La liberté sexuelle est au coeur de la sexualité sacrée. Vu de l’extérieur, cela peut être confondu avec une promiscuité sexuelle. Il est donc impératif d’en comprendre le sens réel pour ceux qui souhaitent cheminer sur la voie de la sexualité sacrée.
« Ce n’est pas une coïncidences si le mot sacrum sert également à identifier le bout d’os de forme triangulaire qui se trouve à la base de notre colonne vertébrale. Notre langue suggère ainsi qu’à une certaine époque, la civilisation occidentale comprenait la nature sacrée de la sexualité. Cette sagesse fut perdue durant l’inquisition; en fait, on pourrait dire que c’était là l’objectif de l’inquisition : provoquer un changement culturel, un changement de mentalité, qui ferait en sorte que ce qui était perçu alors comme sacré, serait dorénavant vu comme péché.» - Deborah Anapol
La sexualité extatique est entourée d’un aura de mystère, ce n’est donc guère surprenant que plusieurs s’imaginent que la sexualité sacrée relève du royaume des prêtres et prostitués païens, ou que cela implique une nuit entière de rituels orgasmiques agrémentés de chants hynoptisants.
Malgré les effets de mode, ceux qui souhaitent s’aventurer sur la voie de la sexualité sacrée ne sont pas forcés (sauf si c’est ce qui les allume) de s’adonner à des pratiques sexuelles alternatives, comme le polyamour ou le sexe anal, afin d’atteindre des sommets transcendants. Je ne connais pas le Sanskrit, je ne pratique pas la Wicca et je ne détiens pas de diplômes ou titres qui attestent de mon libertinage à saveur extatique. Si j’étais vivante lorsque le tantra naquit, il ne reste en moi qu’une faible mémoire cellulaire. En réalité, j’étais probablement trop occupée à moudre le blé et à maintenir le feu!
Toutefois, cela ne veut pas dire que des modalités formelles ne sont pas appropriées pour cette aventure. En effet, nous avons tous besoin d’enseignants, guides et mentors qui peuvent nous montrer le chemin vers notre propre vérité sacrée. Ce n’est peut-être pas évident, mais il me faut le préciser : je demeure une apprentie des petits plaisirs que m’offre la vie, et c’est une des choses qui m’attire dans l’amour et la sexualité extatique. Comme le concept de la sexualité transcendante est de plus en plus populaire et que l’aspect mystique de la chose est délaissé pour une pratique plus accrue, il est essentiel pour nous de tisser un équilibre entre la chair et l’esprit. Notre liberté sexuelle en dépend.
Poursuivre la peur
« L’humain recherche ardemment à expérimenter l’amour érotique et la sexualité sacrée, tout en craignant ce genre d’expérience, de peur de se retrouver dans une position (sans jeu de mots!) vulnérable. » C’est ce qu’a écrit Deborah Anapal, Ph.D., éducatrice et fondatrice du site lovewithoutlimits.com. « N’est-ce pas plus sécuritaire que de créer des conventions sociales qui sont rigides afin de contenir l’humain, même si c’est pour le vider de toute étincelle de vie en bout de ligne? »
Poursuivre ma peur est le seul moyen que j’ai trouvé pour parvenir à comprendre la nuance subtile de la liberté sexuelle. Ce que nous craignons le plus de l’amour et la sexualité (et tout le reste), c’est ce vers quoi nous devons nous diriger. Les peurs que l’on évite peuvent provoquer des bouleversements qui affectent notre estime de soi ou l’amour que l’on ressent pour les autres. Elles interfèrent aussi avec notre capacité à être conscient durant les jeux d’amour. Plus nous confrontons nos peurs liées à l’amour et à la sexualité, plus nous repoussons ces limites qui nous contraignent; ainsi, de moins en moins de peur demeurent, paradoxalement, à être affrontées. Nos choix sexuels deviennent aussi plus authentiques, libres de contraintes sociales, de préjugés, ou même de sentiments de culpabilité.
C’est la raison pour laquelle je crois que, spirituellement parlant, la sexualité ne se limite pas à laisser entrer dans notre chambre une multitude d’expériences, partenaires et pratiques. Spécifiquement, la liberté sexuelle totale - la notion que nous pouvons aimer et être aimé d’une façon qui ne peut être contenue dans aucune boîte normative - est complètement différente des contacts sexuels vendus en gros. Ainsi, en laissant tomber tout jugement ou préjugé, on peut différencier la « promiscuité sexuelle » - celle qui nourrit et crée les peurs, limitations et restrictions - de la « liberté sexuelle » - un choix qui prend ses racines dans le courage.
La sexualité extatique est entourée d’un aura de mystère, ce n’est donc guère surprenant que plusieurs s’imaginent que la sexualité sacrée relève du royaume des prêtres et prostitués païens, ou que cela implique une nuit entière de rituels orgasmiques agrémentés de chants hynoptisants.
Malgré les effets de mode, ceux qui souhaitent s’aventurer sur la voie de la sexualité sacrée ne sont pas forcés (sauf si c’est ce qui les allume) de s’adonner à des pratiques sexuelles alternatives, comme le polyamour ou le sexe anal, afin d’atteindre des sommets transcendants. Je ne connais pas le Sanskrit, je ne pratique pas la Wicca et je ne détiens pas de diplômes ou titres qui attestent de mon libertinage à saveur extatique. Si j’étais vivante lorsque le tantra naquit, il ne reste en moi qu’une faible mémoire cellulaire. En réalité, j’étais probablement trop occupée à moudre le blé et à maintenir le feu!
Toutefois, cela ne veut pas dire que des modalités formelles ne sont pas appropriées pour cette aventure. En effet, nous avons tous besoin d’enseignants, guides et mentors qui peuvent nous montrer le chemin vers notre propre vérité sacrée. Ce n’est peut-être pas évident, mais il me faut le préciser : je demeure une apprentie des petits plaisirs que m’offre la vie, et c’est une des choses qui m’attire dans l’amour et la sexualité extatique. Comme le concept de la sexualité transcendante est de plus en plus populaire et que l’aspect mystique de la chose est délaissé pour une pratique plus accrue, il est essentiel pour nous de tisser un équilibre entre la chair et l’esprit. Notre liberté sexuelle en dépend.
Poursuivre la peur
« L’humain recherche ardemment à expérimenter l’amour érotique et la sexualité sacrée, tout en craignant ce genre d’expérience, de peur de se retrouver dans une position (sans jeu de mots!) vulnérable. » C’est ce qu’a écrit Deborah Anapal, Ph.D., éducatrice et fondatrice du site lovewithoutlimits.com. « N’est-ce pas plus sécuritaire que de créer des conventions sociales qui sont rigides afin de contenir l’humain, même si c’est pour le vider de toute étincelle de vie en bout de ligne? »
Poursuivre ma peur est le seul moyen que j’ai trouvé pour parvenir à comprendre la nuance subtile de la liberté sexuelle. Ce que nous craignons le plus de l’amour et la sexualité (et tout le reste), c’est ce vers quoi nous devons nous diriger. Les peurs que l’on évite peuvent provoquer des bouleversements qui affectent notre estime de soi ou l’amour que l’on ressent pour les autres. Elles interfèrent aussi avec notre capacité à être conscient durant les jeux d’amour. Plus nous confrontons nos peurs liées à l’amour et à la sexualité, plus nous repoussons ces limites qui nous contraignent; ainsi, de moins en moins de peur demeurent, paradoxalement, à être affrontées. Nos choix sexuels deviennent aussi plus authentiques, libres de contraintes sociales, de préjugés, ou même de sentiments de culpabilité.
C’est la raison pour laquelle je crois que, spirituellement parlant, la sexualité ne se limite pas à laisser entrer dans notre chambre une multitude d’expériences, partenaires et pratiques. Spécifiquement, la liberté sexuelle totale - la notion que nous pouvons aimer et être aimé d’une façon qui ne peut être contenue dans aucune boîte normative - est complètement différente des contacts sexuels vendus en gros. Ainsi, en laissant tomber tout jugement ou préjugé, on peut différencier la « promiscuité sexuelle » - celle qui nourrit et crée les peurs, limitations et restrictions - de la « liberté sexuelle » - un choix qui prend ses racines dans le courage.
« Peu de gens s’octroient une pleine liberté sexuelle et perpétuent plutôt une habitude de compromis, ce qui peut causer un sentiment de restriction, de malhonnêteté ou de distance », écrit Robert Silber. « Être totalement libre sexuel veut dire d’être responsable de soi-même. Lorsqu’on prend la responsabilité de notre vie, on ne cherche pas à contrôler les autres et on ne se retrouve pas dans un état de restriction ou de déni. »
Dans le même esprit, cette liberté nous libère des peurs associées aux croyances conventionnelles qui limitent notre amour. Ne nous sommes plus poussés à faire des compromis qui vont à l’encontre de nos désirs ou qui sont contrôlant (pour nous ou pour autrui). Silber nomme ceci la conspiration de la peur et soulève que ce jeu de pouvoir est souvent déguisé sous un geste altruiste (de type « je mets en place ces règles pour ton propre bien »), un jeu de pouvoir basé sur l’envie.
Des limites qui sont utiles
Selon Silber, nous en venons à accepter qu’« une forme de relation est (ou n’est pas) nécessairement plus éclairée qu’une autre, étant donné ultimement, c’est la façon dont on grandit à travers une relation qui influence la transcendance dont on profite et non la relation en soi. » Lorsque nous faisons l’amour de façon consciente, nous choisissons nos amant(e)s et les expériences qui représentent le mieux notre moi authentique; ces mêmes amant(e)s et expériences nous permettent également de grandir sexuellement et nous leur offrons la même opportunité.
Par exemple, une personne engagée dans une série de relations monogames pourrait explorer les réelles limites du polyamour; quelqu’un élevé dans un environnement conservateur pour découvrir des films érotiques promouvant de façon positive la sexualité en guise d’antidote à leur réalité sèche; d’autres encore pourraient expérimenter avec la douleur pelvienne, l’anorgasmie, la bi-curiosité ou encore des orgasmes féminins allongés. La liberté sexuelle peut également signifier qu’une personne choisirait plutôt l’abstinence ou quérir l’aide d’une personne qualifiée (sexothérapeute, prêtre/sse de sexualité sacrée, etc.) afin de mieux comprendre l’aspect transcendant du sexe.
Le point est que nous possédons plusieurs limites personnelles, certaines sont bonnes, d’autres ne le sont pas - la clé est de parvenir à faire la différence entre celles qui servent une bonne cause et celles qui ne le font pas - et ces limites doivent être explorées si nous souhaitons devenir des amant(e)s plus conscients, guérir nos blessures sexuelles et nous harmoniser à nos besoins les plus profonds.
Renaissance de l’intimité
D’un autre côté, puisque la liberté sexuelle est enracinée dans la notion de courage, nos expériences sexuelles peuvent être chargées de béatitude, honnêteté et dynamisme. Silber soulève le fait qu’une telle approche signifie que nous devons accepter « qu’il est possible que nous n’aurons aucun amant(e) ou que plusieurs personnes nous jugeront parce qu’elles envient notre pouvoir et notre courage. »
Le courage n’est pas l’absence de la peur - c’est plutôt faire ce que l’on doit malgré la panique que l’on peut ressentir. Les hommes, les femmes et tous ceux qui se situent entre ces deux genres sur la voie de la spiritualité érotique explorent leur limitent personnelles de façon la plus profonde lorsqu’ils et elles s’ouvrrent à l’idée de créer des relations qui sont plus conscientes. « Alors que tous les genres contiennent des éléments masculins et des éléments féminins, les femmes ont tendance à être plus naturellement tantriques » dit Anapol. « Lorsque les femmes surmontent leurs peurs résiduelles et connectent avec leur esprit féminin et aimant, elles tracent le chemin pour une renaissance de l’amour sexuel [NDLT : le texte original propose le jeu de mot sexualove. De leur côté, lorsque les femmes parviennent à se débarrasser de leur besoin de contrôler issu de leur peur et apprennent à se laisser aller, ils peuvent créer avec les femmes un partenariat authentique. »
La spiritualité érotique sous-entend un « changement vers une façon de vivre qui soit plus intuitive et mutuelle et qui nous permet d’exprimer notre sexualité et de structurer nos relations amoureuses », explique-t-elle plus en détails. Ce paradigme à propos des connexions de l’amour sexuel nous pousse gentiment vers nos incertitudes, requiert que l’on soit pleinement dans le moment présent et nous demande de percevoir les opportunités, les objectifs et l'extase dans toutes nos rencontres intimes.
Dans le même esprit, cette liberté nous libère des peurs associées aux croyances conventionnelles qui limitent notre amour. Ne nous sommes plus poussés à faire des compromis qui vont à l’encontre de nos désirs ou qui sont contrôlant (pour nous ou pour autrui). Silber nomme ceci la conspiration de la peur et soulève que ce jeu de pouvoir est souvent déguisé sous un geste altruiste (de type « je mets en place ces règles pour ton propre bien »), un jeu de pouvoir basé sur l’envie.
Des limites qui sont utiles
Selon Silber, nous en venons à accepter qu’« une forme de relation est (ou n’est pas) nécessairement plus éclairée qu’une autre, étant donné ultimement, c’est la façon dont on grandit à travers une relation qui influence la transcendance dont on profite et non la relation en soi. » Lorsque nous faisons l’amour de façon consciente, nous choisissons nos amant(e)s et les expériences qui représentent le mieux notre moi authentique; ces mêmes amant(e)s et expériences nous permettent également de grandir sexuellement et nous leur offrons la même opportunité.
Par exemple, une personne engagée dans une série de relations monogames pourrait explorer les réelles limites du polyamour; quelqu’un élevé dans un environnement conservateur pour découvrir des films érotiques promouvant de façon positive la sexualité en guise d’antidote à leur réalité sèche; d’autres encore pourraient expérimenter avec la douleur pelvienne, l’anorgasmie, la bi-curiosité ou encore des orgasmes féminins allongés. La liberté sexuelle peut également signifier qu’une personne choisirait plutôt l’abstinence ou quérir l’aide d’une personne qualifiée (sexothérapeute, prêtre/sse de sexualité sacrée, etc.) afin de mieux comprendre l’aspect transcendant du sexe.
Le point est que nous possédons plusieurs limites personnelles, certaines sont bonnes, d’autres ne le sont pas - la clé est de parvenir à faire la différence entre celles qui servent une bonne cause et celles qui ne le font pas - et ces limites doivent être explorées si nous souhaitons devenir des amant(e)s plus conscients, guérir nos blessures sexuelles et nous harmoniser à nos besoins les plus profonds.
Renaissance de l’intimité
D’un autre côté, puisque la liberté sexuelle est enracinée dans la notion de courage, nos expériences sexuelles peuvent être chargées de béatitude, honnêteté et dynamisme. Silber soulève le fait qu’une telle approche signifie que nous devons accepter « qu’il est possible que nous n’aurons aucun amant(e) ou que plusieurs personnes nous jugeront parce qu’elles envient notre pouvoir et notre courage. »
Le courage n’est pas l’absence de la peur - c’est plutôt faire ce que l’on doit malgré la panique que l’on peut ressentir. Les hommes, les femmes et tous ceux qui se situent entre ces deux genres sur la voie de la spiritualité érotique explorent leur limitent personnelles de façon la plus profonde lorsqu’ils et elles s’ouvrrent à l’idée de créer des relations qui sont plus conscientes. « Alors que tous les genres contiennent des éléments masculins et des éléments féminins, les femmes ont tendance à être plus naturellement tantriques » dit Anapol. « Lorsque les femmes surmontent leurs peurs résiduelles et connectent avec leur esprit féminin et aimant, elles tracent le chemin pour une renaissance de l’amour sexuel [NDLT : le texte original propose le jeu de mot sexualove. De leur côté, lorsque les femmes parviennent à se débarrasser de leur besoin de contrôler issu de leur peur et apprennent à se laisser aller, ils peuvent créer avec les femmes un partenariat authentique. »
La spiritualité érotique sous-entend un « changement vers une façon de vivre qui soit plus intuitive et mutuelle et qui nous permet d’exprimer notre sexualité et de structurer nos relations amoureuses », explique-t-elle plus en détails. Ce paradigme à propos des connexions de l’amour sexuel nous pousse gentiment vers nos incertitudes, requiert que l’on soit pleinement dans le moment présent et nous demande de percevoir les opportunités, les objectifs et l'extase dans toutes nos rencontres intimes.