Traduit et adapté par Ishara Labyris
du texte Emptiness and female shamanism
tiré du livre Double Goddess de Vicki Noble
La capacité féminine de devenir “vide” et de canaliser une énergie autre est bien reconnue partout à travers le monde. En Inde et au Tibet, les devis auto-proclamées sont appelées spontanément à leur charge en étant possédées par diverses déesses qui agissent et parlent à travers elles. Les médiums féminins sont la norme plutôt que l’exception, dans la plupart des cultures où l’on note les vestiges du chamanisme. Dans le texte classique sur le sujet, Ecstatic Religion, I. M. Lewis remarque que les femmes de diverses cultures de partout à travers le monde participent à des “cultes de possession” périphériques, lesquels fonctionnent côte à côte avec l’état ou la religion centrale, dominée par l’homme. Les femmes deviennent “malades”, ayant des symptômes reconnaissables aux crises de guérison chamanistiques, et elles ne recouvrent que lorsqu’elles s’abandonnent à l’appel et rejoignent le groupe actif de femmes plus âgées qui agissent en tant que chamanes et médiums pour leur communauté. À certains endroits, il y a conflit entre les traditions féminines et les traditions masculines, mais le conflit est partiellement résolu (comme Lewis le constate) lorsqu’on laisse libre cours aux femmes dans les cultes de possession.
À d’autres endroits, les hommes et les femmes coopèrent dans une division institutionalisée du travail (religieux), comme cela se fait dans la Corée du Sud, par exemple, où les hommes de la famille pratiquent la religion publique du Confucianisme, alors que les femmes pratiquent l’ancienne religion animiste et chamaniste. Les gens viennent consulter les femmes pour leurs rites chamaniques et leurs rituels de guérison et de prophétie, tout en continuant de participer aux cérémonies communautaires de la religion menée par l’homme. J’ai également vu cela, en 1991, lorsque je visitais Bali. Les hommes brahmanes président à la religion officielle et publique, l’hindouisme, mais je fus capable de visiter une Balienne (femme chamane) en privé, afin de recevoir la guérison de manière ancienne et animiste. Je retenais une question dans mon esprit alors qu’elle faisait des offrandes en chantat à un autel, une petite structure dans sa cour (tout près duquel des enfants jouaient), faisant le vide en elle-même afin de recevoir. Alors elle commença à canaliser les voix de ses ancêtres alors qu’ils faisaient connaître leur présence dans son corps et répondait à ma question, laquelle je n’avais pas formulée à voix haute. (Un Brahmane traduisait pour moi durant ma session avec la femme chamane!)
Dans le tantra tibétain, l’union sexuelle est une méthode par laquelle une dakini bénit un yogin (ou une autre yogini) avec le don de son propre corps, comme Judith Simmer-Brown l’explique : “Le corps de la dakini, qu’il soit visualisé ou humain, est un corps subtil de souffle vital, de canaux et d’essences… elle le bénit de son corps vide et radieux, une transmission directe de sa nature”. Toute la question du “vide” féminin est paradoxal, parce que d’une part les femmes sont valorisées parce qu’elles sont des tantrikas “naturelles” (aux capacités supérieures à celles des adeptes masculins) et dont la présence est essentielle, et d’autre prt elles sont presque universellement diabolisées et craintes pour les mêmes habiletés médiumniques. En termes culturels contemporains, Leonard Cohen exprime cette triste et perplexe dichotomie dans son album, The Future, dans la chanson “Light as the Breeze”. [...]
Les récits des grands “maîtres” tibétains et indiens contiennent généralement un segment dans lequel un yogi est éveillé ou initié par une yogini ou gourou féminin, souvent déguisée en une femme “ordinaire”. L’identité de la dakini est “ambiguë”, et elle n’est souvent pas reconnue pour ce qu’elle est, même par des yogis avancés. En Asie, d’où le tantra est originaire, l’utilisation du corps d’un partenaire (“consort”) pour support lors de méditation, de chant et de pratiques de visualisation facilite, croit-on, le progrès qui peut être fait sur une voie solitaire, et dans certaines sectes du bouddhisme tibétain, cela est considéré absolument nécessaire pour la “libération finale”. [...]
du texte Emptiness and female shamanism
tiré du livre Double Goddess de Vicki Noble
La capacité féminine de devenir “vide” et de canaliser une énergie autre est bien reconnue partout à travers le monde. En Inde et au Tibet, les devis auto-proclamées sont appelées spontanément à leur charge en étant possédées par diverses déesses qui agissent et parlent à travers elles. Les médiums féminins sont la norme plutôt que l’exception, dans la plupart des cultures où l’on note les vestiges du chamanisme. Dans le texte classique sur le sujet, Ecstatic Religion, I. M. Lewis remarque que les femmes de diverses cultures de partout à travers le monde participent à des “cultes de possession” périphériques, lesquels fonctionnent côte à côte avec l’état ou la religion centrale, dominée par l’homme. Les femmes deviennent “malades”, ayant des symptômes reconnaissables aux crises de guérison chamanistiques, et elles ne recouvrent que lorsqu’elles s’abandonnent à l’appel et rejoignent le groupe actif de femmes plus âgées qui agissent en tant que chamanes et médiums pour leur communauté. À certains endroits, il y a conflit entre les traditions féminines et les traditions masculines, mais le conflit est partiellement résolu (comme Lewis le constate) lorsqu’on laisse libre cours aux femmes dans les cultes de possession.
À d’autres endroits, les hommes et les femmes coopèrent dans une division institutionalisée du travail (religieux), comme cela se fait dans la Corée du Sud, par exemple, où les hommes de la famille pratiquent la religion publique du Confucianisme, alors que les femmes pratiquent l’ancienne religion animiste et chamaniste. Les gens viennent consulter les femmes pour leurs rites chamaniques et leurs rituels de guérison et de prophétie, tout en continuant de participer aux cérémonies communautaires de la religion menée par l’homme. J’ai également vu cela, en 1991, lorsque je visitais Bali. Les hommes brahmanes président à la religion officielle et publique, l’hindouisme, mais je fus capable de visiter une Balienne (femme chamane) en privé, afin de recevoir la guérison de manière ancienne et animiste. Je retenais une question dans mon esprit alors qu’elle faisait des offrandes en chantat à un autel, une petite structure dans sa cour (tout près duquel des enfants jouaient), faisant le vide en elle-même afin de recevoir. Alors elle commença à canaliser les voix de ses ancêtres alors qu’ils faisaient connaître leur présence dans son corps et répondait à ma question, laquelle je n’avais pas formulée à voix haute. (Un Brahmane traduisait pour moi durant ma session avec la femme chamane!)
Dans le tantra tibétain, l’union sexuelle est une méthode par laquelle une dakini bénit un yogin (ou une autre yogini) avec le don de son propre corps, comme Judith Simmer-Brown l’explique : “Le corps de la dakini, qu’il soit visualisé ou humain, est un corps subtil de souffle vital, de canaux et d’essences… elle le bénit de son corps vide et radieux, une transmission directe de sa nature”. Toute la question du “vide” féminin est paradoxal, parce que d’une part les femmes sont valorisées parce qu’elles sont des tantrikas “naturelles” (aux capacités supérieures à celles des adeptes masculins) et dont la présence est essentielle, et d’autre prt elles sont presque universellement diabolisées et craintes pour les mêmes habiletés médiumniques. En termes culturels contemporains, Leonard Cohen exprime cette triste et perplexe dichotomie dans son album, The Future, dans la chanson “Light as the Breeze”. [...]
Les récits des grands “maîtres” tibétains et indiens contiennent généralement un segment dans lequel un yogi est éveillé ou initié par une yogini ou gourou féminin, souvent déguisée en une femme “ordinaire”. L’identité de la dakini est “ambiguë”, et elle n’est souvent pas reconnue pour ce qu’elle est, même par des yogis avancés. En Asie, d’où le tantra est originaire, l’utilisation du corps d’un partenaire (“consort”) pour support lors de méditation, de chant et de pratiques de visualisation facilite, croit-on, le progrès qui peut être fait sur une voie solitaire, et dans certaines sectes du bouddhisme tibétain, cela est considéré absolument nécessaire pour la “libération finale”. [...]