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La danse rituelle Zaar : transe cathartique féminine

3/6/2023

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~ Par Ishara Labyris, octobre 2014
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Origines

Le Zār ou Zaar (زار en arabe et en persan) est une cérémonie religieuse qui proviendrait probablement d’Éthiopie et pratiquée dans le Nord de l’Afrique et en Orient, bien qu’elle soit interdite par l’Islam, puisque considérée comme une pratique païenne. On croit que le terme dévierait du terme arabe zaira qui signifie «visité» : cela fait référence au fait que le Zaar est associé à la possession par les esprits, ou plus spécifiquement par un mauvais esprit ou un esprit «dérangé» que l’on doit apaiser, appelé Djiin. L’Islam reconnaît toutefois l’existence des djiins, comme d’autres esprits ou entités invisibles. La pratique est courante malgré l’interdiction, et fait partie intégrante de la culture égyptienne.

Le but d’une cérémonie Zaar est de guérir une maladie, souvent émotionnelle, mais pas exclusivement, grâce au contact avec les esprits qui possèdent la personne malade et qui causent ces maladies. Décrit comme un «culte de guérison», on y utilise la musique et la danse comme cérémonie. La cérémonie est plus souvent conduite par des femmes et les participants sont la plupart du temps des femmes également. Certains chercheurs ont noté que la majorité des esprits sont mâles et la plupart des personnes possédées comme des femmes. Les hommes participent généralement en jouant des percussions, en offrant le sacrifice d’un animal à l’esprit. On remarque que si les hommes possédés sont le patient d’un rituel Zaar, ils sont souvent efféminés. Amel Tafsout, femme originaire d’Algérie, affirme que les femmes algériennes peuvent se rassembler aussi régulièrement qu’une fois par semaine pour partager ce rituel et expérimenter la transe du Zaar. Les femmes peuvent y voir une sorte d’échappatoire dans une culture profondément patriarcale.

En tant que possession, le Zaar est habituellement, bien que non exclusivement, hérité. Il est contagieux et peut frappé à tout moment. Diriye Abdullahi, natif de Somalie, affirme que le Zaar est à la base une danse d’esprits, une danse religieuse, héritage d’anciennes divinités africaines, une variante de ce que nous décrivons en occident comme le vaudou. Les anciennes divinités africaines étaient gouvernées par deux figures principales : Azuzar (divinité masculine, associée à Osiris) et Ausitu (divinité féminine, connue en occident comme Isis). Ausitu (ou Aysitu en Somalie) est encore célébrée et les femmes enceintes lui font des offrandes afin qu’elle leur accorde un accouchement en toute sécurité.

De nos jours, le Zaar est pratiqué davantage pour combattre le stress ou pour guérir des personnes troublées. Le sacrifice animal peut ou ne pas être inclus.


La Cérémonie

«Chaque femme bouge aux pulsations du tambour… les mouvements de la femme possédée s’accroissent en intensité et en rapidité, ses yeux sont mi-clos, elle apparaît totalement inconsciente de ce qui l’entoure, s’abandonnant complètement à la danse [...] jusqu’à ce que finalement, elle jette ses bras vers le haut et allait tomber, avant que Kodia ne la guide au sol.» - Description d’une cérémonie Zaar égyptienne.
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En Égypte, on appelle Kodia la personne qui dirige la cérémonie, Shaykha ou Umiya au nord du Soudan. La Kodia elle-même est possédée. Elle est en harmonie avec son «djiin» et peut ainsi aider les autres. L’hérédité est considérée une importante qualification pour être Kodia : c’est souvent donné de mère en fille ou grâce à des membres féminins de la famille. Les hommes ne peuvent hériter de la possession, mais plusieurs affirment avoir été «appelés». Comme le décrit Erika Bourguignon, les activités basées sur le Zaar dans la région du Nil Bleu sont décrites comme «la boîte» ou al-ilba, qui réfère à un large coffre de métal ou boîte dans laquelle la Kodia de chaque groupe garde son attirail zaar et les symboles de son savoir. Il n’y a pas deux boîtes pareilles, et chaque Kodia hérite de la boîte originelle de la personne qui l’a formée et de laquelle elle acquiert connaissance et expérience.

Le Zaar égyptien se pratique généralement dans une grande pièce avec un autel. Peu importe dans quel pays il est exécuté, il est important que l’espace domestique soit séparé de l’espace sacré, où l’espace du sacrifice au Zaar. En Égypte, l’autel est un plateau rond placé sur un haut tabouret au centre de la pièce. Il est couvert d’une nappe blanche et rempli de noix et de fruits séchés. La Kodia et ses musiciens occupent une partie de la pièce et les participants occupent l’autre moitié. On demande aux participants de contribuer avec un montant d’argent approprié à leur situation. Tenir une cérémonie Zaar peut être très profitable, mais il est entendu que la Kodia est une personne à laquelle les femmes peuvent demander de l’aide en cas de besoin - cela fonctionne comme une société charitable où chacun des membres donne et reçoit de l’aide.

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La femme pour laquelle le zaar est préparé portera du blanc, souvent le jalabiya d’un homme ou un chandail. Elle portera du henné sur ses mains et son corps, du khol sur ses yeux. Elle sera abondamment parfumée, comme le seront les invités. Le parfum le plus souvent utilisé serait celui de l’oliban, qui est aussi l’offrrande la plus commune faite aux esprits zaar. Au début de la cérémonie, la fumée de l’encens d’oliban est passée à travers les invités afin qu’ils puissent tous purifier leur corps en inhalant la fragrance.

La Kodia doit être une chanteuse entraînée, qui connait les chansons et les rythmes de chacun des esprits. Lorsqu’elle chante la chanson d’un esprit et attend la réaction, elle est capable de diagnostiquer chaque type d’esprit qui a pris possession et comment le «traiter».

Les instruments utilisés sont le tar, une sorte de tambourin et le tabla. Il y a généralement trois à six personnes qui accompagnent le rythme. Le rythme de base, ayoub, s’entend un peu comme suit : DOUM ka DOUM TAK ou DOUM kataka DOUM TAK. Durant les cérémonies zar, les divers esprits sont appelés par leur rythme respectif (ou «fil»). La Kodia possède aussi une collection de costumes qu’elle prête aux possédés pour accomoder les djiins.

Si un sacrifice animal a lieu, il peut être constitué de poulet, pigeon, mouton ou même un chameau, si la femme possédée est riche. Dans tous les cas, pourvoir un met ou un type de nourriture fait partie intégrante de la cérémonie. Les esprits éthiopiens sont reconnus très friands du café. Les esprits non-musulmans peuvent demander des boissons alcoolisées, alors que les esprits féminins peuvent préférer des boissons gazeuses. Au Soudan, dans certaines régions où le sacrifice animal est considéré nécessaire, le patient n’est pas remis complètement tant que le met sacrificiel n’est pas consommé lors de la dernière nuit (le rituel peut durer plusieurs jours, ou jusqu’à ce que la patiente tombe d’exténuation, lorsqu’elle sent que le djiin ne l’affecte plus). Le met consiste généralement en de la viande, du pain, du riz et un bouillon épicé.

Le Zaar n’est pas une forme d’exorcisme comme certains le décrivent, parce que l’esprit ou djiin est accomodé et apaisé, pas exorcisé. La patiente est invitée à être «continuellement attentive à ses esprits, exécuter un travail quotidien tel que requis, éviter la poussière et s’abstenir de toute émotion négative». Si elle échoue à cela, elle rechutera.

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Mouvements de la danse

Bien que le Zaar ne soit pas un style de danse à proprement parlé, il comporte ses mouvements traditionnels, lesquels incluent de faire tourner la tête, balancer le haut du corps et tournoyer sur soi-même. Il est important d’être conscient que ces mouvements peuvent être dangereux, particulièrement pour les personnes qui ont des problèmes au cou ou aux épaules. Ces mouvements doivent venir de la taille et de la cage thoracique, la tête et le cou doivent être complètement détendus.

Parfois, il peut y avoir des mouvements de bras et de mains, lesquelles peuvent trembler de façon saccadée, bien que ces mouvements peuvent être associés davantage à d’autres danses rituelles nord-africaines appelées Guedra.

Les mouvements peuvent se faire debout ou agenouillée. Traditionnellement, on débute debout et ensuite on se laisse tomber sur les genoux, à un moment donné du rituel.

La danse se termine généralement lorsque la patiente est exténuée, moment où elle tombe sur le sol. Selon les croyances, on dira que le mauvais djiin est sorti pour être remplacé par un bon djiin, ou alors on dira que l’esprit est apaisé.

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Ce que nous pouvons tirer de la danse Zaar

Que l’on croit ou non à l’existence de djiins, le rituel Zaar est une expérience cathartique qui fonctionne aussi bien pour les femmes de ces cultures que ne le fait la psychothérapie dans la culture occidentale. Quant à son aspect guérisseur, souvent les femmes n’ont pas les moyens de se payer les médicaments ou les traitements appropriés. Ainsi, peut-être que le Zaar ne les guérit pas totalement, mais il est mieux que rien du tout. Le fait de bouger, de suer peut aider à détoxifier le corps.

Toute femme qui a essayé le rituel de Zaar affirme qu’elle se sent regénérée les jours qui suivent. Les effets sont bénéfiques à plusieurs niveaux et pour plusieurs raisons. D’abord, lorsqu’on est la patiente de ce rituel, on se retrouve au centre de l’attention, ce qui est en soi thérapeutique, puisque nous nous retrouvons entourée par nos amis et notre famille qui nous supportent. Cela crée un sentiment de rapprochement entre les membres participants, de par le fait qu’ils partagent un repas communautaire et qu’ils partagent leurs difficultés, s’entraidant mutuellement à guérir.

En tant que danseuse moi-même et praticienne du chamanisme féminin, je peux affirmer que les rythmes de percussions peuvent être hypnotiques et amener à la transe. Ajoutons à cela la présence de l’autel, le parfum de l’encens et les costumes : le cadre est parfait pour donner à l’événement le ton sacré qu’il mérite. Le zaar est une expérience multisensorielle : visions, sons et parfums. Il va sans dire que la transe qu’il amène peut être portail vers les mondes des esprits et des divinités, un moyen de communication avec l’au-delà, et une exépérience divinatoire/oraculaire. Je crois qu’il faut comprendre ce rituel comme une expérience complète.

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Le rituel Zaar peut être expérimenté par des danseurs expérimentés ou non, ça n’a pas d’importance. Le rituel en lui-même peut être adapté pour un contexte religieux ou laïque. 

Les éléments majeurs de l’expérience du zaar peuvent être utilisés par les femmes de notre culture pour créer des expériences de danse plus significatives, peu importe le contexte rituel qu’elles préfèrent. Cela peut être fait dans un contexte religieux ou laïque. Il s’agit d’un «rituel» tout simplement parce qu’on y donne un caractère sacré, hors du quotidien, avec la présence de l’encens à brûler, des fleurs dans la pièce, quelques chandelles allumées. 

La mise en scène est très importante, d’abord parce qu’on se donne en quelque sorte en spectacle, en étant au centre de l’attention d’un groupe, et qu’il faut créer la disposition appropriée. Le port de costumes rend très certainement l’expérience plus significative et spéciale. Ce peut être quelque chose de tout simple, pour porter un foulard autour des hanches ou utiliser un voile. 

Les percussions servent aussi à concentrer l’attention de tout le monde sur l’aspect rituel de ce qui arrive, et à créer l’ambiance et le courant d’énergie avec le rythme. Manger ensemble à la fin d’un rituel est une excellente façon de rapprocher les gens et aide chacun à se sentir «nourri» par le groupe et apprécié par celui-ci.

Pour ma part, je ne sais résister à l'appel des tambours et j'ai envie d'adapter le rituel pour mon cercle de femmes, au sein duquel nous expérimentons diverses techniques chamaniques de transe. La danse est toujours une expression divine que nous aimons intégrer à nos activités. Ce sera une belle manière de guérir et libérer ensemble le stress accumulé. 

​
Références :

Mini-documentaire sur le Zaar (en anglais): http://youtu.be/2KJFlDtT70c
Adaptation scénique du Zaar : http://youtu.be/pMW73DfVWkw
http://www.bdancer.com/zarrevis.html
http://www.touregypt.net/featurestories/zar.htm
http://www.bellydancestuff.com/style-zar.html


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Célébrer sa féminité par la danse

3/6/2023

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~ Par Ishara Labyris, octobre 2011
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C'était en 2008, à l'apogée d'une crise identitaire et existentielle de type adolescente, que je découvris la danse orientale, que je me fus enfin décidée à m'ouvrir à elle.

J'en entendais parler ici et là, depuis bien des années, mais je ne l'avais pas toujours bien perçue et bien mal jugée. Autrefois mal à l'aise dans mon corps et ma tête, quoique plus jeune et beaucoup plus mince, je percevais négativement les danseuses dites "du ventre", car elles m'apparaissaient comme de talentueuses aguicheuses, ni plus ni moins que des exhibitionnistes narcissiques. Je ris de cela aujourd'hui et m'excuse à moi-même d'avoir déjà eu de telles croyances. Il va sans dire que malgré que cela m'énervait, j'étais jalouse de la gracilité et de la féminité de leurs mouvements, de leur sensuelle agilité, et que, malgré moi, j'étais on ne peut plus fascinée. Ma fascination et ma curiosité naturelle l'emportèrent sur tout, je finis par ouvrir mon esprit et éveiller mon coeur à cet art ancien, et qui en vérité, est à mille lieux d'un art de séduction.

Si aujourd'hui les danseuses se donnent en spectacle, il n'en a pas toujours été ainsi. C'était a priori une danse de femmes pour les femmes, célébrant leur féminité, leurs courbes et leur sensualité.

C'est ce que je découvris, dès mes premiers cours, partageant la classe avec des femmes de tout âge, de toutes formes et couleurs. J'étais ravie. La salle où avaient lieu les cours n'avait pas de miroirs; la professeure nous indiqua qu'il valait mieux, surtout au début, de nous concentrer sur la musique et sur nos sentiments par rapport aux mouvements, plutôt que sur le jugement que nous aurions porté sur nous-mêmes en nous observant dans un miroir. Aujourd'hui, même si je sais danser sans avoir besoin de me regarder, j'apprécie de voir mon reflet qui danse et qui me renvoie une image positive et belle de moi-même.

Dansant avec une certaine aisance que je ne me savais pas posséder, alors même que je débutais, je décidai de poursuivre mon cheminement avec des cours privés, seule à seule, avec une nouvelle mentor. La connexion avec celle-ci s'est faite tout de suite; elle m'a mise en confiance. Deux ans plus tard, je suis toujours son élève et me réjouit de pouvoir apprendre à danser et à découvrir mon pouvoir grâce à elle. Son approche de la danse orientale, qui la passionnait et qu'elle pratiquait depuis plus d'une dizaine d'années, me permit d'approfondir ma compréhension de la danse, de me plonger davantage dans ses secrets et mystères.

Je me passionne particulièrement pour les danses folkloriques égyptiennes, surtout le shaabi et le saidi, dont les mouvements sont plus "groundés", ancrés à la terre, lourds quoique gracieux, et l'attitude plus festive ou taquine. Si j'ai découvert assez tardivement que j'aimais danser, je sais qu'il n'est pas trop tard pour en faire une passion, un mode de vie, de guérison et de transformation, et de partager, contagieusement, mon amour pour la danse orientale! Car oui, la danse orientale (disons son nom "Raks Sharki", qui signifie "Danse de l'Est"), a énormément fait pour moi, pour me redonner goût de bouger, pour m'aider à apprécier et aimer mon corps et me guérir de pensées négatives à son propos, à me sentir plus féminine et plus vivante!

Lorsque je danse, je sais que je ne ressemble en rien aux frêles et légères ballerines, encore moins à ces modèles de femmes fatales que la société de consommation souhaiterait que nous soyons (ou auxquelles elle souhaiterait que nous voulions ressembler). Mais lorsque je danse, je suis une déesse, je suis la Déesse, qui entre dans mon coeur, secoue mes hanches et ma poitrine énergiquement, qui ondule mes bras, fait glisser mes cheveux entre mes doigts... La Déesse de jadis et de toujours, qui prend des milliers de formes, couleurs, noms et visages, s'approprie mon coeur et mon corps, et célèbre ma féminité, la Sienne, en des milliers de pas rythmés, en des milliers de mouvements spiralés, ronds, courbes, serpentins, terriens, bref féminins... comme la Déesse.

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Cueillir les runes à la pleine lune

3/6/2023

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~ Par Ishara Labyris, écrit pour la première fois en 2013
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Peut-être est-ce que c'est une technique déjà existante. À ma connaissance, non. Peut-être ne suis-je pas la seule à l'avoir expérimentée, mais elle est venue à moi, naturellement, intuitivement, lors de la pleine lune du 8 juillet 2013, alors que j'effectuais des tirages divinatoires.
J'ai qualifié l'événement «d'épiphanie runique».

D'aussi longtemps que je connaisse l'existence des runes et ai appris à les utiliser, j'ai toujours su que je pouvais leur accorder toute ma confiance. Elles ne mentent jamais.

J'ai essayé au cours de ma vie plusieurs techniques de tirages runiques, soit celles proposées dans les livres ou sur les sites internet. En me dédiant à Freyja, comme déesse-soeur au sein de l'Ordre de Dea, j'ai su qu'il fallait que je La laisse m'inspirer et m'enseigner des choses que ni les livres, ni les sites internet, ne pouvaient m'enseigner, qu'aucun homme, qu'aucune femme autre que Freyja elle-même ne pourrait m'apprendre.

Ce n'était pas la première fois, pourtant, qu'une telle chose m'arrivait, bien que ce n'est pas fréquent. Je m'explique : avant même de tirer une rune, l'image d'une rune spécifique apparaissait dans mon esprit. Parfois, cette rune était effectivement celle que j'allais tirer quelques secondes plus tard, parfois non. Mais quoiqu'il en soit, je savais que je devais prendre en compte celle que j'avais vu en mon esprit, autant que celles que j'ai manuellement retirées de ma jarre à runes.

Ce qui est arrivé donc le 8 juillet 2013 au soir : avant de tirer la toute première rune, j'ai visualisé la pleine lune, que je savais au-dessus de moi, quelque part dans le ciel. Je souhaitais qu'elle m'aide et m'inspire. J'avais préalablement appelé, comme à mon habitude, ma Dame Freyja pour m'aider à effectuer le tirage.
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Dans mon esprit, une ronde lune blanche rayonnait dans un ciel sombre. Puis, comme revenant à la surface de l'eau, une rune en son centre est apparue. Son message prit sens.

Et c'est alors que Freyja, telle que j'ai bien cru l'entendre, m'a dit : «cueille les runes à la pleine lune». C'était la rune Rhaido. Ça n'a aucune importance pour vous, spécifiquement, que je vous dise qu'elle rune c'était, ça n'a en fait aucune importance pour moi-même. Ça ne pouvait avoir de sens que pour la personne pour qui cette rune était adressée, celle pour qui j'allais effectuer le tirage. Et je n'ai pas manqué de prendre en considération cette rune, non physiquement tirée de ma jarre, mais pas moins réellement tirée, dans le monde des esprits. C'est un peu comme faire un scrying de runes à travers le visage de la lune!

Et moi qui avais l'habitude d'effectuer mes tirages divinatoires préférablement en lune noire, pour la simple (et bonne raison) que j'ai souvent mes lunes rouges en cette période du cycle lunaire et que celles-ci, par les douleurs et crampes utérines, m'aident à atteindre une transe divinatoire/prophétique. Maintenant, j'irai cueillir les runes à la pleine lune !

Si après avoir lu cet article, vous essayez de le faire également, pensez à me partager votre expérience, j'en serai ravie ! :-)

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Faire la paix avec son cycle menstruel

3/6/2023

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~ Par Ishara Labyris
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Crédits image : Peter Engelhardt
"La femme moderne qui ne comprend pas son cycle menstruel s'en sert comme d'une excuse pour justifier des troubles du comportement, et même les femmes comprenant leur cycle sont incapables d'en assumer l'entière responsabilité, car la société ne les laisse pas exprimer leur nature profonde". Miranda Gray

Saigner fièrement

Réclamer le droit de saigner fièrement. C'est-à-dire ne plus avoir honte d'affirmer avoir ses règles, sans petits noms mignons ou moqueurs pour les dénommer, sans gêne que quelqu'un nous l'entende dire et que cela puisse lui indiquer que nous serions, potentiellement, vulnérables ce jour-là. Mais réclamer le droit de se sentir moins pimpante que d'autres jours, sans que cela signifie pour nous ni pour personne que nous sommes faibles; notre force réside à l'intérieur. Elle est spirituelle, créative, introspective. Réclamer le besoin de se chouchouter dans des moments où notre corps se sent davantage fatigué, où nous ressentons de la douleur, sans que cela passe pour un caprice; ce ne l'est pas. Réclamer le droit de ressentir ce que nous ressentons et de l'exprimer. Le droit de ne pas inspirer le dégoût en parlant ouvertement de notre cycle. Ne serait-ce pas merveilleux ? Eh bien, nous y avons droit!

Guérir notre vision du sang féminin

Nous sommes responsables de notre comportement et de nos sentiments envers nos menstruations, autant que le sont les hommes et les femmes qui nous entourent. C'est une question d'éducation et d'ouverture à un phénomène naturel, vieux comme le monde et qui devrait au minimum être respecté, mais à mon opinion d'être honoré.

Au sein de la communauté dans laquelle j'œuvre, je suis reconnue comme une personne plutôt en harmonie avec son cycle féminin. Toutefois, je n'ai pas toujours été aussi ouverte. J'ai autrefois été répugnée par mes règles, gênée par elles. Il m'a fallu beaucoup de temps, temps de guérison et de purification pour toutes les pensées négatives et souvenirs frustrants que je leur y associais; il m'a fallu beaucoup de discussions avec d'autres femmes, avec des hommes même, certaines lectures et il m'a fallu écouter mon bon sens. Lequel m'indiquait que j'avais raison de marcher dans cette voie, de faire la paix avec mon cycle menstruel.

J'ai pu non seulement apprivoiser mon cycle, mais reconnaître ses signes : je sais maintenant précisément lorsque j'ovule et lorsque je saignerai. Moi qui pouvais avoir des douleurs incommensurables durant des jours, j'ai réduit mes douleurs en intensité et en durée. Je respecte et accueille ma douleur maintenant et m'accorde le droit de prendre congé quand mon corps demande de ralentir ce jour-là. Cela peut paraître peu; pour moi, ce sont des pas de géante. J'étais autrefois répugnée par mon sang et je jetais à la poubelle celui recueilli par mes serviettes sanitaires. Aujourd'hui, j'honore mon sang en des rituels shamaniques, de danse, de chant, de tambours, de prières, et je le recueille sur des serviettes lavables ou dans une coupe menstruelle et je le retourne à la Déesse lorsque je l'offre à la Terre, à travers mes plantes. J'en ai fait du chemin, n'est-ce pas? Je souhaite à toutes de trouver la volonté d'en faire autant. Cela dit, je suis consciente qu'il n'est pas nécessaire d'avoir une pratique spirituelle qui honore notre sang féminin pour pouvoir respecter son sang et son cycle. C'est un chemin qui m'appartient, comme il appartient à d'autres, et il est libre à chacune de l'emprunter ou non.

Saigner pour se remettre au monde et se régénérer

Aujourd'hui, en écrivant ce texte, je saigne abondamment. Mon énergie est concentrée à l'intérieur de mon ventre, chaude, lourde, dense. Introspective, je réfléchis beaucoup, je rêve, j'ai l'esprit lunatique. Mes sens s'en trouvent plus développés, je me sens connectée à tout ce qui est visible et invisible : le Divin, le Sacré. Les pieds ancrés dans un monde et dans l'autre. Mon énergie est puissante, bien que ma forme physique en soit diminuée. Je saigne pour mettre fin à un cycle et en débuter un nouveau, je saigne les projets et les rêves qui n'ont pas eu lieu et auxquels je ne donnerai pas vie. Je saigne pour rêver d'autres aspirations à mettre au monde : ils ne sont obligés de prendre forme dans ce monde, dans le concret, le physique. Ils sont libres et m'appartiennent, jusqu'à ce que je prenne la liberté de leur donner vie physique. J'accouche d'un sang créateur, empli de magie féminine, ancestrale. Je me remets au monde : je reviens à mes bases, à mes fondations, mes racines, je me replis à l'intérieur de mon temple, je fais le plein d'énergie, de sagesse, laquelle je puise au puits de mon utérus, le cœur de mon yoni. Je suis contemplative de ce qui s'opère en moi : je parle aux esprits. Mon sang glisse hors de moi, comme le serpent se hisse hors de sa vieille peau. Je me regénère, me purifie. Je laisse aller. Je m'abandonne à ce pouvoir qui est mien, à ce cadeau de Dea. 

Sang et sacerdoce


​En plus  d'avoir géré un cercle de femmes et une loge lunaire
avec mon amie Xella Sieidi, j'ai accompagné des femmes pendant des années pour les aider à apprécier davantage leur cycle féminin. Je suis très bien placée pour savoir à quel point c'est important de faire la paix avec notre pouvoir féminin, de se défaire des liens qui nous tiennent prisonnières de pensées négatives en lien avec notre féminité, stigmates imposés par notre société malade. Ces activités font partie de mes vœux de prêtresse, c'est mon chemin de vie. Je l'ai découvert en saignant mon sang sacré, en le découvrant, en voyant les secrets qu'il recelait. Et mon désir est d'offrir cette vision aux femmes qui croisent ma route.

Vos menstruations ne sont pas votre "mauvaise période du mois".
Ce moment vous appartient. Réclamez-le!
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La prêtresse qui danse

3/6/2023

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~ Par Ishara Labyris
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Crédit image : Jacqui Lalita
«Quelque soit le nom qu'on lui donne, le Divin apprécie le don d'une danse, qui est pour lui une offrande d'énergie et d'amour. Les forces créatrices qui se meuvent dans le corps et les mouvements d'une prêtresse qui danse vitalisent les personnes qui l'observent. Elle traduit des Actes Divins, l'histoire du Monde, des dieux comme des hommes, à travers ses gestes; Elle porte en elle la magie ancienne et le tout premier langage; puissants, énternels... Sa sensualité est un délice pour les yeux et un ravissement pour les coeurs, qu'elle apaise et réjouit. Elle se donne, corps, coeur et âme, à travers ses mouvements, soient-ils gracieux, légers, ou lourds, telluriques, ancrés à la Terre... Le bonheur qu'elle partage à travers son sourire et sa joie de la danse est un baume pour l'âme.» ​
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Rendre culte à la Déesse : de dévotion quotidienne à sacerdoce

3/6/2023

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~ Par Ishara Labyris
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On me demande souvent comment rendre culte à la Déesse. Y a-t-il une formule spéciale à réciter, des gestes spécifiques à poser?
La vérité, c'est qu'il y a autant de manières de Lui rendre hommage qu'Elle a de noms et de visages.

Je n'ai pas de formule spéciale à vous proposer, ni de rituel ou d'encadrement spécifique à vous donner. Je n'ai pas la science infuse de la Déesse, ni même des déesses auxquelles mon sacerdoce est voué.

Au quotidien, rendre culte à la Déesse ou à une déesse spécifique, c'est aussi simple (et parfois difficile) que de garder une attitude de gratitude, voir la valeur de ce que nous possédons déjà, être reconnaissante. C'est de voir en la Déesse une source d'inspiration constante pour garder le moral, même lorsque notre chemin est parsemé d'embûches et d'y voir, tant que faire se peut, une manière de sortir plus forte, avec une foi renouvelée. C'est de trouver des moments où contempler la beauté du monde; La Déesse EST le monde, elle est en toute chose. S'en rappeler, permet de garder conscience de la beauté, et du sacré, partout autour de soi.
​

C'est de créer des autels, même s'il ne s'agit que d'une petite tablette de bibliothèque, une table de nuit, un endroit où vous pouvez vous recueillir pour prier, pour la vénérer, dans le silence ou dans des chants dévotionnels, soient-ils traditionnels ou complètement improvisés. Ces autels peuvent avoir ou non des représentations anthropomorphiques des déesses que vous aimez, ou alors des représentations plus élémentales, comme des pierres, des coquillages, des plumes. Avoir accès ou visiter des lieux de culte anciens, c'est bien, mais ce n'est absolument pas requis. La Déesse est partout, en tout. Les lieux qui vous inspirent Sa grâce sont les lieux où vous pouvez vous recueillir, donner des offrandes, prendre refuge en Elle.

Si l'appel de la prêtrise se fait en vous, sachez que le sacerdoce implique bien plus que d'aimer la déesse et lui rendre hommage dans le confort de son foyer. La prêtrise implique de servir la Déesse, oui, mais c'est surtout de servir une communauté entourant la Déesse, lui offrir des services. Cela peut être d'offrir des rituels publics, d'écrire des recueils de poésie/prières dévotionnels sur votre déesse, lui créer un site et faire de la recherche sur son culte ancien ou présent.

J'aime croire que servir la Déesse passe beaucoup parce que nous faisons, plus que ce nous disons. En ce sens, on peut servir la Déesse par des actions bénévoles; par exemple, si vous servez une déesse liée aux animaux, de vous joindre à une organisation sans but lucratif qui les défend et les préserve; s'il s'agit d'une déesse qui veille sur les femmes et les enfants, faire du bénévolat dans un centre pour femmes violentées, etc. Toujours dans la mesure de nos moyens, évidemment.

Puisqu'on ne sait pas toujours grand-chose du culte qui fut rendu à la déesse que nous aimons, on se sert de son intuition, de ses visions, de sa créativité, de ses valeurs, de ses rêves pour créer quelque chose d'unique, personnel, par amour pour la Déesse. ​Ça, c'est lui rendre culte, hommage. Et ce n'est pas obligé de coûter quoique ce soit.
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    Ishara Labyris

    Ces articles étaient autrefois publiés sur mon ancien site Célébrer La Déesse [2009-2023].

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