Recovering the Feminine : the role of Native American Women
http://indiancountrytodaymedianetwork.com/2011/07/recovering-the-feminine/
Par Duane Champagne
Traduit et adapté par Ishara Labyris
Le rôle significatif qu’ont joué les femmes dans plusieurs communautés autochtones d’Amérique est souvent négligé ou oublié. Les femmes autochtones devraient jouer un rôle important dans la réappropriation de leur culture, incluant les chansons, cérémonies, histoires et savoir ancestral. Plusieurs nations, comme celle des Iroquois, étaient matrilinéaires et certaines même matriarcales, ce qui signifie que la majorité des domaines étaient sous la gouverne des femmes. Certains chercheurs débattent souvent à savoir si certaine tribu ou une autre était matrilinéaire ou patrilinéaire. Il y a certaines nations autochtones, comme celle des Takic du sud de la Californie, qui étaient patrilinéaires. Néanmoins, même dans la nation Takic, le clan de naissance des femmes les respectaient et les honoraient.
Dans certaines cultures, comme chez les Muskogee du sud-est, le monde est divisé en deux: le haut et le bas, le ciel et la terre, le blanc et le rouge, ou le masculin et le féminin, deux pouvoirs cosmiques. Le monde est influencé par les pouvoirs spirituels féminins et masculins. L’équilibre entre les deux pouvoirs cosmiques est requis pour assurer l’harmonie, le bien-être, l’abondance des récoltes et de la chasse, et la victoire sur les ennemis. Le rôle et la position sociale des femmes variaient selon les différentes communautés tribales, tout comme variaient les enseignements, cérémonies et relations envers le sacré qu’avait chaque nation. Chacune d’elle a besoin de comprendre son histoire féministe spécifique.
Dans le monde contemporain, les relations entre le masculin et le féminin sont encore ambigues chez certaines communautés autochtones. Les rapports fréquents d’abus familiaux envers les enfants et les épouses ne reflètent pas la compréhension que nous avons des relations passées de respect et d’honneur entre les femmes et les hommes.
Dans plusieurs communautés autochtones, on pensait que les femmes étaient en contact plus direct avec le sacré, puisqu’elles donnaient la vie à de nouveaux esprits, des enfants, dans notre monde. Les hommes n’ont pas un tel pouvoir; ils participent aux cérémonies pour chercher des esprits guides, ou participent au sacrifice pour communiquer avec le monde des esprits. Les femmes et les hommes sont certes différents, mais sont des esprits complémentaires qui doivent nécessairement être tenus en harmonie pour le bien-être des enfants, de la famille et de la communauté. Les relations homme-femme représentent l’ordre cosmique; si elles sont chaotiques, ainsi en est-il pour les relations cosmiques.
Comment avons-nous perdu la sacralité des femmes et la coopération complémentaire des hommes? C’est peut-être une histoire différente pour chaque communauté. De façon certaine, durant la période coloniale, les Européens ne valorisaient pas les femmes que ce soit politiquement, économiquement, socialement ou spirituellement. Les jeunes hommes étaient préférés en tant que trappeurs, guerriers et partenaires économiques pour les Européens. Les femmes et les aînés ont alors perdu contrôle au profit des relations économiques et furent politiquement et spirituellement poussés en marge.
Les conditions dans les réserves encouragent la domination des hommes sur les femmes et freinent le pouvoir des femmes en décourageant les relations et obligations des clans et de la famille élargie. Les enseignements à propos de la Création commencèrent à changer sous l’influence directe et indirecte des Européens et des traditions chrétiennes. Bien que cela soit difficile à voir maintenant, il semble que plusieurs récits de la Création ont commencé à incorporer des « Créateurs » pour supplanter les « Créatrices ». Par exemple, pour les Ojibwe et les Shawnee, le récit de la Création se concentre sur « Notre Grand-Mère » ou Nikomis, et la Créatrice «Femme Ciel» (Sky Woman). Selon certaines sources, déjà vers 1800, les personnages féminins des enseignements de la Création commencèrent à être remplacés par des figures créatrices masculines. Dans certains cas, les thèmes de type « Adam et Ève » émergèrent là où la subordination et la marginalisation des femmes sont justifiées par des actes de désobéissance, similaires à l’offrande de la pomme de connaissance d’Ève à Adam dans la Genèse.
Se rapproprier sa culture, sa communauté et l’ordre sacré nécessite des relations respectueuses et spirituelles dans la famille, entre l’époux et l’épouse, entre la mère et l’enfant, entre les grands-parents et les petits-enfants. Les femmes ont toujours été les partenaires complémentaires des hommes, soutenant la communauté et la nation, ainsi que l’ordre cosmique. Retrouver le sens et le caractère spirituel du féminin doit être d’une importance primordiale au sein des communautés.
Porter les traditions indigènes de respect envers les femmes est un cadeau durable pour les générations futures et un exemple positif pour tous les peuples.
http://indiancountrytodaymedianetwork.com/2011/07/recovering-the-feminine/
Par Duane Champagne
Traduit et adapté par Ishara Labyris
Le rôle significatif qu’ont joué les femmes dans plusieurs communautés autochtones d’Amérique est souvent négligé ou oublié. Les femmes autochtones devraient jouer un rôle important dans la réappropriation de leur culture, incluant les chansons, cérémonies, histoires et savoir ancestral. Plusieurs nations, comme celle des Iroquois, étaient matrilinéaires et certaines même matriarcales, ce qui signifie que la majorité des domaines étaient sous la gouverne des femmes. Certains chercheurs débattent souvent à savoir si certaine tribu ou une autre était matrilinéaire ou patrilinéaire. Il y a certaines nations autochtones, comme celle des Takic du sud de la Californie, qui étaient patrilinéaires. Néanmoins, même dans la nation Takic, le clan de naissance des femmes les respectaient et les honoraient.
Dans certaines cultures, comme chez les Muskogee du sud-est, le monde est divisé en deux: le haut et le bas, le ciel et la terre, le blanc et le rouge, ou le masculin et le féminin, deux pouvoirs cosmiques. Le monde est influencé par les pouvoirs spirituels féminins et masculins. L’équilibre entre les deux pouvoirs cosmiques est requis pour assurer l’harmonie, le bien-être, l’abondance des récoltes et de la chasse, et la victoire sur les ennemis. Le rôle et la position sociale des femmes variaient selon les différentes communautés tribales, tout comme variaient les enseignements, cérémonies et relations envers le sacré qu’avait chaque nation. Chacune d’elle a besoin de comprendre son histoire féministe spécifique.
Dans le monde contemporain, les relations entre le masculin et le féminin sont encore ambigues chez certaines communautés autochtones. Les rapports fréquents d’abus familiaux envers les enfants et les épouses ne reflètent pas la compréhension que nous avons des relations passées de respect et d’honneur entre les femmes et les hommes.
Dans plusieurs communautés autochtones, on pensait que les femmes étaient en contact plus direct avec le sacré, puisqu’elles donnaient la vie à de nouveaux esprits, des enfants, dans notre monde. Les hommes n’ont pas un tel pouvoir; ils participent aux cérémonies pour chercher des esprits guides, ou participent au sacrifice pour communiquer avec le monde des esprits. Les femmes et les hommes sont certes différents, mais sont des esprits complémentaires qui doivent nécessairement être tenus en harmonie pour le bien-être des enfants, de la famille et de la communauté. Les relations homme-femme représentent l’ordre cosmique; si elles sont chaotiques, ainsi en est-il pour les relations cosmiques.
Comment avons-nous perdu la sacralité des femmes et la coopération complémentaire des hommes? C’est peut-être une histoire différente pour chaque communauté. De façon certaine, durant la période coloniale, les Européens ne valorisaient pas les femmes que ce soit politiquement, économiquement, socialement ou spirituellement. Les jeunes hommes étaient préférés en tant que trappeurs, guerriers et partenaires économiques pour les Européens. Les femmes et les aînés ont alors perdu contrôle au profit des relations économiques et furent politiquement et spirituellement poussés en marge.
Les conditions dans les réserves encouragent la domination des hommes sur les femmes et freinent le pouvoir des femmes en décourageant les relations et obligations des clans et de la famille élargie. Les enseignements à propos de la Création commencèrent à changer sous l’influence directe et indirecte des Européens et des traditions chrétiennes. Bien que cela soit difficile à voir maintenant, il semble que plusieurs récits de la Création ont commencé à incorporer des « Créateurs » pour supplanter les « Créatrices ». Par exemple, pour les Ojibwe et les Shawnee, le récit de la Création se concentre sur « Notre Grand-Mère » ou Nikomis, et la Créatrice «Femme Ciel» (Sky Woman). Selon certaines sources, déjà vers 1800, les personnages féminins des enseignements de la Création commencèrent à être remplacés par des figures créatrices masculines. Dans certains cas, les thèmes de type « Adam et Ève » émergèrent là où la subordination et la marginalisation des femmes sont justifiées par des actes de désobéissance, similaires à l’offrande de la pomme de connaissance d’Ève à Adam dans la Genèse.
Se rapproprier sa culture, sa communauté et l’ordre sacré nécessite des relations respectueuses et spirituelles dans la famille, entre l’époux et l’épouse, entre la mère et l’enfant, entre les grands-parents et les petits-enfants. Les femmes ont toujours été les partenaires complémentaires des hommes, soutenant la communauté et la nation, ainsi que l’ordre cosmique. Retrouver le sens et le caractère spirituel du féminin doit être d’une importance primordiale au sein des communautés.
Porter les traditions indigènes de respect envers les femmes est un cadeau durable pour les générations futures et un exemple positif pour tous les peuples.