Ah! It is the mistress of midnight and She has arrived
Our Mother, the Goddess Tlazolteotl.
- Hymne à Tlazolteotl, de Baéz-Jorge 101
Seul le nom “Tlazolteotl” (écrit aussi Tlazolteutl ou Tlacolteutl) est complexe. Provenant du Nahuatl, il est particulièrement difficile à prononcer. Sa complexité me rappelle l’énergie de la déesse qui le porte: puissante, complexe et imposante. La traduction n’est pas totalement claire mais on suppose que “Tlazolteotl” signifie “Déesse Terre”, “Déesse de la Saleté” ou encore “Déesse de la Crasse”. En Nahuatl, le mot “tlazolli” fait référence à vices, déchets, saletés ou maladies.
Dans la mythologie Aztèque, on honorait Tlazolteotl entre autre comme une déesse de purification et de la saleté, et est la patronne des personnes qui font l’adultère et des sages-femmes. Ceci fait directement référence à son nom mais elle est en fait beaucoup plus que cela.
Tlazolteotl est d’origine à la fois aztèque et toltèque. Parce qu’elle est considérée comme étant une des neufs divinités ce la création du monde comme Chalchiuhtlicue et son époux Tlaloc, on lui accorde l’épithète de Teteoinnan ou “Mère des Dieux”. Cette épithète me rappelle étrangement la déesse Isis.
Tlazolteotl est aussi à la fois terrestre et lunaire et était considérée comme un des gardiens de l’Arbre de l’Ouest. Elle est la mère de Cinteotl et Xochiquetzal, la déesse de l’amour.
Tlazolteotl est d’ailleurs elle-même associé à l’amour, plus précisément aux plaisirs charnels, aux mauvaises conduites sexuelles et aux vices car on lui attribue à la fois le pouvoir d’inciter à la sexualité et à la fois le pouvoir de pardonner les excès. Cette dualité est très présente en elle: en tant que Tlaelquani ou “Celle qui mange les vices”, elle déesse de l’amour et de la purification car elle absorbe en elle et “mange” les vices, les péchés et les mauvaises conduites sexuelles chez ses dévots et en tant Tlazolmiquiztli ou “Celle qui cause la mort à cause de la luxure”, elle punit sévèrement les actes d’excès. D’ailleurs, l’adultère était punit par la mort chez les Aztèques mais si le ou la coupable se confessait à Tlazolteotl, il ou elle était alors complètement pardonné. Toutefois, une personne ne pouvait se confesser qu’une seule fois dans toute sa vie. Pour représenter cette dualité, on lui donne aussi l’épithète de Ixcuina ou Ixcuinan car elle “Celle aux deux visages”.
Tlazolteotl est aussi connue en tant que déesse des sorcières. Dans le Codex Fejervary-Meyer, une illustration montre Tlazolteotl nue et parée de bijoux sur un balais rouge et tenant un serpent. Son mythe raconte qu’elle aurait quatre aspects représentés par quatre soeurs nues volant sur des balais avec des chapeaux pointus au nom de Tiacapan, Teicu, Tlaco et Xocutzin. Leur rôle était de tenter les personnes au vice et les confronter à prendre une décision.
Finalement, Tlazolteotl était aussi la patronne des sages-femmes et des guérisseurs. Elle est associée aux naissances, à la guérison et à la fertilité. Sous cet aspect, elle porte le nom de Toci ou “Notre Grand-mère” et représentait les pouvoirs de guérison de la nature et de la terre.
Apparence
Elle est souvent représentée avec du noir autour de la bouche et est en positon accroupie et donne naissance à un enfant. On peut aussi la voir avec un chapeau pointue comme un chapeau de sorcière.
Tlazolteotl est déesse du cycle de la mort et de la vie. Elle est celle qui provoque et celle qui pardonne. Déesse des sorcières tenant le serpent rouge, représentant à la fois le cycle de la mort et de la vie et à la fois les menstruations et les mystères féminins qui lui sont associés.
Déesse de la terre noire fertile et de la décomposition, qui mange les vices et purifie son dévot, et transforme les déchets en vie riche et luxuriante.
Festival
Tlazolteotl était une des divinités célébrées lors du festival d’Ochpaniztli (siginifiant “nettoyage” ou “balayage”) qui était tenu lors de la saison des récoltes du 2 au 21 septembre. Durant cette période, des rites de purification étaient exécutés.