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La danse sacrée dans le monde antique

3/6/2023

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Traduit et adapté par Ishara Labyris de l'article Sacred Dance in the Ancient World
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La danse sacrée était répandue partout dans le monde antique et est une très ancienne forme de culte. On peut voir des représentations de danse sacrée, peintes sur les murs de grottes il y a plus de 10 000 ans. La danse peut transporter l'âme vers une autre dimension et guider le/la danseur(se) à entrer en transe. Ce n'est pas surprenant que la danse sacrée fit partie de plusieurs cultures à travers le monde. La danse sacrée était autrefois exécutée dans les cérémonies des temples, durant les rites de passage, dans les cérémonies funéraires et les mariages, entre autres. Elle fut utilisée comme une manière d'entrer en communion avec les divinités grâce au mouvement et à la transe. La danse sacrée était aussi vue une libération émotionnelle grâce au corps.

La danse dans l'Égypte antique était très populaire et la première preuve que nous en avons date de 4 000 ans avant l'ère chrétienne. Des peintures sur poterie et sur les murs de temples démontrent des scènes de différentes cérémonies où des femmes, des hommes et des chiens dansent. La déesse Hathor était connue sous le nom de Maîtresse de la Danse et ses prêtresses exécutaient des danses sacrées dans son temple en son honneur. La danse égyptienne antique était exécutée à des fins magiques, pour induire la transe et honorer les dieux, entre autres choses. Les danseurs et danseuses égyptiens utilisaient des instruments musicaux comme des hochets ou des sistres, des tambourins et des tambours, des cloches, des flutes et une variété d'autres instruments pour rehausser leur danse. Certains danseurs et danseuses étaient nus, dit-on, alors que d'autres portaient des pagnes, des robes transparentes, des bijoux, des coiffes et du maquillage.

La danse sacrée en Inde était basée sur les récits de la mythologie hindoue et la danse en racontait les histoires. La danse était aussi vue comme une façon de communiquer avec les dieux. La danse sacrée en Inde est appelé Danse indienne classique et il y a huit différentes formes : Bharata Natyam, Kuchipudi, Mohiniyattam, Sattriya, Odissi, Manipuri, Kathakali et Kathak. La danse sacrée était exécutée par les danseuses des temples, qui dédiaient leur vie à la danse et connues sous le nom de Devadasi. Durant les danses, elles exécutent des poses et gestuelles des mains appelées mudras. Elles portent des jolies tenues complexes faites de soie, de bijoux étincelants, elles sont coiffées de guirlandes de jasmin et des bracelets de petites cloches ceinturent leurs chevilles.

Dans la Grèce antique, il y eut plusieurs formes de danse. Deux de ces formes de danse étaient connues comme apollonienne et dionysiaque. Le style de danse apollonien était lent et réfléchi, exécuté durant les cérémonies religieuses, les mariages et les rites funéraires. Le style de danse dionysiaque était extatique, passionné et empli de désir. Il semble que dans la Grèce antique la danse faisait partie de l'éducation de tout le peuple. Dans la Rome antique, la danse était typiquement pratiquée durant les rites religieux.

La danse peut être incorporée dans n'importe quel de vos rituels personnels. Ajouter une danse extatique à un rituel vous aidera à atteindre un état de transe. Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise façon de danser. Permettez seulement à votre corps de doucement bouger au rythme de la musique. Faites confiance à votre corps. Une fois que vous arrivez à maintenir un bon rythme, permettez à votre intuition de vous guider vers le type de danse dont vous avez besoin. Vous ressentirez l'énergie s'élever. Lorsque vous aurez terminé votre danse rituelle, vous le ressentirez dans votre corps également. Vous avez dépensé de l'énergie pour l'intention de votre rituel.

Personnellement, incorporer la danse dans mes rituels m'a rapproché de ma déesse et m'a donné un sens plus profond de pratique spirituelle. Si vous n'avez jamais danser en rituel, vous devez l'essayer! C'est un sentiment tellement libérateur!

~ Tara
http://loveofthegoddess.blogspot.fr 
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L'art sacré de la danse du ventre

3/6/2023

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Article écrit par Astoria, publié sur le site Yoni.com, traduit et adapté par Ishara Labyris. Image ci-dessous "Raks Sharqi" d'Emily Balivet
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Loin sont les jours où la danse du ventre était vue bêtement comme une fantaisie de séduction. Les femmes d'aujourd'hui apprennent cette danse comme un art sacré de communication, de guérison, de transformation, et à un niveau plus pratique, pour faciliter l'accouchement et garder la forme. Les enseignantes de cette dance encouragent activement de changement de conscience dans leurs classes.

Keti est une enseignante de baladi très connue de Fremantle, en Australie du Sud et qui danse depuis qu'elle a dix-sept ans. Elle s'est immergée dans plusieurs traditions culturelles enroutant la danse du ventre et a vécu et travaillé comme danseuse en Égypte. Keti croit que la danse du ventre est une danse sacrée des femmes, mais elle reconnaît également les rôles des hommes dans la danse, surtout en tant que musiciens, qui donnent le rythme pour les mouvements. 

La Danse de la Déesse
Keti nous raconte qu'à l'époque des Sumériens, ainsi qu'à celle des Babyloniens, lorsque les sociétés matriarcales dominaient, les femmes dansaient différents styles de danse du ventre. Des divinités féminines étaient priées et la Déesse était vue comme la Créatrice primaire et la nourricière. À travers l'histoire, la danse du ventre a exprimé ces qualités féminines quintessencielles. Le culte de la Déesse Ishtar (environ vers 4500 avant l'ère chrétienne) célébrait la fertilité du divin féminin. La danse du ventre était utilisée en rituels pour sa magie, pour provoquer l'excitement sexuel, pour les rites de fertilité, pour honorer la terre et pour les accouchements. Les mouvements de la danse du ventre sont également harmonisés avec les cycles lunaires et lient les participantes à un niveau cinétique aux rythmes célestes. La Fellahine est un style de danse particulier, exécuté comme une danse de célébration, conçue pour donner de l'énergie à la terre, après une récolte abondante. Certains de ses mouvements comprennent un piétinement, comme si la danseuse mettait en terre toute sa joie. Keti croit aussi qu'une femme, à ces rassemblements de temple, pouvait exécuté ces danses pour d'autres femmes, pour leur démontrer tous les potentiels des femmes, pour exprimer et embrasser leur passion. Dans les temples de la Déesse d'hier et dans la danse d'aujourd'hui, nous voyons des mouvements sacrés et des mudras, utilisés pour se connecter aux énergies divines, à la fois féminines et masculines. Il y a un geste dans la danse du ventre qui a une signification spirituelle particulière. Ce geste est répété aux débuts de certaines danses arabes. La danseuse peut être vue faisant une petite pyramide avec ses mains, placée au niveau de son front. Cela est fait spécifiquement comme un mudra de protection; il ouvre et attire l'attention sur le troisième oeil. L'ankh est un autre symbole égyptien qui peut être exprimé dans la danse. À un certain niveau, il représente une porte ouverte ou une fenêtre et est associé avec l'arabesque, en architecture. L'ankh est un symbole du mariage entre le féminin et le masculin. La moitié du haut peut représenter le vagin ou les lèvres, le potentiel du divin féminin. Pour certains, cela représente la vie éternelle, qui peut être atteinte grâce à cette union alchimique. Traditionnellement, l'ankh est également un portail vers d'autres dimensions ou vers le monde d'en bas. Une danseuse d'un temple peut reproduire ce symbole dans la danse : ouvrir les bras de chaque côté, puis les élever en formant un cercle, jusqu'à ce que les mains se joignent. Une danseuse accède à une sagesse puissante en incorporant une telle géométrie sacrée dans les mouvements de sa danse. 

Le langage du Baladi
Les habitants d'Égypte dansaient un style de danse appelé baladi. Cette danse était utilisée pour exprimer la sensualité du divin féminin. Il était originalement pratiqué à la périphérie des villes et avait une truculence intrinsèque qui reflétait la connexion spirituelle du peuple avec la terre. Il y a cinq langages qui sont exprimés durant une danse de baladi traditionnel. La première partie de la danse incorpore un mouvement avec un châle sur les épaules appelé "milexa". La danseuse s'en enveloppe doucement, puis se dévoile, révélant ses épaules. Le second langage du baladi utilise le milexa comme un voile autour des hanches. Une danseuse pourrait retirer le châle de ses épaules et commencer à l'enrouler autour de ses hanches. Ce mouvement suggestif ferait allusion au pouvoir féminin, sous le châle. Ensuite, la danseuse se dévoilerait, retirant le châle de ses hanches et ce faisant, débuterait des mouvements énergiques avec celles-ci, le "shimmy". Éventuellement, elle laisserait tomber le milexa et commencerait à danser un nouveau langage avec ses mains libres. Elle userait de mouvements de main suggestifs, pour attirer l'attention sur d'autres parties de son corps, mais particulièrement à son visage. Ses mains glissent près de ses yeux, alors que son regard se pose intensément et rapidement sur quelqu'un et en fait ce mouvement est appelé "étincelle du regard". C'est un mouvement subtil mais très puissant. Le quatrième langage suggère un sourire. La danseuse glisse sa main devant sa bouche et bouge ses doigts d'une manière où elle paraît un peu coquine. Alors que le corps de la danseuse n'est plus voilé, l'attention peut être portée sur tous ses aspects, elle peut utiliser tout son corps pour s'exprimer elle-même. La danse reflète un dévoilement mythique du coeur de la femme, de sa sexualité, de ses yeux, de sa voix, de tout son corps. 

Les Mystères Féminins 
La danse du ventre a souvent été associée aux cycles puissants des mystères féminins et à l'équilibre des énergies des femmes. On dit qu'au Temple d'Artémis, à la pleine lune, une femme pouvait faire sauvagement bouger ses hanches (shimmy), afin d'augmenter son énergie sexuelle durant son ovulation. Le shimmy est un mouvement rapide des hanches, des cuisses, des fesses, du ventre qui stimule les ovaires. À la lune noire, au temps des menstruations, les mouvements des femmes étaient plus doux, plus serpentins, amenant l'énergie à l'intérieur, et se concentrant sur la conscience intérieure des femmes. De même, les femmes d'aujourd'hui peuvent utiliser ces mêmes mouvements de danse afin de les aider à équilibrer leurs propres énergies durant ces puissants moments de leur cycle.  En faisant le shimmy, une femme relâche de l'énergie qui servira lors de l'ovulation, l'aider à relâcher ses émotions. Durant ses menstruations, elle peut faire des cercles lents et des mouvements serpentins comme des ondulations pour lui apporter de l'énergie, pour être nourrie, étant dans un moment de régénération.   Dans les temps matriarcaux, les hommes s'impliquaient eux-mêmes dans la signification spirituelle des cycles des femmes et l'importance du cycle menstruel était largement reconnu dans la communauté. Toutefois, Keti dit que la plupart des femmes n'ont pas de cycle à proprement parler, et sont déconnectées de leurs mystères féminins. Cela est en partie dû à la pillule, aux facteurs hormonaux, et aux tampons qui ont tendance à cacher le saignement. Plusieurs femmes utilisent simplement des analgésiques et poursuivent leurs routines quotidiennes lors de leurs menstruations, demeurant actives comme n'importe quel autre jour.  L'importance de se garder du temps pour le repos durant les menstruations a été perdue. Beaucoup de femmes voient leurs menstruations comme une interférence dans leur style de vie, parce qu'elles ne réalisent pas le sacré qu'elles comportent. En apprenant la danse du ventre, les femmes peuvent se reconnecter avec leurs cycles personnels, avec celui de la lune, et ce faisant elles se réapproprient des aspects perdus d'elles-mêmes.

Rythmes de Maternité 
Un des mouvements de base de la danse du ventre est un mouvement en cercle des hanches; Keti dit qu'il n'imite pas seulement la sensualité du flirt, mais surtout le mouvement de l'accouchement. À travers l'histoire, durant les mois précédant la naissance, une femme se balançerait et se secouerait, dans le but de rester en lien avec son bébé, et de préparer son corps à la naissance. Ce mouvement de danse du ventre exerce les muscles utérins et pelvique. Ce type d'exercice n'est pas dérangeant pour le bas du dos ou les genoux, où sont les faiblesses types des femmes enceintes.  Durant le travail, ces femmes utilisent un mouvement de balancement en forme de huit et font des petits cercles avec leurs hanches afin de faciliter les contractions et la mise au monde du bébé. Les femmes plus âgées entourant la future mère en travail, et jouant un rythme sur des tambours, alors que des femmes plus jeunes dansent autour, respirant en synchronisation avec la mère et ses contractions.  La naissance devient ainsi une danse; les tambours et la danse évoquent un état modifié de concscience, une forme naturelle d'opiat. L'acte de donner naissance, dans ces conditions, devient une initiation dans les puissants mystères féminins. De cette façon, une mère enceinte pouvait participer activement à sa naissance. C'est tout le contraire des naissances occidentales où traditionnellement l'expérience de la mère est passive. 

La Danse des Sept Voiles
Keti croit que la danse des sept voiles est probablement la plus célèbre de toutes les danses du ventre orientales à avoir intégré la société occidentale. Elle a conquis le coeur des hommes et des femmes à travers les âges avec ses allures exotiques et affriolantes. Pourtant, il y a une symbologie sous cette dance, un niveau d'initiation spirituelle. Symboliquement, l'effusion des voiles est semblable à l'ouverture des sept sceaux ou chakras - des centres d'énergies spirituels du corps, tel que l'enseignent plusieurs traditions spirituelles, particulièrement dans les cultures orientales. Keti croit que le fait de retirer un voile ne correspond pas seulement à révéler un nouveau niveau de conscience, mais que lorsqu'une musique spécifique est jouée pour un chakra, cela évoque différents mouvements de danse reflétant ce niveau également. Donc, selon l'instrument qui sera joué, on déterminera quel niveau de conscience sera évoqué. Lorsqu'un voile est retiré du centre sexuel au chakra de la base, de gros tambours sont utilisés. Ce chakra représente un niveau instinctuel, de survie, animal. Il implique également la naissance et la mort, et représente nos énergies les plus physiques et primitives. Un second voile peut être ensuite retiré du chakra sacré, sous le nombri. C'est le lieu des relations et de la création, où la danseuse utilise des mouvements du ventre et des hanches, accompagnée par des guitares basses. En Égypte, le kanoon, une harpe profonde est jouée, pour le chakra du ventre également. Les hautes guitares sont jouées pour le plexus solaire ou diaphragme, qui relâche les énergies de feu et de passion de la danseuse, ce qui est typique des danses comme le flamenco. Les sons du saxophone ou du violon sont joués près du coeur pour l'ouvrir à l'amour, et dans cette partie du corps, nous trouvons des mouvements expressifs de la poitine. Le chakra de la gorge est conduit par une voix chantante, des paroles, et à ce niveau, il y a plusieurs gestes symboliques articulés autour de la bouche. Les sons des flutes font palpiter le troisième oeil et le chakra de la couronne, alors que les bras de la danseuse s'élève pour représenter un mouvement vers l'esprit. Ces chakras sont activés par les sons hauts et peuvent être utilisés pour de la communication directe avec le Divin avec des activités telles que la danse Sufi et la transe extactique.   En termes de conscience, la danse du ventre se réfère d'abord à l'utérus, au féminin sacré. Ses mouvements incorporent à la fois la fécondité chtonienne de la Déesse et les énergies inspirantes du Dieu. La danse elle-même devient équilibre et harmonie avec la musique des tambours, des instrumenst à cordes, des voix et des flutes, utilisés pour représenter les éléments de la terre, du feu, de l'air et de l'eau.
 
Les Sept Portes du Monde d'en bas
La signification du chiffre sept dans la danse avec le voile est aussi liée à l'initiation spirituelle où une femme plonge dans ses propres ombres et aspects inconscients pour se réapproprier des aspects dissociés d'elle-même.  Une femme peut s'émanciper et se libérer lorsque des parts rejetées d'elle-même sont reconnues et acceptées. Cette sombre quête nécessite de retirer plusieurs masques, rôles et systèmes de croyances qui l'empêchent de connaitre sa véritable essence. Cette quête est représentée typiquement par le passage de sept portails mythiques, qui font partie de sa descente dans le monde d'en bas (psyché). Dans cette descente dans ses profondeurs, une femme devient complètement nue et vulnérable. C'est toutefois dans cette honnêteté vulnérable qu'une femme regagne son pouvoir. Cette métaphore initiatique de se déshabiller/dévoiler est, à un niveau, lié aux cycle menstruel de la femme et aux phases de la lune. La quête intiatique de la descente dans le monde d'en bas et de s'y dévoiler peut être synchronisée avec le temps où une femme ressent de la tension prémenstruelle et relâche plusieurs émotions durant les sept jours précédant ses saignements. Si nous regardons les sept jours du cycle passés à saigner, ils sont liés au temps de la lune noire, où une femme traverse les profondeurs du coeur de son être. C'est à ce moment-là qu'elle est à son plein potentiel, au sommet de son pouvoir féminin, bien qu'elle le fasse dans un endroit calme, où elle peut aussi prendre le temps de se regénérer. Les sept jours suivants où la lune croît, montrent comment les énergies de la femme commencent à s'animer, alors qu'elle refait surface dans le monde, avec une énergie renouvelée. Puis, à la pleine lune, où la lumière du soleil est reflétée à son maximum, la femme est à son plus haut potentiel de pouvoir sexuel, et elle y est plus fertile. C'est le temps fructueux de l'ovulation, où elle est plus active, jusqu'à ce que son énergie décroisse et qu'elle recommence sa descente, avec la lune décroissante.Dans sa thèse sur la danse orientale, Keti a recherché des mythes anciens se concentrant sur le thème de la descente et les a lié à la croissance des femmes d'aujourd'hui. Elle explique que, ces histoires mythiques à la danse du ventre refont surface en partie parce que leurs significations spirituelles commencent seulement à se révéler.

Dans un mythe babylonien, la déesse Ishtar descend dans le monde d'en bas afin de ramener son défunt époux à la vie. Durant sa descente, elle doit passer sept épreuves et passer sous sept portes. À chacune de ces portes, elle retire un voile métaphorique, comme un bijou, sa beauté ou sa richesse. 

Elle use ultimement de son pouvoir de séduction pour passer, mais alors qu'elle retire tous ses voiles, elle se défait aussi de ses liens terrestres. Et lorsqu'elle se retrouve complètement nue, révélant sa véritable essence, ainsi peut-elle vraiment sauver son époux ou se réapproprier son côté masculin. C'est seulement après cette réunion que le mariage alchimique de l'équilibre peut avoir lieu. En tant que femmes, nous pouvons aussi faire cette descente en pleine conscience, où nous retirons les voiles qui nous protègent, les voiles de l'abandon.

Seulement lorsque nous sommes nues et complètement vulnérables pouvons-nous exprimer le potentiel brut de notre féminité. Si nous choisissons consciemment cette initiation alors que nous devons être préparées à tout perdre, de nous tenir dans notre essence nue, et ce faisant réclamer notre puissant côté masculin. Dans la tradition grecque, la même initiation était entreprise par Déméter, la déesse-mère des grains. Dans une des versions du mythe, Déméter comme Ishtar descend dans le monde d'en bas, mais cette fois la descente est pour ramener sa fille et non son époux. Sa fille Perséphone est faite prisonnière par Hadès, dans le monde des morts. Le deuil de et le chagrin de Déméter sont si puissants qu'ils causent la stérilité et la sécheresse de la terre. Plus rien n'y pousse, plus rien n'y renaît. Éventuellement, le dieu Zeus force Hadès à relâcher Perséphone et l'abondance de la Terre revient. Une fois de plus, cela suggère qu'à travers cette descente dans l'obscurité nous pouvons nous réapproprier notre enfant/jeune fille intérieure. 

La Corruption des Mythes féminins
Le mythe des sept voiles peut être retracé dans plusieurs cultures, comme il est apparu et réapparu un peu partout, et chaque culture a créé une fin différente à l'histoire, reflétant sa psyché et sa mythologique de l'époque. Toutefois, c'est seulement dans la version biblique que le dévoilement du féminin mène à la décapitation du masculin, tel qu'on peut le voir dans l'histoire de la danseuse exotique Salomé.  La mère de Salomé était très manipulatrice, alors elle usa de la beauté de sa fille pour ses propres fins. Le désir d'Hérode pour Salomé était si fort qu'il accepta de présenter à la mère de Salomé la tête de Jean le Baptiste, si Salomé acceptait de danser pour lui. La danse séductive que Salomé exécuta pour Hérode est la danse révélatrice des sept voiles. Toutefois, le dévoilement du pouvoir féminin ici mène à la mort symbolique et à la castration freudienne du mâle. Chaque version mythique de la danse des sept voiles a une fin différente, toutefois cette histoire se termine avec la séparation plutôt qu'avec la réunion. Keti croit qu'une grande partie des philosophies islamiques et chrétiennes liées aux femmes et à la sexualité reflète la peur entourant ce mythe particulier. Elle croit que plusieurs hommes sont inconsciemment effrayés par le pouvoir sexuel féminin, ce qui expliquerait pourquoi les cultures patriarcales ont dominées pendant deux millénaires. 

La Suppression du Féminin 
En Orient, la danse du ventre a été traditionnellement une des seules voies pour les femmes d'exprimer leur pouvoir féminin - lequel a été continuellement renié. Le Coran a une sourate ou chapître sur les femmes, racontant la suppresion de la sexualité féminine et de la danse du ventre. Elle indique que les femmes "devraient baisser leur regarder et protéger leurs parties intimes..." et qu'elles ne devraient jamais "révéler leurs parures". Les femmes devaient "jeter leurs voiles sur leur poitrine" et ne devraient jamais être autorisées à "taper des pieds". Les voiles, bien sûr, sont communs dans cette société, tout comme le sont les regards baissés. Toutefois, l'évidente pertinence de la danse a seulement été partiellement subvertie. En fait, c'est durant une danse du ventre que les "parures" d'une femme sont le plus exposées, même si seulement devant d'autres femmes. Et ce n'est pas seulement dans la société orientale que la danse du ventre a été désapprouvée. Au début des années 1900, Oscar Wilde produisait une pièce basée sur le mythe de Salomé, jouée par Maude Allen. Parce que celle-ci exécutait des mouvements de danse du ventre sur la scène, elle a été accusée de divers crimes et dû aller en Cour. Son crime majeur était qu'elle s'était stimulée elle-même sans l'aide d'un homme. Cela fut considéré comme l'acte le plus odieux . Dans les journaux, un article à ce sujet parut sous le titre: "Le Culte du Clitoris". Telle était la peur du pouvoir sexuel féminin à l'époque. 

Envahisseurs du Coeur
Avec cette sorte de paranoïa entourant la sexualité des femmes, ce n'est pas surprenant que, même dans les pays où est originaire la danse du ventre, celle-ci n'était pas une danse respectée. La danse du ventre était la plupart du temps pratiquée par les femmes locales et fit sa marque publiquement via une bande de gypsies, qu'on appelle les Ghawazee.

Ces gens étaient connus sous le nom de "Envahisseurs du Coeur". Ils étaient des personnes errantes venues de l'Inde, de la Turquie et des Juifs nomades qui n'avaient aucune honte à propos de leur corps, sans conventions sociales, qui célébraient la danse lorsqu'ils le désiraient. Lorsqu'une danseuse du ventre était sollicitée pour une fonctione sociale, les femmes de respect n'étaient pas considérées, et on engageait les Ghawazee. Étant des nomades, ils portaient souvent leur richesse sur eux-mêmes. Les ceintures faites de pièces de monnaie si populaires pour les costumes de danse du ventre aujourd'hui viennent en fait des Ghawazee. À cause des conventions sociales entourant la danse du ventre dans ses pays originaires traditionnels, cette danse est éventuellement devenu un jeu, une danse orientale d'allure et de suggestion. Les Égyptiens disent que toute fille est née pour danser, mais si on leur demande de danser, peu importe leur niveau d'expérience, les Égyptiennes répondent "oh je ne peux pas danser". Éventuellement, les filles se lèvent et commencent timidement à bouger, alors le début de la danse est toujours doux, subtil. Puis la danse va plus rapidement, et à la fin, la danseuse révèle son véritable potentiel avec une fin irrésistible. Ce style de danse raconte l'histoire de la féminité qui se dévoile. Son début lent et son accélération ravit l'audience. Les mouvements de baladi sont conçus pour donner et recevoir de l'énergie de l'audience. Certains connaisseurs croient que les plus belles danseuses sont celles qui sont pleinement en harmonie avec leurs propres énergies intérieures. Ce sont celles qui apparaissent comme dansant seulement pour elles-mêmes. Ce type d'expression extérieur de ce qui est ressenti à l'intérieur est ce qui transforme une danse sexy et "girly" en quelque chose de profondément sacré. 

Retrouver la Déesse
Keti croit qu'il est opportun maintenant pour les femmes d'aller dans leurs profondeurs pour se rapproprier leur féminité, grâce à de tels outils comme la danse du ventre. Il est temps d'explorer tous les visages puissants de la Déesse qui réside à l'intérieur. Toutefois, elle croit qu'il est également temps de revoir les mythes anciens de la descente, et de créer de nouvelles fins pour nos propres histoires personnelles. La société a besoin de commencer à associer la danse et le potentiel du pouvoir sexuel féminin avec un autre point que de vue que ceux des vieux mythes de séductrice diabolique, de mère corrompue, de mort et de castration de l'homme et de le perte de l'innocence. Keti croit que chaque fois qu'une femme représente une nouvelle mythologie par la danse, de sorte qu'elle soit significative pour elle, que cela fait un énorme changement dans la conscience collective des femmes, globalement. En 1997, Keti travailla pour un concert intitulé "The Exotic Journey", dans laquelle tous les rôles féminins associés à la danse du ventre pour les derniers 5000 ans étaient explorés. Les femmes de ses classes dansaient sur les histoires mythiques de Salomé et la danse des sept voiles, la descente d'Ishtar, des prêtresses du temple d'Artémis, le dévoilement d'Isis et même l'histoire de Houri - les prostituées sacrées de Babylone. Plus de vingt visages de la Déesse ont été explorés et auxquels ont été donné une voix, et leurs énergies ont été remerciées et relâchées durant la danse. Keti croit que l'énergie de ces anciens mythes s'est finalement endormie afin que les femmes d'aujourd'hui puissent écrire elles-mêmes un nouveau mythe et créer un nouveau paradigme pour les sexes. Nous pouvons tous assister à la naissance d'un nouveau paradigme qui reflète les relations harmonieuses entre les hommes et les femmes. Les deux peuvent s'élever et prendre leur pouvoir, s'appuyant l'un et l'autre et être égaux. Utiliser la danse pour réécrire les mythes est une façon de le faire. Quelques femmes des classes de Keti ont examiné leurs vies, en lien avec leur dénigration dans la société d'aujourd'hui. Elles ont performé leurs propres histoires, pour se réapproprier les aspects perdus d'elles-mêmes.  Keti tente d'utiliser la danse du ventre comme un moyen de réécrire certains des vieux mythes, de manière à dévoiler le pouvoir du féminin, à la fois pour la guérison personnelle et planétaire.

La Danse de santé extatique
La femme orientale, qui a traditionnellement pratiqué la danse du ventre en groupe communautaire, dans leur vie quotidienne, est souvent plus satisfaite, elles a une image identitaire plus stable et un lien fort avec les autres femmes. La danse du ventre stimule et apaise le système reproducteur, de sorte qu'une femme qui danse régulièrement souffre peu ou pas du tout de ses menstruations ou de sa ménopause. Keti dit qu'en Turquie, la plupart des femmes ne savent pas ce qu'est la tention prémenstruelle, et qu'elles se sentent bien lors des menstruations. Leur société les aide durant cette puissante période de renouveau : les femmes peuvent se retirer des temps de prières et des tâches ménagères pour quelques jours, si elles le désirent. Ces femmes se rassemblent souvent en groupe pour voir le thé et pour danser, et certaines danseront seules dans leur maison, chaque jour. Keti dit que ces femmes n'atteignent pas la ménopause aussi tôt que les femmes occidentales, et que le cancer du col de l'utérus, un des plus grands tueurs de femmes, y est très rare. C'est peut-être à cause que plusieurs des mouvements de danse du ventre sont centrés sur la région du ventre et aide la lymphe et le sang à circuler, en réduisant les congestions possibles. La santé des femmes bénéficie de façon évidente des avantages de la danse du ventre. Keti dit que certains médecins généralistes et gynécologues lui réfèrent d'ailleurs certaines de leurs patientes. 

Se réapproprier son corps
D'un point de vue métaphysique ou physique, plusieurs femmes retiennent des émotions refoulées dans la région du ventre (chakra sacré), tout particulièrement la culpabilité et la honte sexuelle. Les recherches de Keti font un lien direct entre les victimes d'inceste, qui porteront un résidu émotionnel, et la tention prémenstruelle. Plusieurs femmes qui ont pratiqué la danse du ventre sont passées à travers de grandes percées et progès émotionnels, accompagnés de changements physiques. Souvent, elles ont moins de douleur et de congestion lors du temps de leurs menstruations, et plusieurs règlent leurs problèmes au dos ou ou cou. La danse du ventre a une valeur significative pour les survivantes d'inceste, autant que pour d'autres personnes qui ont eu à subir des expériences sexuelles négatives.  Keti a travaillé avec beaucoup de femmes dans la quarantaine. La danse du ventre a été une bénédiction pour celles-ci car elle leur a donné un moyen de se savoir sensuelle et sexuelle, dans une situation libre de toute obligation sexuelle. La danse est une invitation à exprimer le pouvoir féminin en soi, au lieu d'être une invitation à l'aude. L'environnement sécuritaire aide les femmes à retrouver le sacré de leur corps. Leur relation primaire est d'abord avec elles-mêmes, puis avec les autres femmes de la classe. Dans cette atmosphère enrichissante, une femme peut explorer comment son corps bouge et trouve ainsi de nouveaux moyens de communiquer. 

Changer de Conscience
La danse du ventre a commencé à intéresser les occidentaux depuis seulement 1000 ans. Au départ, elle reflètait plutôt un fantasme pour les esprits occidentaux, quelque chose qui avait les allures cachées des mystères du harem. C'est pourquoi on en est venue à l'identifier à une danse de séduction et de strip-tease. D'un point de vue traditionnel, c'était vu comme si les hommes perdaient leur pouvoir, en faisant face à la sensualité féminine sans honte, et ils appelaient ça la "Petite Mort". Très souvent, ces danses ont été ridiculisées parce qu'elles faisaient peur. Il est maintenant temps de changer cette vision passéiste de cette danse exotique puissante et d'embrasser pleinement la danse du ventre comme une expression sacrée du divin féminin. En nous réappropriant notre pouvoir de femme de cette manière, nous pouvons faire un pas de plus vers la guérison de la fracture qui sépare les sexes et contribuer ainsi à créer un nouveau monde pacifique. Si vous désirez en savoir plus à propos du travail de Keti et de la danse du ventre en général, vous pouvez visiter son site web : http://www.ketisharif.com/Si vous aspirez à prendre des cours de danse du ventre, ouvrez votre journal local dans les petites annonces ou demandez à votre centre sportif le plus près ou même dans les écoles. Avec la popularité grandissante de cette danse, vous n'aurez sans doute aucun mal à trouver une enseignante près de chez vous. 
Amour et joyeuse shimmy,
Astoria
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Prêtresses d'autefois

3/5/2023

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- Extrait du chapitre "From Priestess to Performer : The Transition" du livre Sacred Woman, Sacred Dance de Iris J. Stewart, traduit et adapté par Ishara Labyris
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La prêtresse des temps anciens faisait partie de sa communauté, la Grand-mère. Elle était sage-femme ou infirmière, une guérisseuse, donnant conseil lorsque nécessaire, mais sans avoir une autorité hiérarchique sur autrui. Accompagnant leur travail par le chant, nos anciennes transformaient les corvées quotidiennes en danse rythmique, neutralisant leurs effets potentiellement négatifs sur le corps et la psyché. Elles marquaient l'espace et le temps sacrés par des paroles de valeur pour leur pouvoir guérisseur, associé à la respiration et le mouvement, et la force de vie elle-même. Lors de festivals, d'occasions spéciales ou pour des rituels spécifiques, la prêtresse portait un costume spécial, des bijoux et une coiffure, abandonnant son identité personnelle pour représenter un pouvoir immense. Ses parures cérémonielles étaient ensuite retirées et rangées pour la prochaine occasion. Selon Marija Gimbutas, "bien que ces sororités et communautés de femmes possédaient un grand pouvoir, elles semblent avoir fonctionné comme des entités collectives, et non comme des autocraties.

Avec le temps, les prêtresses, en tant que gardiennes et guides des rituels, disparurent de la scène avec la venue d'une caste sacerdotale (les Lévites et les Brahmans sont des exemples). L'autel, qui avait été le centre du foyer, fut déplacé au temple. Le cultede la communauté a été remplacé par la construction des églises. Les temples ont été construits comme des édifices séparéspour abriter une institution disincte de prêtres,où les rituels devinrent le domaine d'individus sélectionnés plutôtque le domaine de la communauté. Les rituels naturels devinrent une religion prescrite...

La danse, part importante de la pratique spirituelle des femmes, partagea un destin parallèle à celui de la prêtresse. Dans les religions de divers endroits dans le monde s'éloignaient de plus en plus de la participation communautaire, les danses communautaires, les danses d'extase religieuse, les danses de naissance et de fertilité que conduisait la prêtresse ont été interdites. Quelques religions incorporèrent la prêtresse en tant que danseuse sacrée pour leurs rites, mais ces religions ont fait de leurs danseuses sacrées des servantes du temple et de ses prêtres.

La scission capitale de la forme artistique du culte et de la dévotion - une scission entre le sacré et le profane - a été provoquée par la division sociale des prêtres et des fidèles en maîtres et serviteurs. Les danses dévotionnelles devinrent graduellement des travaux destinés au divertissemement des spectateurs, qui passent ou qui les paient, pour un divertissement provocateur. La danse a été transformée, d'un acte religieux ou rite cérémoniel en un travail artistique dont le but est l'observation et sujet au jugement de ceux qui observent. De ces changements surgit une culture où la danse est théâtre et divertissement.
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Les voies du Féminin Sacré

5/30/2016

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Les voies du Féminin sont extatiques, enivrantes, enchanteresses; elles créent un pont entre le monde profane et le la lumière chatoyante de l'Autre Monde, les tissant l'un dans l'autre, devenant Paradis sur Terre. La danse, le chant, la prière, la dévotion, l'extase sauvage, la prophétie, la sexualité sacrée, le toucher, les parfums, furent le langage parlé par les anciennes Prêtresses de l'Utérus, qui reviennent maintenant...'' 
~ Seren Bertrand, The Fountain of Life, Temple of the Feminine Arts, traduction Ishara Labyris.
~ Crédit image : Passion de Ines Honfi
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Prêtresses aux tambours

8/21/2015

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«Le tambour était le moyen utilisé par nos ancêtres pour faire appel à la Déesse, mais aussi l'instrument à travers lequel Elle parlait.
La prêtresse au tambour était l'intermédiaire entre les royaumes divins et humains. En s'alignant elle-même aux rythmes sacrés, elle agissait comme invocatrice et transformatrice, en invoquant l'énergie divine et la transformant pour la communauté.»
~ Layne Redmond, auteure de «When the drummers were women», traduit par Ishara Labyris.
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Femme Sauvage et Sagesse lunaire

11/9/2014

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«La Sagesse de la Lune peut être perçue comme la Mère de toute Sagesse Sacrée. Sa force contrôle les marées de l'océan et a certainement une profonde influence sur les Femmes. La Lune peut être vue comme la Grande Prêtresse de la Sagesse de la Femme Sauvage, de son intuition, sa guérison et sa maternité. Elle est la plénitude et la richesse du ventre rond de la femme enceinte. Elle nous lie à notre Pouvoir Féminin.»
~ Tara Isis Gerris
traduction Ishara Labyris
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Shakti s'éveille

9/11/2014

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Ce qui s'éveille est déjà en vous. Shakti est votre essence. Elle n'est pas quelque chose que vous devez apprendre, mériter ou accomplir. Elle est là. Peut-être endormie, ignorée ou offensée, mais elle est VIVANTE. Insufflant votre vie de désir. Attendant que vous l'accueillez pour s'épanouir comme une fleur.
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~ Lisa Schrader, traduit par Ishara Labyris
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Le Culte des Fées

5/19/2014

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Article par Ishara Labyris, Ps. Dea

Ni anges, ni démons, les fées échappent au concept judéo-chrétien du Bien et du Mal. En fait, elles n'ont pas le sens de la morale humaine : ce qui leur paraît juste et bon, peut paraître injuste ou cruel aux yeux humains. Certaines sont bienveillantes, d'autres sont plus neutres et d'autres encore doivent être évitées, n'appréciant pas notre présence. Défenderesses de l'équilibre des Lois de la Nature, ces esprits de l'Autre Monde doivent être approchées avec le plus grand des respects et le coeur pur, c'est-à-dire des intentions nobles. 

Cela est particulièrement important si vous souhaitez travailler  avec elles sur le plan magique : ne leur faites aucune promesse que vous savez ne pouvoir tenir. Or, il est certain que si vous leur adressez une demande, elles exigeront quelque chose de valeur équivalente en retour. Pour cette raison, avant de conclure quelque entente avec elles, sachez d'ore et déjà qu'elles connaissent vos intentions réelles, qu'elles savent si vous dites la vérité ou non et qu'elles possèdent le don de voir l'avenir. Souveraines du Temps, il est effectivement assumé, au sein de différentes traditions et divers folklores, qu'elles peuvent jouer avec le temps, non-linéaire, et qu'elles connaissent passé, présent et futur probable. Rien dans le temps n'est rigide, surtout dans l'Autre Monde.

Si nous pensions qu'elles n'étaient que de petites filles habillées de fleurs et de feuilles, flanquées de mignonnes petites ailes, qu'elles étaient toujours rigolotes et inoffensives, nous n'avons qu'été aveuglés par la vision chrétienne des fées. En effet, le christianisme a diabolisé ou ridiculisé tout ce qui appartenait au culte de la nature, de sorte que les fées sont soit des alliées du démon, soit des démons en elles-mêmes ou de mignonnes petites créatures innocentes. Loin de l'imagerie kitsch, enfantine, à laquelle on les associe, leurs formes varient plutôt au gré de leurs besoins et de leurs envies. Maîtresses de l'illusion, certaines apparaissent sous les traits d'un animal, d'un insecte, vous pourrez les sentir dans les arbres et les fleurs, dans le vent, dans les cristaux et les pierres de rivière, apparaissant comme un souffle, une lumière, une ombre, une couleur, et même revêtant des traits spécifiques à un folklore particulier, voire même des traits humanoïdes.
 
Parlant de folklore, il serait faux de croire que les fées sont propres à certains pays uniquement. On les associe presque exclusivement aux pays nord-européens, particulièrement aux peuples celtes, mais rassurez-vous que les fées, en tant qu'esprits de la nature, ne sont pas restreintes par des limitations géographiques : elles peuvent être partout, et sont connues sous diverses appellations, dans plusieurs pays à travers le monde. Bien entendu, il est suggéré qu'il y a certains lieux et moments privilégiés pour les rencontrer. L'aube et le crépuscule sont réputés idéaux comme moment de la journée pour sentir leur présence. Évidemment, les endroits où la nature peut s'exprimer librement, les lieux dits sacrés, les lieux de sépulture, les cours d'eau, sont tous des endroits où il est possible d'être témoin de leur passage. Certaines, comme les Brownies, sont davantage de type domestique : elles vivent chez vous et ne paient pas le loyer, c'est plutôt à vous de leur offrir quelque chose en échange de leurs divers services d'entretien et de réparation!

Dans certaines cultures et traditions, on considère que les fées vivent très près du plan divin, presque comme des dieux ou des déesses, comme dans les traditions antiques greco-romaines, où elles étaient vues comme des divinités mineures. Nous pouvons considérer en effet que c'est le cas, car étant des esprits de la Nature et liées au Destin de l'humanité, elles sont très près de la Déesse, agissant en accord avec ses lois. De plus, elles détiennent plusieurs pouvoirs, notamment sur les éléments, sur les saisons, sur la vie de tous et chacun. Certaines fées sont dites être les esprits des défunts, notamment dans certaines croyances italiennes antiques. Ce peut être vrai, certains défunts peuvent certainement prendre une apparence féérique ou passer dans le monde des Fées.

En règle générale, il ne faut jamais se fier aux apparences... 

Il est courtois, mais également très recommandé, si l'on ressent la présence de fées chez soi, de choisir un endroit où leur offrir régulièrement quelques offrandes, surtout si l'on désire s'attirer leurs bonnes grâces. Le mieux sera toujours de leur offrir quelque chose que vous aurez vous-même préparé, leur partager de votre repas (à condition qu'il n'y ait pas de chair animale), leur offrir une petite friandise, comme une part de gâteau et un verre de lait. Elles apprécieront généralement tout ce qui est sucré, mais faites attention de ne jamais leur offrir de boissons alcoolisées.

Pour leur faire savoir qu'elles sont bienvenues chez vous, vous pouvez les inviter à voix haute ou par voyage chamanique, de façon respectueuse et sans arrière-pensée. Ce peut -être aussi simplement en laissant quelques fleurs ou de jolies pierres à un autel que vous leur aurez créé pour les célébrer. De façon générale, on assume qu'il faut éviter à tout prix les métaux dans un environnement où les fées sont invitées à venir. Je renchérirais en ajoutant qu'il faut éviter ce qui peut constituer une arme. Entendons-nous sur les armes à feu, les couteaux ou autres ustensiles de cuisine, les dagues (incluant les athamés utilisés dans les ouvertures et fermetures de cercle wiccan) sont à proscrire.

Entretenez régulièrement votre autel aux fées si vous désirez avoir une relation solide avec elles. Demeurez humbles et démontrez votre reconnaissance pour la confiance qu'elles vous accordent et pour la réalisation de vos demandes, en plus des offrandes. Dites-leur merci, de façon profondément sincère.

Je crois que le culte des fées s'insère particulièrement bien dans les pratiques entourant le chamanisme féminin, puisque l'on sait que les femmes sont plus facilement près des énergies de la Terre et de la Nature, à condition qu'elles respectent leurs propres cycles intérieurs et les lois de la Nature. Le culte peut être très intuitif, et nous inciter à être très créative dans notre approche des fées et dans notre manière de les honorer. Elles nous encouragent d'ailleurs à explorer nos émotions, nos sentis grâce aux arts, dont elles apprécient la beauté et l'originalité.

D'aucune façon, je ne veux m'imposer comme ressource incontestée sur les fées - ce n'est absolument pas le cas, bien que je leur ai consacré beaucoup de mon temps et de mon énergie durant plusieurs années. Je partage ici simplement mon avis et expérience avec elles, en souhaitant que cela puisse vous être utile. Libre à vous d'être en accord ou en désaccord avec mes propos et de faire vos propres expériences.

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Chamanisme féminin au Japon - Partie II

11/17/2013

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Par Joanne, traduction et adaptation de cet article par Xella Sieidi

L’Ogamisama

Les chamans du nord-est du Japon sont divisés en deux groupes : les femmes non-voyantes qui agissent à titre de médium et les femmes qui voient qui ne sont pas des médiums. Les chamanes non-voyantes sont connues sous une multitude de noms : itako, ogamisama, miko et onakama. Ce sont ces femmes aveugles qui nous intéresseront ici, étant donné leur capacité à dépasser un handicap et aussi parce que leur nombre décroisse de façon constante. Les ogamisama ne sont aujourd’hui qu’un tiers des femmes chamanes du nord-est japonais et elles admettent elles-mêmes que leur tradition disparaîtra.

Kunimitsu Kawamura reconnaît quatre étapes communes au processus par lequel une femme devient chamane et médium. La première concerne la perte de la vue. Pour certaines femmes, elles naissent aveugles; pour d’autres, la cécité frappe lors de l’enfance ou même durant l’adolescence. On trouvait à ces jeunes filles des tâches ménagères qui leur permettaient d’être utiles et servir à quelque chose au lieu d’être un fardeau pour leur famille. Cependant, pour les filles dont la vue cessait complètement ou qui étaient physiquement incapables de travaux lourds, une femme ou une voisine les référait à une ogamisama du coin afin qu’elle la prenne comme apprentie (gyooja). C’est la seconde étape de la formation.

L’apprentissage auprès de la mère chamane variait en terme de temps, tout dépendant du montant que l’on offrait à la femme chamane ou de la fréquence à laquelle elle était payée en échange de ses services. Une fois le contrat réglé, l’apprentie entrepend son étude du Sutra du Coeur et du Sutra de Kannon, des chants shinto, ainsi qu’une pratique ascète. Il était préférable que l’apprentie complète sa formation et son initiation avant d’atteindre la puberté, mais cela n’était pas toujours une pratique observée. Après cette période de formation, l’apprentie demande l’accès au rite d’initiation.

Pour les nouvelles chamanes, le rite d’initiation s’appele kamitsuke et coûte une belle somme d’argent à organiser. La troisième étape inclut le rite en question, la célébration et la période durant laquelle la nouvelle chamane rembourse ce qu’elle doit. En guise de préparatifs à l’initiation, la gyooja, qui n’est plus une apprentie mais pas non plus une chamane, doit jeûner et prendre part à des bains rituels d’eau froide. Ici encore, la durée de cette étape varie, bien que cela ait tendance à durer entre 21 et 35 jours; ce sont les menstruations de la femme qui influenceront cette durée, étant donné que le sang menstruel est vu comme un élément polluant. Les bains rituels sont accomplis dans une pièce sombre et retirée du reste de la communauté. Ces femmes ne doivent pas s’exposer soleil ni croiser quiconque. Si elles peuvent s’arranger pour ne pas être vues, elles doivent se livrer à ces bains trois fois par jour. Le dernier jour de jeûn, on débute le kamitsuke (le rite initiatique).

D’autres ogamisama sont invitées à participer au rite, à titre de témoin et de support durant la cérémonie. Toutes les divinités sont également invitées. Puis, deux disciples cousins entament les sutras tandis qu’elles tressent les cheveux de la gyooja en sept nattes. Ces chants durent longtemps, des heures durant parfois, jusqu’à ce que la gyooja révèle le nom de l’esprit qui l’a possédée durant la transe. Dans d’autres régions, la gyooja tient une baguette entre ses mains et la au-dessus de bouts de papier sur lesquels sont écrits le nom de divinités jusqu’à ce que la baguette en identifie un en particulier, révélant à la gyooja le nom de l’esprit qui la possède. Dans les deux cas, on offre à la gyooja un rosaire et un nouveau nom, ce qui signifique qu’elle franchit une nouvelle étape et devient chamane.

Le lendemain, une célébration a lieu et la nouvelle ogamisama apparaît parée comme une mariée, vêtue de robes blanches et ses cheveux coiffés de façon élaborée comme celles des futures mariées. Cette célébration tient office d’union spirituelle, même s’il n’y a pas d’époux. Il est clair que ce rôle est tenu par l’esprit qui a possédé l’initiée la veille. Ainsi, la gyooja devient à la fois ogamisama et nouvelle épouse.

Pour les cent prochains jours, une abstinence et une discipline sont observées tandis que la médium apprend des techniques d’exorcisme, de guérison spirituelle et de divination. Au bout de ces cent jours, la ogamisama doit offrir ses services gratuitement, afin de rembourser sa mère chamane pour son enseignement.

La quatrième et dernière étape est celle que Kawamura nomme indépendance. L’apprentissage est enfin complété, les dettes sont remboursées et la nouvelle ogamisama peut établir sa propre pratique. En démarrant son entreprise indépendante, la ogamisama complète ainsi sa transformation : par la spiritualité, elle est passée d’une jeune fille aveugle inutile ou fardeau pour sa famille à un membre indispensable de la communauté.

Kawamura soutient que la série d’événement depuis la purification jusqu’à l’indépendance peut être considérée comme un double rite de passage, depuis la mort jusqu’à la renaissance. En examinant les rites de plus près, on s’en aperçoit clairement : durant son apprentissage et la purification, la jeune fille traverse une séparation (c’est la mort de celle qu’elle était). Sa cécité et les restrictions auxquelles elle est soumise durant l’initie la forcent à expérimenter une forme de marginalité. Après la célébration kamitsuke et plus tard lorsqu’elle est indépendante, la nouvelle ogamisama renaît au sein de la communauté et y est acceptée comme un individu important.

Entre les kamkakarya au sud et les ogamisama du nord-est, il exste de nombreuses similitudes. Toutes deux doivent se conformer à des restrictions rituelles, notamment un rite de purification avant leur initiation. Elles sont toutes deux possédées par un esprit ou une divinité, qu’elles épouseront ensuite. Un autre point commun est la combinaison d’influences religieuses : un mélange de pratiques bouddhistes, shinto et traditions folkloriques.

Bien que la kamkakarya reçoive son appel par le biais d’une maladie et que l’ogamisama le reçoive par la cécité, cette différence marquée est en fait un point commun entre les deux traditions chamanes, dans le sens où toutes deux sont victimes d’un handicap physique qui dicte leur destinée spirituelle. Si la maladie qui afflige la kamkakarya est parfois légère ou temporaire comparée à la cécité, toutes deux sont marginalisées par la société et leur communauté. On dit de la kamkakarya qu’elle est une femme souffrant de maladie mentale et que l’ogamisama ne peut contribuer à la société. On pourrait également argumenter que l’initiation chamanique établie offre un cadre permettant à la femme la vivant de se métamorphoser, passant d’un membre marginal de la communauté à un membre complètement accepté et intégré à sa communauté.

C’est ainsi que les femmes ont été en mesure de s’approprier une partie du pouvoir et de l’autorité spirituel, de façon inconscience ou par le biais d’une maladie handicapante. En atteignant la fonction de chamane, un rôle certainement supérieur à celui que jouent une femme ordinaire, ces femmes perpétuent la tradition de rébellion silencieuse contre une société patriarcale.

Shinmeiaishinkai : le chamanisme en changement

En étudiant la montée de nouvelles religions au Japon, il est intéressant de noter la présence de chamans en milieux urbains. On n’a qu’à lire le botin des Pages Jaunes pour trouver des annonces de services chamaniques tels que : consolation pour les fétus avortés, remèdes pour les peines d’amour, aide pour attirer la chance ou pour améliorer la bonne fortune de façon générale. Cependant, il est clair que peu de ces chamans possèdent une réelle initiation au sein de traditions chamaniques, pas plus qu’ils ne sont expérimentés pour offrir des initiations ou ordination en tout genre.

Cela est vrai aussi pour le fondateur de la tradition Shinmeiaishinkai. Komato Shinyo a d’abord reçu une vision de la bodhisattva Kannon en 1976. La bodhisattva avait emprunté les traits de la déesse du soleil, Amatersa Omikami, et son message à l’attention de Komatsu fut qu’il devait agir comme son porte-parole et messager afin de sauver les Japonais de l’apocalypse. Le fait que Komatsu n’avait jamais reçu de formation spirituelle auparant était sans importance pour la divinité/bodhisattva. Par la suite, Komatsu a développé une nouvelle religion qu’il a nommée Shinmeiaishinkai, dans laquelle les éléments clés sont les services chamaniques combinés à la géomancie. Ces services sont offerts à la clientèle possédant ou oeuvrant au sein de petites entreprises. Komatsu offre des séminaires de gestion spirituelle et ce sont ses expériences spécialisées en consultation pour petites entreprises qui rendent légitime sa religion, expériences qu’elle combine à une inspiration divine et à la pratique de la géomancie.

Les nouveaux chamans adaptent leurs services afin de se confirmer aux désirs de leurs clients. Au lieu de se concentrer sur la possession par les esprits et sur le contact avec l’autre monde, l’emphase est plutôt mise sur une guidance dans le monde matériel par l’astrologie et la divination. Les Japonais sont grandement influencés par les incertitudes liées au contexte économique et sont dans une transformation culturelle profonde de telle façon que même les institutions religieuses ont du mal à s’adapter. Comme dans la plupart des aspects de la vie japonaise, l’approche d’entreprise commence à faire son chemin dans la religion. Hardcare suggère que l’avenir verra probablement d’autres femmes comme Komatsu qui pratiquent un chamanisme en tant qu’entrepreneur religieux indépendant.

Conclusion

La nature du chamanisme au Japon est en grande transformation, similaire à celle que vit l’occident dans cette vague de transformation des courants religieux traditionnels. L’idée qui existe dans notre société est que le chamanisme est une forme archaïque de pratiques religieuses et qu’il disparaîtra tranquillement. Cependant, il semblerait que dans le cas du chamanisme japonais, il soit plutôt en train de se transformer. L’institution affronte le défi avec brio et s’adapte aux besoins de la société. Dans le cas des femmes chamanes, le fait de changer de statut au sein de la communauté, en passant de simple femme à leader spirituel, engendre un profond changement de pouvoir également. Comme suggéré plus haut, cette prise de pouvoir encadrée par les voies chamaniques offertes aux femmes est l’une de plusieurs stratégies qui existent dans la guerre de pouvoir entre les sexes.

Bibliographie des ouvrages consultés

  • Blacker, Carmen. The Catalpa Bow: A Study of Shamanic Practices in Japan. London: George Allen and Unwin, 1975.
  • Hardacre, Helen. “Shinmeiaishinkai and the study of shamanism in contemporary Japanese life,” in Reliqion in Japan: Arrows to Heaven and Earth, edited by P.F. Kornicki, and l.J. McMullen. Cambridge: University Press, 1996.
  • lida, Takafumi. “Folk Religion Among the Koreans in Japan The Shamanism of the ‘Korean Temples’,” Japanese Journal of Reliqious Studies 1 5 (2-311988): 1 55-1 82.
  • Kawamura, Kunimitsu. “The Life of a Shamaness: Scenes From the Shamanism of Northeastern Japan,” in Folk Beliefs in Modern Japan, edited by Nobutaka lnoue, trans.
  • Norman Havens. Tokyo: Kokugakuin University, 1994, pg.92-124.
  • Miller, Alan L. “Myth and Gender in Japanese Shamanism: The ltako of Tohoku,” History of Religions 32 (May 1993): 343-367.
  • Waida, Manabu. “The Patterns of lnitiation in Japanese Shamanism,” Anthropos 89 (4-611994): 461-469.
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Chamanisme féminin au Japon - Partie I

11/3/2013

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Par Joanne, traduction et adaptation de cet article par Xella Sieidi

Note de l’auteur : j’ai écris ce travail de rechercher alors que j’étais à l’université.


Le rôle des femmes dans la société japonaise a été subordonné à celui des hommes pendant des millénaires. Cela rend l’idée d’un chamanisme féminin ou de femmes chamanes plutôt étrange. Il est donc légitime de poser la question : l’idée religieuse de femmes chamanes a-t-elle eu lieu en réponse à la quête des femmes qui recherchaient une forme quelconque de pouvoir et autorité dans une société patriarcale? Afin de répondre à cette question, on examinera les origines du chamanisme féminin au Japon. Une description de leur vocation et de leurs premiers pas au sein de cette voie suivra, s’attardant aux variations du nord et du sud. Nous examinerons également le rite d’initiation, ainsi que son rôle de mariage spirituel et rite de passage qui favorisait le développement de la personnalité. Nous survolerons aussi l’évolution du chamanisme de nos jours, en nous attardant à la nouvelle religion nommée Shinmeiaishinkai. Enfin, nous conclurons en expliquant pourquoi les femmes dépassent la place qui leur revient en société lorsqu’elles empruntent la voie chamane.

Introduction au chamanisme japonais

Un chaman est un être humain particulier qui peut acquérir un pouvoir qui lui permet de transcender les frontières entre les deux mondes et qui peut recevoir du monde des esprits un don surnaturel. Ceci peut être atteint par la transe, la méditation et la possession par les esprits. Le rôle du chaman est d’agir comme un intermédiaire entre les humains et les esprits, fournissant aux premiers des informations à propos de leurs ancêtres et de journées fastes, en plus de fournir des services d’oracle et de divination. Une personne destinée à devenir chamane est généralement victime d’une maladie quelconque, la désignant ainsi comme favorite des dieux.

Comme il existe deux types de chamanisme au Japon, c’est par la présence ou non de cette maladie que l’on sait à quel type appartient le chaman en question. Dans la région du sud, incluant les îles Ryuku et Miyako, on retroue la Kamkakarya, une femme chamane dont l’appel se manifeste à travers l’expérience d’une maladie, tandis que dans le nord-est, on rencontre la Ogamisama, une femme aveugle qui, par son handicap, devient un canal pour la possession par les esprits, et donc une chamane, sans avoir toutefois expérimenté une maladie. De nombreux débats ont lieu à savoir si la voie de l’Ogamisama est une réelle voie chamane. Les académiciens croient qu’il lui manque l’expérience d’une maladie et qu’elles n’entrent pas réellement en transe lors de leur rite initiatique et donc qu’elles ne sont pas de vraies chamanes. Afin de pouvoir se prononcer sur le sujet, nous devons analyser les deux types de chamanisme plus en détail.

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La Kamkakarya

Les chamans des îles Ryuku sont presque tous de sexe féminin, bien que peu importe leur genre, on les appelle yata, monosu ou kamkakarya. Une femme qui exhibe des symptômes particuliers tels que l’agitation, des épisodes d'épilepsie, rêves et visions, chants ou perte d’appétit, est généralement vue dans notre société comme souffrant d’une maladie mentale quelconque. Toutefois, au Japon, on demandera à cette femme d’accepter ces symptômes que le signe qu’elle est prédestinée à mener une vie spirituelle et à marcher entre le monde des homes et celui des esprits. Une fois qu’elle reconnaît son appel chamanique, la femme demanderait à une autre chamane de jouer le rôle de “mère chamane” et participera à deux cérémonies. La première de ces cérémonies se nomme maugam utum bun et c’est à ce moment qu’elle identifie une divinité ou un esprit spécifique comme son gardien; cette cérémonie est ouverte à toute personne souhaitant la vivre. La seconde cérémonie est le rite officiel initiatique, nommé kamasausu uki; cette cérémonie n’est disponible que pour les femmes. On la décrit comme une union entre l’initiée et son dieu tutélaire, un dieu exalté. À partir de ce moment, elle le servira en tant qu’épouse spirituelle.

Le rite initiatique inclut deux étapes, la première comprend la purification puis l’invocation des divinités et esprits de l’univers; c’est également à ce moment qu’a lieu l’union spirituelle. Lors de la purification, la femme asperge ses épaules d’eau salée et évite de toucher à quoi que ce soit qui est considéré comme polluant. La durée de la purification peut s’étendre sur des jours, semaines, voire plus. Une fois la purification complétée, la cérémonie débute enfin.

L’invocation des divinités est la toute première étape de la cérémonie du rite initiatique. L’initiée et sa mère chamane sont vêtues de robes blanches et attendent le crépuscule avant d’inviter les dieux et esprits à être témoins du rite. Après minuit, la mère chamane commence à invoquer les dieux et esprits de la candidate et par ces chants, entre en une transe par le biais de laquelle elle reçoit le nom de celui qui deviendra l’époux spirituel de l’initiée. De son côté, l’initiée s’est joint aux chants et est également entrée en transe, c’est à ce moment qu’elle s’unit à son dieu-époux. 

On croit qu’à ce moment de la transe, l’initiée expérimente une sorte de baptême de son dieu; elle est unit à lui et démarrera une nouvelle vie qu’elle partagera avec son dieu-époux… c’est une cérémonie qui ouvre aux voies des dieux. Ceci forme le coeur de la cérémonie d’union. La nouvelle kamkakarya est dorénavant prête à accepter son nouveau statut professionnel et à assister les autres et leurs soucis d’ordre spirituel.


La suite bientôt!

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