d'une culture.

En général, notre culture présume que Dieu est masculin, ce qui engendre une croyance subliminale voulant que les hommes soient des êtres supérieurs. Les hommes jouissent aujourd'hui du grand avantage de vénérer un Dieu qui les conforte dans l'idée qu'ils se sont de leur supériorité, simplement parce qu'ils ont le même genre que Lui. C'est une source de puissance formidable que de croire que la divinité suprême de l'Univers est du même sexe que soi. Même si le monde occidental a connu une importante révolution des sexes au cours des cinquante dernières années, nous vivons toujours à une époque fortement patriarcale dont le cœur est un dieu masculin.

Comme se fait-il que Dieu, qui était une femme durant la plus grande partie de l'histoire de l'humanité, soit maintenant devenu un homme? Le revirement ne s'est pas produit du jour au lendemain ni même sur plusieurs générations. Il n'en demeure pas moins que lentement, mais sûrement, le lien qui nous unissait à l'esprit de la terre et à un esprit divin nourricier souterrain a été remplacé par une présence qui nous observe, nous gouverne et nous juge du haut des cieux. De nombreuses filiations généalogiques, que nous remontions autrefois par le biais des femmes, se retracent maintenant par celui des hommes.

De nos jours, nous appartenons à une culture qui vénère davantage les personnes faisant preuve de logique et de pragmatisme que d'intuition. Nous avons quitté le royaume mystique où s'épanouissent les rêves, l'intuition et la magie pour entrer dans un monde privilégiant l'analytique et le rationnel.

La vie a toujours évolué d'une façon cyclique. Il est sans doute normal que le pendule, resté si longtemps dans le mystérieux et terrestre royaume de la Déesse, finisse par osciller vers le pouvoir patriarcal où la puissance masculine règne en maître. Cependant, depuis le déclin de la religion des déesses, les femmes ont perdu les systèmes spirituels qui répondent à leurs besoins, et personne ne leur a appris à explorer leurs propres forces spirituelles. Mais l'ancien principe féminin commence à réaffirmer son pouvoir. Comme femmes, nous commençons à le ressentir dans nos cœurs, non pas tant comme une doctrine religieuse, mais comme une prodigieuse force intérieure possédant le pouvoir de remodeler la vision que nous avons de nous-mêmes.

Même si la magnificence de l'histoire des femmes a subi des déformations au fil du temps, et même si nous avons été dépossédées à bien des égards de notre identité spirituelle de femmes, je suis persuadée qu'enfoui dans notre structure génétique et notre subconscient le souvenir d'une époque où régnait une déesse féminine puissante et bienveillante demeure vivant. Tel un immense raz-de-marée, cette mémoire cellulaire ancestrale commence à résonner dans nos âmes. Nombreuses sont les femmes qui désirent retrouver l'esprit de la divinité féminine. Au plus profond de notre âme, nous aspirons à retrouver non seulement la partie de notre histoire qui a été anéantie et les traditions propres aux femmes qui ont été effacées, mais aussi les parties correspondantes manquantes de notre psyché. Si nous nous rapproprions les mystères de la Grande Déesse qui nous habite, nous en retirerons d'immenses bienfaits.

Le symbolisme des déesses offre un contrepoids au rythme  effréné de la vie, car il nous aide à nous voir comme uniques et merveilleuses et à prendre soin de notre corps; il nous amène à comprendre que chaque cycle de notre vie est sacré. En nous alignant sur les déesses, nous pouvons trouver notre force, découvrir nos droits innés inaliénables et en arriver à connaître la véritable ivresse que nous procure le fait d'être bien vivantes.

Lorsque vous ouvrez votre cœur au divin féminin, vous approfondissez votre connaissance de vous-même en tant que femme. Contrairement à un dieu masculin, la Déesse ne gouverne pas le monde de l'extérieur; elle est elle-même le monde en chacune de nous, et nous sommes donc en mesure d'en acquérir l'intime connaissance.
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Abeille : Symbole et Prêtresse de la Déesse

5/18/2015

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Article écrit par Ishara Labyris
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Symbole de la déesse dans plusieurs anciennes civilisations, l'abeille fut adorée et vénérée. On a retrouvé des représentations de l'abeille datant d'il y a plus de 10 000 ans. Dans son livre «Goddesses and Gods of Old Europe, Marija Gimbutas a examiné des artéfacts de la Veille Europe, datant d'environ 8000 ans avant l'ère chrétienne et affirme que l'abeille était une des manifestations de la Déesse-Mère. Des peintures dans les cavernes d'Espagne dépeignent nos ancêtres cueillant le miel des colonies d'abeilles sauvages. La plus ancienne inscription mentionnant des humains gardant des abeilles dans des ruches fabriquées par l'homme remonte à l'an 2400 avant l'ère chrétienne, en Égypte.
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Le miel était considéré comme un don divin apporté par les abeilles, une sorte d'alchimie naturelle. Il est utilisé dans la nourriture, la boisson et la médecine. C'est sans doute pourquoi les abeilles ont longtemps été associées à des déesses partout dans le monde. C'est le miel doré de l'abeille qui donna l'ancienne boisson d'hydromel à l'humanité. L'hydromel est l'un des plus anciens brevages alcoolisés du monde. Fabriqué à partir du miel, de l'eau, du malt et de la levure, il a été préparé depuis au moins 6000 ans. Il joua un rôle central dans les anciennes traditions religieuses d'Europe, apportant le don de prophécie et de chant de la Déesse. Dans la Grèce antique comme en Inde, le miel et le lait sont la nourriture des dieux, un symbole d'abondance, de vie et de douceur. Une bénédiction traditionnelle pour un nouveau-né en Inde dit : «Je te donne cette nourriture de miel pour que les Dieux puissent te protéger et que tu puisses voir cents automnes dans ce monde».
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L'Abeille et la Déesse

En Égypte Ancienne, le temple principal de la déesse Neith était connu sous le nom de «Demeure de l'Abeille». Neith était souvent représentée voilée, ce qui peut être une allusion aux abeilles, classées comme membres de l'ordre des insectes hyménoptères, du mot hymenoptera qui signifie «voile-ailé».  Les ailes des abeilles sont en fait comme de jolis voiles de dentelles volants. Un voile couvrait traditionnellement l'entrée vers un sanctuaire du saint des saints dans un temple. Les prêtresses-abeilles, les Melissae, étaient associées à la diligence ainsi qu'à la pureté. Je ne peux m'empêcher de voir un lien entre cette association et l'hymen des femmes. 

La Déesse-Mère anatolienne portait un diadème en forme de ruche, ce qui a confirmé le statut exalté de la Déesse en tant que Reine Abeille «ruisselant de miel» dans cette antique société.

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La déesse-abeille hindoue Brahmari Devi tire son nom du mot Bramari qui signifie «abeilles en hindi. L'adjectif bhramarin peut aussi signifier «doux/sucré comme le miel» ou «ce qui produit l'extase». Brahmari Devi est associée aux abeilles, aux guêpes et frelons. Traditionnellement, elle est représentée tenant une massue, un trident, une épée et un bouclier dans ses quatre mains. On dit qu'elle réside dans le chakra du coeur d'où elle émet le son de bourdonnement des abeilles, appelé «Bhramaran». Le son du bourdonnement des abeilles est émulé dans les chants védiques et on représente le son essentiel de l'univers par ce bourdonnement partout en Inde. Le Rig-Veda, un ancien texte sacré de l'Inde, contient de nombreuses références aux abeilles et au miel. Le dieu Vishnu est souvent vu avec une abeille bleue reposant sur son front ou est lui-même représenté comme une abeille assise sur une fleur de lotus, laquelle représente la Déesse. Les abeilles sont le symbole de la douce Soma, déesse de la Lune. 
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Les Thriae étaient une triade de déesses-abeilles pré-hélléniques aégiennes appelées Melaina («la noire»), Kléodora («Célèbre pour son Don») et Daphnis («Laurier»). Nymphes ailées et magiques, on leur attribuait le pouvoir de prophécie et l'habileté d'interpréter les signes de la nature. Ce sont elles qui nourrirent Zeus enfant et qui apprirent l'art de la divination au jeune Apollon, lui donnant les dons dont il avait besoin pour devenir le dieu de la lumière de la musique et de la poéside. Elles étaient les Fées représentant les cycles de la naissance, de la mort et de la régénération. L'abeille était un emblème de Potnia, la «Maîtresse» Minéenne-Mycénienne que l'on appelle aussi «La Pure Mère Abeille». Ses prêtresses recevaient le nom de Melissae (abeille) et les prêtresses au service d'Artémis et de Déméter étaient aussi appelées «Abeilles». 
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Les Grecs, qui ne savait que comment collecter le miel sauvage, apprirent l'apiculture des Minéens qui travaillaient avec les abeilles et les honoraient depuis le début de l'ère néolithique. La Grande Déesse Mère était souvent appelée «Melissa», signifiant «Reine Abeille». Dans les mythes et l'imagerie de ces deux cultures, les associations avec la Déesse Mère et les petites abeilles sont abondantes. Dans les temples d'Artémis, Aphrodite, Déméter, mais aussi Cybèle, Diane et Rhéa, les prêtresses étaient appelées les Melissae, ce qui se traduit par «les abeilles». Certaines sources classiques décrivent ces prêtresses comme de jeunes vierges, d'autres nous disent que la désignation de Melissae était un titre d'honneur, accordé selon la dévotion et le labeur pour la Grande Mère par une certaine individue, au-dessus et au-delà de l'ordinaire. La Pythie, prêtresse-oracle de Delphes, était connue comme l'Abeille Delphique, et l'emblème de l'abeille était placé sur les pièces delphiques en son honneur. Selon la légende, Delphes, l'un des plus importants sites oraculaires du monde antique, fut construite entièrement par les abeilles.
 
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En fait, l'Oracle lui-même, la Pierre d'Omphalos, ressemble à une ruche sur laquellese trouvent des rangées de symboles ressemblant à des abeilles. Les abeilles apparaissent parfois sur les statues d'Artémis et les officiants à Éleusis, durant la célébration des Mystères, étaient appelés Abeilles. Vierges et pures, les Melissae devaient maintenir une «pureté rituelle» grâce à un ensemble spécifique de pratiques. Ces prêtresses de l'abeille utilisaient un enthéogène, une substance psychoactive utilisée dans un contexte religieux. Elles utilisaient un «miel toxique», appelé «miel vert», pour augmenter leurs perceptions. Celui-ci contenaient des grayanotoxines, lesquelles étaient collectées sur des Oléandres, des rhododendons et autres membres de la famille des plantes Éricacées. Normalement, parce que les abeilles évaporent le maximum d'eau de ces substances toxiques, elles deviennent dénaturées lorsqu'elles le transforment en miel, lequel est visqueux (17.4% d'eau). Mais le «miel vert» est non affiné, «non plafonné», avec 50 à 75% d'eau. Ainsi, ces substances psychoactives ne sont pas dénaturées et le miel peut être très toxique.

Les Abeilles sont aussi sacrées à la déesse celtique Brigid. Les anciens Celtes croyaient que les abeilles de Brigid apportaient leur nectar magique sur terre depuis le verger de pommes de l'Autre Monde. Son pouvoir, se manifestant grâce aux abeilles, se perpétua dans le temps. Une version christianisée de Brigid, Gobnait, protégeait son peuple à l'aide des abeilles. Elle contrecarra une bande de voleurs qui tentait de voler le bétail du peuple, en relâchant sur eux un essaim d'abeilles, les faisant fuir de terreur. Dans les traditions germaniques, les abeilles venaient sur terre depuis un paradis sous-terrestre où elles vivaient avec les Fées du Destin. Dans une légende nordique, les larmes de Freya étaient faites d'abeilles d'or. 

Les abeilles étaient vues comme des symboles solaires dans plusieurs cultures, probablement en raison de la couleur dorée-ambrée de leur miel, de leur couleur jaune et de leur indéniable conscience de la position du soleil dans le ciel. Les anciennes constructions sacrées de Babylone étaient érigées sur des sols consacrés par le miel et les Incas du Pérou offraient du miel dans le temple du soeil. En Australie et en Afrique, les abeilles sont des totems tribals.

«Les abeilles ont une ancienne réputation d'être initiatrices de l'ordre, leurs ruches servent de modèles pour l'organisation des temples dans plusieurs cultures méditerranéennes» (Anne Baring et Jules Cashford and «The Myth of the Goddess : Evolution of an image». Le sens de la communauté, la coopération l'organisation et la diligence étaient des caractéristiques des endroits où régnait la Déesse dans l'Europe néolithique.

Liée à la régénération, à la divinité, à la guérison, la pureté et le potentiel magique, l'abeille n'était pas seulement une messagère divine pour les Anciens, mais une représentatrice directe des dieux et déeses des cieux et hauts royaumes.

* Voyez aussi l'article sur le totem de l'Abeille.

*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*
Images :
1. Abeille polinisant une fleur
2. Hiéroglyphes égyptiens démontrant la cueillette du miel
3. Apiculture préhistorique
4. Déesse abeille néolithique
5. Brahmari Devi
6. Les Thriae
7. Omphalos

Références :
Honeybee in Goddess Mythology
The Bee Goddess Calls
Priestesses of the bee
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Prière quechua à Pachamama

8/23/2014

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Prière à Pachamama (en quechua)
«Pacha mama mucha napin
Yuya rinchis mama tay tay – ta
Wasin chista allun chista
Munas canchis kow sai nin chista»

«Terre-Mère, sur l'autel, avec révérence
Nous nous souvenons de toi, Mère, et Père-Ciel
Notre maison, notre famille
Nous vous aimons et vous donnons nos vies».


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