~ Par Ishara Labyris
"La femme moderne qui ne comprend pas son cycle menstruel s'en sert comme d'une excuse pour justifier des troubles du comportement, et même les femmes comprenant leur cycle sont incapables d'en assumer l'entière responsabilité, car la société ne les laisse pas exprimer leur nature profonde". Miranda Gray
Saigner fièrement
Réclamer le droit de saigner fièrement. C'est-à-dire ne plus avoir honte d'affirmer avoir ses règles, sans petits noms mignons ou moqueurs pour les dénommer, sans gêne que quelqu'un nous l'entende dire et que cela puisse lui indiquer que nous serions, potentiellement, vulnérables ce jour-là. Mais réclamer le droit de se sentir moins pimpante que d'autres jours, sans que cela signifie pour nous ni pour personne que nous sommes faibles; notre force réside à l'intérieur. Elle est spirituelle, créative, introspective. Réclamer le besoin de se chouchouter dans des moments où notre corps se sent davantage fatigué, où nous ressentons de la douleur, sans que cela passe pour un caprice; ce ne l'est pas. Réclamer le droit de ressentir ce que nous ressentons et de l'exprimer. Le droit de ne pas inspirer le dégoût en parlant ouvertement de notre cycle. Ne serait-ce pas merveilleux ? Eh bien, nous y avons droit!
Guérir notre vision du sang féminin
Nous sommes responsables de notre comportement et de nos sentiments envers nos menstruations, autant que le sont les hommes et les femmes qui nous entourent. C'est une question d'éducation et d'ouverture à un phénomène naturel, vieux comme le monde et qui devrait au minimum être respecté, mais à mon opinion d'être honoré.
Au sein de la communauté dans laquelle j'œuvre, je suis reconnue comme une personne plutôt en harmonie avec son cycle féminin. Toutefois, je n'ai pas toujours été aussi ouverte. J'ai autrefois été répugnée par mes règles, gênée par elles. Il m'a fallu beaucoup de temps, temps de guérison et de purification pour toutes les pensées négatives et souvenirs frustrants que je leur y associais; il m'a fallu beaucoup de discussions avec d'autres femmes, avec des hommes même, certaines lectures et il m'a fallu écouter mon bon sens. Lequel m'indiquait que j'avais raison de marcher dans cette voie, de faire la paix avec mon cycle menstruel.
J'ai pu non seulement apprivoiser mon cycle, mais reconnaître ses signes : je sais maintenant précisément lorsque j'ovule et lorsque je saignerai. Moi qui pouvais avoir des douleurs incommensurables durant des jours, j'ai réduit mes douleurs en intensité et en durée. Je respecte et accueille ma douleur maintenant et m'accorde le droit de prendre congé quand mon corps demande de ralentir ce jour-là. Cela peut paraître peu; pour moi, ce sont des pas de géante. J'étais autrefois répugnée par mon sang et je jetais à la poubelle celui recueilli par mes serviettes sanitaires. Aujourd'hui, j'honore mon sang en des rituels shamaniques, de danse, de chant, de tambours, de prières, et je le recueille sur des serviettes lavables ou dans une coupe menstruelle et je le retourne à la Déesse lorsque je l'offre à la Terre, à travers mes plantes. J'en ai fait du chemin, n'est-ce pas? Je souhaite à toutes de trouver la volonté d'en faire autant. Cela dit, je suis consciente qu'il n'est pas nécessaire d'avoir une pratique spirituelle qui honore notre sang féminin pour pouvoir respecter son sang et son cycle. C'est un chemin qui m'appartient, comme il appartient à d'autres, et il est libre à chacune de l'emprunter ou non.
Saigner pour se remettre au monde et se régénérer
Aujourd'hui, en écrivant ce texte, je saigne abondamment. Mon énergie est concentrée à l'intérieur de mon ventre, chaude, lourde, dense. Introspective, je réfléchis beaucoup, je rêve, j'ai l'esprit lunatique. Mes sens s'en trouvent plus développés, je me sens connectée à tout ce qui est visible et invisible : le Divin, le Sacré. Les pieds ancrés dans un monde et dans l'autre. Mon énergie est puissante, bien que ma forme physique en soit diminuée. Je saigne pour mettre fin à un cycle et en débuter un nouveau, je saigne les projets et les rêves qui n'ont pas eu lieu et auxquels je ne donnerai pas vie. Je saigne pour rêver d'autres aspirations à mettre au monde : ils ne sont obligés de prendre forme dans ce monde, dans le concret, le physique. Ils sont libres et m'appartiennent, jusqu'à ce que je prenne la liberté de leur donner vie physique. J'accouche d'un sang créateur, empli de magie féminine, ancestrale. Je me remets au monde : je reviens à mes bases, à mes fondations, mes racines, je me replis à l'intérieur de mon temple, je fais le plein d'énergie, de sagesse, laquelle je puise au puits de mon utérus, le cœur de mon yoni. Je suis contemplative de ce qui s'opère en moi : je parle aux esprits. Mon sang glisse hors de moi, comme le serpent se hisse hors de sa vieille peau. Je me regénère, me purifie. Je laisse aller. Je m'abandonne à ce pouvoir qui est mien, à ce cadeau de Dea.
Sang et sacerdoce
En plus d'avoir géré un cercle de femmes et une loge lunaire avec mon amie Xella Sieidi, j'ai accompagné des femmes pendant des années pour les aider à apprécier davantage leur cycle féminin. Je suis très bien placée pour savoir à quel point c'est important de faire la paix avec notre pouvoir féminin, de se défaire des liens qui nous tiennent prisonnières de pensées négatives en lien avec notre féminité, stigmates imposés par notre société malade. Ces activités font partie de mes vœux de prêtresse, c'est mon chemin de vie. Je l'ai découvert en saignant mon sang sacré, en le découvrant, en voyant les secrets qu'il recelait. Et mon désir est d'offrir cette vision aux femmes qui croisent ma route.
Vos menstruations ne sont pas votre "mauvaise période du mois".
Ce moment vous appartient. Réclamez-le!
Saigner fièrement
Réclamer le droit de saigner fièrement. C'est-à-dire ne plus avoir honte d'affirmer avoir ses règles, sans petits noms mignons ou moqueurs pour les dénommer, sans gêne que quelqu'un nous l'entende dire et que cela puisse lui indiquer que nous serions, potentiellement, vulnérables ce jour-là. Mais réclamer le droit de se sentir moins pimpante que d'autres jours, sans que cela signifie pour nous ni pour personne que nous sommes faibles; notre force réside à l'intérieur. Elle est spirituelle, créative, introspective. Réclamer le besoin de se chouchouter dans des moments où notre corps se sent davantage fatigué, où nous ressentons de la douleur, sans que cela passe pour un caprice; ce ne l'est pas. Réclamer le droit de ressentir ce que nous ressentons et de l'exprimer. Le droit de ne pas inspirer le dégoût en parlant ouvertement de notre cycle. Ne serait-ce pas merveilleux ? Eh bien, nous y avons droit!
Guérir notre vision du sang féminin
Nous sommes responsables de notre comportement et de nos sentiments envers nos menstruations, autant que le sont les hommes et les femmes qui nous entourent. C'est une question d'éducation et d'ouverture à un phénomène naturel, vieux comme le monde et qui devrait au minimum être respecté, mais à mon opinion d'être honoré.
Au sein de la communauté dans laquelle j'œuvre, je suis reconnue comme une personne plutôt en harmonie avec son cycle féminin. Toutefois, je n'ai pas toujours été aussi ouverte. J'ai autrefois été répugnée par mes règles, gênée par elles. Il m'a fallu beaucoup de temps, temps de guérison et de purification pour toutes les pensées négatives et souvenirs frustrants que je leur y associais; il m'a fallu beaucoup de discussions avec d'autres femmes, avec des hommes même, certaines lectures et il m'a fallu écouter mon bon sens. Lequel m'indiquait que j'avais raison de marcher dans cette voie, de faire la paix avec mon cycle menstruel.
J'ai pu non seulement apprivoiser mon cycle, mais reconnaître ses signes : je sais maintenant précisément lorsque j'ovule et lorsque je saignerai. Moi qui pouvais avoir des douleurs incommensurables durant des jours, j'ai réduit mes douleurs en intensité et en durée. Je respecte et accueille ma douleur maintenant et m'accorde le droit de prendre congé quand mon corps demande de ralentir ce jour-là. Cela peut paraître peu; pour moi, ce sont des pas de géante. J'étais autrefois répugnée par mon sang et je jetais à la poubelle celui recueilli par mes serviettes sanitaires. Aujourd'hui, j'honore mon sang en des rituels shamaniques, de danse, de chant, de tambours, de prières, et je le recueille sur des serviettes lavables ou dans une coupe menstruelle et je le retourne à la Déesse lorsque je l'offre à la Terre, à travers mes plantes. J'en ai fait du chemin, n'est-ce pas? Je souhaite à toutes de trouver la volonté d'en faire autant. Cela dit, je suis consciente qu'il n'est pas nécessaire d'avoir une pratique spirituelle qui honore notre sang féminin pour pouvoir respecter son sang et son cycle. C'est un chemin qui m'appartient, comme il appartient à d'autres, et il est libre à chacune de l'emprunter ou non.
Saigner pour se remettre au monde et se régénérer
Aujourd'hui, en écrivant ce texte, je saigne abondamment. Mon énergie est concentrée à l'intérieur de mon ventre, chaude, lourde, dense. Introspective, je réfléchis beaucoup, je rêve, j'ai l'esprit lunatique. Mes sens s'en trouvent plus développés, je me sens connectée à tout ce qui est visible et invisible : le Divin, le Sacré. Les pieds ancrés dans un monde et dans l'autre. Mon énergie est puissante, bien que ma forme physique en soit diminuée. Je saigne pour mettre fin à un cycle et en débuter un nouveau, je saigne les projets et les rêves qui n'ont pas eu lieu et auxquels je ne donnerai pas vie. Je saigne pour rêver d'autres aspirations à mettre au monde : ils ne sont obligés de prendre forme dans ce monde, dans le concret, le physique. Ils sont libres et m'appartiennent, jusqu'à ce que je prenne la liberté de leur donner vie physique. J'accouche d'un sang créateur, empli de magie féminine, ancestrale. Je me remets au monde : je reviens à mes bases, à mes fondations, mes racines, je me replis à l'intérieur de mon temple, je fais le plein d'énergie, de sagesse, laquelle je puise au puits de mon utérus, le cœur de mon yoni. Je suis contemplative de ce qui s'opère en moi : je parle aux esprits. Mon sang glisse hors de moi, comme le serpent se hisse hors de sa vieille peau. Je me regénère, me purifie. Je laisse aller. Je m'abandonne à ce pouvoir qui est mien, à ce cadeau de Dea.
Sang et sacerdoce
En plus d'avoir géré un cercle de femmes et une loge lunaire avec mon amie Xella Sieidi, j'ai accompagné des femmes pendant des années pour les aider à apprécier davantage leur cycle féminin. Je suis très bien placée pour savoir à quel point c'est important de faire la paix avec notre pouvoir féminin, de se défaire des liens qui nous tiennent prisonnières de pensées négatives en lien avec notre féminité, stigmates imposés par notre société malade. Ces activités font partie de mes vœux de prêtresse, c'est mon chemin de vie. Je l'ai découvert en saignant mon sang sacré, en le découvrant, en voyant les secrets qu'il recelait. Et mon désir est d'offrir cette vision aux femmes qui croisent ma route.
Vos menstruations ne sont pas votre "mauvaise période du mois".
Ce moment vous appartient. Réclamez-le!